CHAPITRE II
CADRE DE L'ETUDE ET
REVUE DE LA LITTERATURE
II-1 CADRE DE L'ETUDE
II-1-1 Description de la zone
d'étude
Localisation
La présente étude a été conduite
dans la forêt communale de Lomié et Messok en cours de classement.
Cette forêt est située dans la province de l'Est,
département du HAUT-NYONG, à cheval entre l'arrondissement de
Lomié et le district de Messok. (figure 1) Elle s'étend sur
14500ha dans la zone de Lomié et sur 5600ha dans la zone de Messok,
selon la description faite par l'institut national de cartographie (20100ha).
Mais le système d'information géographique utilisé au sein
du projet estime cette superficie à 20436ha. Ses limites sont :
Ø Au Nord et au nord-ouest par la route
Mpan-Lomié ;
Ø Au sud par la route Zwadibo-Lomié ;
Ø A l'est par la route Zwadibo-Mpan.
La forêt communale s'étend entre 3°04'708 et
3°15'778 de latitude Nord et entre13°17'062 et14°04'280 de
longitude Est. Elle est entourée d'une importante zone
agroforestière érigée actuellement en forêts
communautaires (figure 2).
Le climat
Il est du type équatorial guinéen à
quatre saisons :
Ø Une grande saison sèche de mi-novembre
à mi-mars ;
Ø Une petite saison de pluie de mi-mars à
mi-juin ;
Ø Une petite saison sèche de mi-juin à
mi -juillet ;
Ø Une grande saison de pluie à partir de
mi-juillet.
La pluviométrie annuelle est estimée à
1600 - 1700 mm et la température moyenne annuelle de 23,3°C. (Veen
et Ngoufo, 1994). La FAO (1984) parle de1641 mm pour les précipitations
annuelles moyennes et une température moyenne annuelle de 23,5°c.
Topographie, Sols et hydrographie.
Lomié et ses environs se trouvent sur la surface
africaine1 (pénéplaine) formée il y'a une dizaine de
million d'années. Pour les pédologues (Segalan, 1967, cité
par Veen, 1994) la phase d'aplanissement aurait été
accompagnée d'une pédogenèse feralitique qui s'est
achevée par un cuirassement ferrugineux généralisé,
indice d'un drainage médiocre. L'altitude moyenne est de 700m.
Le sol de la zone est de type feralitique présentant la
même structure que celui des forêts tropicales en
générale, d' après une étude menée par Veen
(1994) dans la région. La litière est riche en matière
organique en phosphore et en calcium. Le sous-sol est mica schisteux et
contient d'importantes poches de concentration de minéraux dont le plus
important est le cobalt.
Le réseau hydrographique (figure 3) est de type
dendritique, il est composé par quelques cours d'eau comme Edjé,
Mwakoul, Bom, Mpoul, Beck. En général, les rivières ne
sont pas profondément enfoncées dans la surface (Veen et al,
1994).
La végétation naturelle
La région de Lomié et Messok appartient au
domaine phytogéographie camerouno-congolais caractérisée
par une forêt dense humide sempervirente de moyenne altitude dite
« forêt congolaise ». Letouzey (1985) remarque cette
forêt est composée de grands arbres pouvant atteindre 50-60m de
hauteur avec des cimes tabulaires bien développés au niveau de la
strate émergente. Le feuillage des arbres est en général
persistant. La strate herbacée est assez éparse et
concentrée dans les trouées de lumière. Les lianes sont
assez nombreuses.
La faune
La région est caractérisée par une faune
très riche et variée. On y rencontre les espèces
ci-apès:
Tableau 1 : Liste des espèces animales de
la FCL
Noms communs
L'athénure
L'éléphant
Le buffle de la forêt
Le potamochère
Le bongo
Sitatunga
Le chevrotin aquatique
Le céphalophe bleue
Le céphalophe à bande
Le céphalophe de Peters
Le gorille
Le chimpanzé
Espèces de singes
Le galago
Les pangolins
Le guib harnaché,
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Noms scientifiques
Athéruscus africanus
Loxondonta sp.
Syncerus caffer
potamochoerus porcus
Tyronomys Tragelaphus eurycéros
Tragelaphus speckel gratus
Hyemoschus aquaticus
Céphalophus monticola monticola
Céphalophus dorsalis
céphalophus callipygus
Gorilla gorilla
Pan troglodytes
cercopithèques, Colobes
Galago sp
Manis tricuspis et gigantea
Tragelaphus scriptus knutsoni
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Source : (Van der Wal et. Al., 1999)
II-1-2 ENVIRONNEMENT SOCIO-ECONOMIQUE
La population
Les communes rurales de Lomié et Messok ont
respectivement une population de 12.132 et 6.412 habitants, d'après une
extrapolation de Finken (1996, cité par Messina, 1999). Autour de la
FCL, le taux des populations des villages riverains s'élèvent
à 4.952 habitants, soit 27% des populations des deux communes. La
densité de la population dans la région de Lomié est ainsi
estimée à 1,2 habitants/km².
