Plan d'opération:
C'est un plan annuelle d'opération qui indique les interventions
(traitement sylvicole et exploitation) à effectuer sur des superficies
bien définies par le concessionnaire afin d'obtenir un permis annuelle
d'opération (MINEF, 1998b).
Série: Il s'agit de l'ensemble des
superficies d'une forêt classée ayant la même affectation et
relevant du même mode de traitement (MINEF, 1998b).
Strate: C'est l'ensemble des superficies d'une
forêt constituée par des peuplements forestiers ayant des
caractéristiques homogènes en terme de domaine de
végétation, d'origine, de perturbation, de densité et
d'accessibilité (MINEF, 1988b).
Densité: la densité est une
notion particulièrement importante en aménagement forestier car
elle permet d'avoir une idée sur le degré d'occupation de
l'espace par le peuplement et surtout elle permet d'avoir une idée sur
l'intensité de compétition entre les arbres du peuplement pour
différents facteurs écologiques La détermination de la
densité s'appuie sur trois facteurs :
- Le nombre de tiges par unité de surface
- Leur grosseur
- La distribution spatiale
Il existe plusieurs expressions de la densité, les plus
utilisées sont :
Le nombre de tiges à l'hectare(N/ha), mais cette
expression de la densité ne prend pas en compte la taille des arbres.
La surface terrière (G), c'est probablement
l'expression de la densité la plus commode car elle tient non seulement
compte du nombre de tiges mais aussi de leur taille. Pour en tirer un maximum
de profit, il est recommandé d'utiliser la surface terrière par
hectare en combinaison du nombre de tiges par hectare. Le calcul de G se fait
à partir de la formule suivante :
Le volume, il est souvent utilisé pour
estimer les quantités de bois sur pied pour plusieurs objectifs.
Cependant l'interprétation des valeurs trouvées exprimées
en volume par hectare (v/ha) est souvent conditionné des normes
préétablies auxquelles il faut comparer les chiffres
trouvés (Dondjang, 1998)
Les accroissements: on peut parler
d'accroissement en diamètre, en surface terrière, en hauteur, en
volume, etc. Cette notion peut intéresser soit les peuplements soit les
arbres. En foresterie, la plus intéressante de ces notions est
l'accroissement en volume des peuplements (Parde et Bouchon, 1988; Duplat et
Perrote, 1981).
L'accroissement moyen annuel sur une période
donnée est la quantité de matière ligneuse
fabriquée pendant cette période. Une estimation des
accroissements peut être faite à partir des différentes
données des dispositifs d'études sylvicoles ou bien à
partir des résultats d'analyse des cernes, pour les arbres
possédant les cernes visibles (Fonweban, 1997). A partir des dispositifs
de côte d'ivoire les études menées par (Mengin-Lecreux
1990b) ont trouvé que les accroissements annuels moyens varient de 0,5
à 1 cm/an pour les diamètres avec un accroissement relatif en
surface terrière, qui varient de 1,5% (peuplement témoin,
espèces principales) à 3,2% (éclaircie forte,
espèces principales)
En Guyane, dans le dispositif de Paracou, en peuplement
témoin toutes espèces confondues, les accroissements moyens
évalués sur une période de 5 ans sont inférieures
à ceux de Côte-d'ivoire et varient de 0,08cm/an à 0,24cm/an
pour les diamètres et de 0,0007m²/ha/an à
0.00403m²/ha/an pour les surfaces terrières, et pour les arbres
compris entre 10cm et 100cm (Mengin-Lecreulx, 1990b)
Mortalité: La mortalité du
peuplement est le nombre de tiges disparues par mort sur pied ou par chablis
ramené à l'hectare. La mortalité est estimée
à 1,3% par an selon les études menées dans
différentes forêts tropicales, notamment en Côte d'Ivoire et
en République Centrafricaine (Durrieu de Madron, 1993; Petrucci et
Tandeau de Marsac, 1994). En forêt tropicale primaire, les taux de
mortalité variant entre 1% et 5% (Alder, 1995). En l'absence de
données fiables, au Cameroun on applique le taux de mortalité de
1% par an, taux constant par classe de diamètre et par essences.
