CONCLUSION
Au début du XXe siècle, Menzel Bouzelfa se
présentait sous la forme d'un grand bourg rural, dont l'organisation
spatiale était structurée autour d'un noyau urbain médinal
englobant des quartiers d'habitation de typologie traditionnelle entouré
de zones de services soukiers. La pression de la croissance urbaine
récente à Menzel Bouzelfa a entraîné des
bouleversements marquants au niveau des structures agricoles traditionnelles et
l'apparition de nouveaux quartiers périurbains. L'étalement
spatial de Menzel Bouzelfa est diffus mais il suit aussi les principaux suivant
axes routiers. Le noyau traditionnel a perdu sa fonction résidentielle
cependant il a maintenu une certaine attractivité du fait de la
présence des principaux équipements et services. Cet
étalement a entrainé un mitage de l'espace agricole et le
développement de quartiers d'habitat précaires.
La vocation agricole de cette agglomération
était soulignée jusqu'aux années 80 avec
l'émergence de l'agrumiculture en tant qu'activité principale. Ce
secteur a entraîné une dynamique économique sans
précédent dans toute la ville. Toutefois, le recul de cette
activité en particulier la baisse du volume de l'exportation de la
variété maltaise au cours des dernières campagnes a
engendré des mutations au niveau des structures agraires et l'apparition
de nouvelles activités économiques concurrentes.
Dans ce contexte, la préservation et le maintien des
espaces agricoles apparaissent comme une condition indispensable au
développement de systèmes territoriaux durables et exigent la
mise en place d'outils de gestion et de suivi de l'étalement spatial.
Troisième partie
Quelle gouvernance
des espaces périurbains
de Menzel Bouzelfa ?
INTRODUCTION
La question foncière est au centre de la
problématique de la croissance spatiale des petites villes ayant une
histoire migratoire marquée par l'importance des flux migratoires. Il
s'agit de villes attractives qui se sont engagées dans des processus
d'urbanisation basés sur la dynamisation du marché foncier. En
effet, après la conception binaire des territoires émergent les
espaces intermédiaires : le périurbain situé entre centre
et périphérie est doué d'une gestion spatiale souffrante
de l'incohérence. C'est dans ce nouveau type d'espace de petites villes
que nous enregistrons les forts taux de spéculation foncière et
où les lotissements destinés à l'habitat se construisent
selon des rythmes plus accélérés et en nombre plus
important.
L'habitant qui est souvent demandeur et producteur de son
logement devient l'acteur principal dans la production de l'habitat individuel
isolé, lequel type est le plus fortement demandé par les
populations locales. Quant aux enjeux fonciers, ils déterminent leur
avenir et orientent les choix d'aménagement de l'espace local. En effet,
dans les petites villes à caractère rural où les
élus locaux sont composés en majorité d'agriculteurs et de
grands exploitants, originaires de la ville même, la conservation de la
propriété agricole constitue l'un des principes
d'aménagement. Ces mêmes élus locaux ne définissent
pas une politique urbaine claire en mesure de définir les besoins en
logement et d'orienter les options d'aménagement vers l'habitat.
(KAHLOUN H., 2006)
Cette situation que nous venons de relater s'applique bien
à l'exemple de Menzel Bouzelfa. En effet la hausse de la valeur
foncière dans les espaces situés à la
périphérie est en relation directe avec l'évolution du
développement socio-économique de la ville axé sur
l'agrumiculture. D'un point de vue historique la périphérie d'un
espace urbain est une zone de contact qui assure les rapports d'échanges
entre le monde rural et le monde urbain. Pendant longtemps elle avait pour
rôle de répondre aux besoins des populations urbaines en produits
alimentaires frais. D'autre part la position de ces périphéries
à proximité des marchés urbains devait faciliter la
commercialisation des produits agricoles. Toutefois l'exemple de certaines
villes de pays Maghrébins, comme Menzel Bouzelfa, montre l'importance de
la dimension résidentielle de la périphérie. En effet, la
disponibilité de terrains et la transformation des parcelles agricoles
en lotissements résidentiels et zones d'activités et
d'équipements va entrainer une dynamique de l'offre foncière.
L'intégration de ces espaces dans la dynamique
de l'agglomération de Menzel Bouzelfa demeure difficile
à opérer. Ceci revient au fait que le périurbain, un
espace à tensions multiples, concentre plusieurs conflits.
C'est à partir de ces axes de réflexion que se
perpètre la troisième partie de mon mémoire. La
méthodologie consiste en premier temps à évaluer l'action
publique des politiques urbaines en Tunisie ainsi que les documents d'urbanisme
face à l'étalement des espaces périurbains. En
deuxième temps, je vais opter pour l'échelle communale de Menzel
Bouzelfa pour la gestion de l'étalement spatial. Cette tâche met
en cause la question de l'aménagement et les découpages
territoriaux.
Dans ce contexte l'on s'interroge d'une part, sur les facteurs
qui favorisent le développement de l'offre foncière dans les
zones périurbaines et d'autre part sur les politiques de gestion des
espaces périurbains?
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