Les BAKA et les KOZIME sont les populations autochtones.
L 'agriculture
Elle est pratiquée par la grande majorité des
populations rurales tant dans le district de Messok que dans
l'arrondissement de Lomié. Les cultures de rentes sont le cacao, le
cacao, le café robusta le plantain. Le macabo, le maïs, le manioc,
l'arachide, le concombre, constituent l'essentiel des cultures de
subsistance.
La chasse, la pêche et l'élevage
La chasse est une activité importante dans la
région de Lomié-Messok. Elle constitue la principale source de
protéines animales et représente un apport économique
considérable.
La pêche est pratiquée de manière
artisanale dans les cours d'eau qui arrosent la zone de Lomié-Messok.
Les produits issus de cette pêche sont destinés à
l'auto-consommation et à la vente locale. Les espèces de poissons
les plus courantes sont:
- Le Tylapia spp;
- L'Electricus nilotica;
- Les silures.
L'élevage du gros bétail est inexistant, par
contre les populations élèvent les porcins, les ovins, les
caprins, et la volaille.
II-2 REVUE DE LA LITTERATURE
II-2-1 Clarification des concepts et
définitions des paramètres d'aménagement
forestier
Développement durable:
Développement qui répond aux besoins actuels sans
compromettre la capacité des générations futures à
satisfaire leurs besoins
La conférence de Rio de 1992 pour définir la
notion de développement durable établit l'équation
suivante à trois éléments essentiels:
Durabilité écologique + développement
social + économie = développement durable
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(Banque mondiale, 1992)
Gestion durable des forêts: C'est un
processus de gestion des forêts pour atteindre un ou plusieurs objectifs
clairement spécifiés dans l'optique de la production continue des
biens et des services issus des produits forestiers désirés, sans
causer la réduction de leur valeur inhérente et de leur
productivité future et sans causer des effets indésirables sur
l'environnement physique et social (Sustainable Forestry Handbook, 1999).
Pour Nasi (1997), cette notion veut dire l'utilisation des
ressources naturelles de façon a maintenir leur diversité
biologique, leur productivité, leur capacité de
régénérer, leur vitalité, et leur capacité a
satisfaire actuellement et pour le futur, des fonctions écologiques,
économiques et sociales pertinentes.
Aménagement forestier: Organisation
d'une forêt autour d'objectifs dont les principaux sont la
régularité de sa production annuelle et sa
pérennité ou durabilité (MINEF, 1998a).
D'après la loi, l'aménagement d'une forêt
se définit comme étant la mise en oeuvre sur la base d'objectifs
et d'un plan arrêté au préalable, d'un certain nombre
d'activités et d'investissement en vue de la production soutenue des
produits forestiers et des services sans porter atteinte à la valeur
intrinsecte ni compromettre la productivité future de la dite
forêt, et sans susciter des effets indésirables sur
l'environnement physique et social (Article N0 23 de la loi de 94/01).
Catinot (1997) propose un certain nombre de solutions pour
accéder à l'aménagement durable, il demande de n'exploiter
que les arbres mûrs pour ne pas entamer le capital ; de ne pas
débuter une deuxième coupe sans s'être assurer que le
maximum d'espèces de la catégorie de diamètre
immédiatement inférieure à la catégorie de
exploitable a atteint le diamètre minimum d'exploitabilité ;
et enfin d'être certain qu'a la deuxième coupe on retrouvera le
même volume qu'a la première et les mêmes
potentialités.
Inventaire d'aménagement: Il consiste
à évaluer quantitativement et qualitativement la richesse des
peuplements forestiers qui compose un massif donné, en vue d'une gestion
rationnelle de l'ensemble des ressources (MINEF, 1998b).
Plan d'aménagement: Désigne le
plan de gestion de l'aménagement forestier. Sa durée est
égale à celle de la période de rotation mais les plans de
gestion d'une durée de cinq ans, seront élaborés à
tous les cinq ans permettant de réviser le plan d'aménagement en
fonction des compléments d'informations ou des changements qui se
produiront au niveau des marchés.A partir des plans de gestion, des
plans d'opération seront produit sur une base annuelle (GDFC, 1998).
Plan de gestion : C'est un document
technique élaboré en vue de planifier dans le temps et dans
l'espace toutes les stratégies à mettre en oeuvre pour une
utilisation durable de la ressource ligneuse. Il peut exister seul sans
être inclue dans un rapport d'aménagement pour des unités
de petite surface. On parle souvent alors de plan simple de gestion (MINEF,
1998b).
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