Le Cap Bon: une des régions
les plus fortement
urbanisées du paysINTRODUCTION
La presqu'ile du Cap Bon appelée aussi en arabe «
El Watan El Kebli » (pays orienté vers la Mecque), correspond au
gouvernorat de Nabeul qui s'étend sur 2 822 kilomètres
carrés soit 1,8% du total de la superficie du pays. Avec une population
qui dépasse les 600 mille habitants, le Cap Bon constitue l'un des
gouvernorats les plus densément peuplés du pays après ceux
de Tunis et Sfax. La presqu'île du Cap Bon qui s'étire sur une
longueur de 70 km et une largeur maximum de 40 km apparait comme un doigt tendu
vers la Sicile et représente l'une des plus riches régions
agricoles du pays. En effet avec seulement 4 % de la superficie agricole utile
de la Tunisie, soit une superficie de 246 000 ha, le Cap Bon fournit 14,3 % de
la production agricole nationale. D'autre part le Cap bon est l'une des
principales zones touristiques du pays avec environ 25% de la capacité
hôtelière de la Tunisie.
Sur le plan physique, on peut diviser cette région
suivant trois ensembles naturels distincts. Le premier ensemble est
représenté par le versant oriental constitué par une
plaine littorale basse qui s'étend depuis Korba jusqu'à Nabeul.
Dans la partie septentrionale et centrale, l'on retrouve une zone de collines
et de Djebel qui se termine par un versant occidental abrupt et une côte
accidentée faisant apparaître la roche nue ou couverte de dune
consolidées. Le dernier ensemble est représenté par la
plaine triangulaire et basse de Grombal ia, située dans le secteur
Sud-ouest de la presqu'ile et qui s'ouvre sur le Golfe de Tunis.
Le Cap bon a connu un rythme de croissance
démographique assez soutenu durant les années 1980 et 1990
grâces notamment à un bilan migratoire régulièrement
excédentaire et à la dynamique de ces activités
économiques. Toutefois le dernier recensement de 2004
révèle un léger recul de la croissance
démographique dans certains secteurs de la presqu'île, comme c'est
le cas pour une grande partie des régions du pays.
Dans cette première partie de notre mémoire nous
allons analyser les caractéristiques et l'évolution
géo-démographiques de la population du Cap Bon au cours des trois
dernières décennies dans un contexte de recul de la croissance.
Cela va nous amener par la suite à appréhender l'exemple de la
ville de Menzel Bouzelfa qui connaît des transformations et des mutations
sur le plan spatial et socio-économique.
CONCLUSION
A la fin de cette première partie, ayant analysé
la concentration démographique du CapBon et particulièrement
celle de Menzel BouZelfa je peux affirmer que la croissance
démographique de cette ville est constituée d'une part majeure
des flux migratoires intenses depuis plus de deux décennies. Cette
migration affirme d'une part l'attractivité de cette ville et d'autre
part la consommation excessive de la surface urbanisée. En effet,
à ce stade, ma première hypothèse de recherche vient
d'être vérifiée. La croissance démographique
était d'autant bénéfique dans la mesure où elle
crée une dynamique économique, mais aussi défavorable lors
de l'amplification de crise foncière et l'appauvrissement du potentiel
agricole. Se sont les implications d'un étalement spatial de plus en
plus intense.
Les zones agricoles urbaines faisaient partie
intégrante de la tradition citadine au Maghreb et au Machrek
particulièrement autour de la Méditerranée puisqu'elles
occupaient un rôle majeur pour l'approvisionnement des villes en produits
frais. Déjà en 1940, le géographe J.Weulesse observait que
les jardins suburbains que l'on rencontre autour des grandes et petites villes,
sont un des traits originaux de la vie agricole de ces territoires et c'est une
des rares occasions où le monde des villes et le monde des champs se
rencontrent et se pénètrent.
Actuellement, les espaces agricoles sont menacés par la
poussée envahissante de l'urbanisation et l'on assiste par
conséquent au recul de cette activité primaire.
Cette situation et la conséquence de la convergence de
plusieurs facteurs en particulier le désintérêt
accordé au travail de la terre par les jeunes et l'émergence de
nouveaux métiers dans le secteur tertiaire, jugés plus nobles et
plus lucratifs.
La croissance démographique particulièrement
importantes durant les années 1980 et 1990 qui a été le
trait majeur de l'évolution récente des villes du Cap Bon
particulièrement celles situées sur le littoral oriental et dans
la plaine de Grombal ia, a engendré des bouleversements dans les
rapports ville/campagne. En effet les besoins fonciers sont devenus
considérables face à l'accélération du processus
d'urbanisations de ces espaces ouverts.
Dans ce contexte l'on s'interroge sur l'avenir de
l'agrumiculture menzélienne face à la pression de la
spéculation foncière et quelles sont les conséquences de
l'étalement spatial sur la configuration urbaine de la ville en
particulier sur le plan de l'habitat ?
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