Rotation: C'est le temps qui sépare
deux récoltes successives de bois au même endroit (deux
exploitations successives). Après le premier passage (exploitation de la
forêt primaire), le deuxième passage ne peut se faire
qu'après reconstitution de stock à partir des arbres d'avenir
(arbres d'essences commerciales de diamètre en dessous du
diamètre minimum d'exploitabilités (DME) et qui atteindront le
DME au cours de la rotation suivante (MINEF, 1998a). La rotation des coupes a
été estimée à 30 ans dans les études
menées dans le site du programme Tropenbos dans la zone de Kribi (Eba'a,
2000).
Possibilité: C'est la
quantité de bois que l'on peut extraire d'un peuplement
forestier sans hypothéquer son capital. Quant à la
possibilité annuelle de coupe, elle correspond à la superficie
maximale exploitable annuellement et/ou au volume maximal des produits
forestiers susceptible d'être récolter annuellement sans diminuer
la capacité productive du milieu (MINEF, 1998a)
La possibilité de 25-30 m3/ha et par rotation est
proposée par (Dupuy et al. 1998, cité par API Dimako, 1998).
Durrieu De Madron et al (1997) proposent 40 m3/ha (sensiblement 3 arbres par
hectare) une distance minimale entre chaque pied exploité de 40m. Eba'a
(2000) a estimé le prélèvement à l'équilibre
à 13,4 m3/ha, seulement pour les essences commerciales avec un DME de
100 cm. En forêt européenne aménagée, le
prélèvement est de l'ordre de 50m3/ha (MINEF, 1997).
II-2-2 concept de régénération
naturelle
La régénération naturelle est un ensemble
de phénomène par lequel il y a remplacement des arbres adultes
morts par chablis ou par exploitation. La complexité de ce concept se
manifeste à travers les définitions suivantes.
· Pour Rollet (1969) et Debroux (1998), la
régénération naturelle est d'une part au sens statistique,
l'ensemble des semis et petites tiges existant dans un peuplement, d'autre part
au sens dynamique, l'ensemble des processus naturelles par lesquels la
forêt dense se reproduit naturellement.
· Pour Alexandre (1989), la
régénération naturelle est une technique qui fait appel
à l'ensemencement spontané: elle s'oppose aux techniques
d'enrichissement ou de plantation.
· Pour (Foggie, 1960 cités par Alexandre, 1989)
c'est l'ensemble des processus dynamiques qui permettent de reconstituer un
couvert qui a été entamé.
Généralement les études sur la
régénération naturelle, font appel à des
inventaires par sondage à taux variables suivant les populations
étudiées, classées souvent en stade de type "petit semis"
(hauteur< 1,5m) ou "grands semis" (hauteur>1,5m et de
diamètre<10cm). Les taux de sondage varient de 1% en Guyane
française (Schmit et Bariteau, 1990) à 10% en Indonésie
(Bertault et al., 1999.). L'intervalle 1-10cm de diamètre semble
être le plus utilisé actuellement dans la recherche
forestière (Petrucci et DE Marsac; 1994; Dupuy, 1998, cité par
Mbarga, 2000).
Méthodes sylvicoles favorisant la
régénération naturelle
La régénération peut
être assurée à partir des plantations ou grâce
à la régénération naturelle. En ce
qui concerne la régénération naturelle, les
méthodes sont basées les unes sur les tiges d'avenir et les
autres sur l'existence des semenciers ou des portes graines. Dans les
premières méthodes, il s'agit d'améliorer
l'éclairement du sous bois par un relèvement graduel du couvert
forestier et de minimiser la concurrence des éléments
minéraux en procédant au dépressage, aux
dégagements, au nettoiement et aux éclaircis.
Dans les méthodes basées sur l'existence des
semenciers, le sylviculteur s'attache à favoriser l'ensemencement, la
germination des graines, et l'accroissement des semis Toutes ces
différentes techniques de sylviculture naturelle constituent la
sylviculture douce dont l'objectif est d'imiter la nature tout en hâtant
son oeuvre.
Méthodes de sylviculture basée sur les tiges
d'avenir. Il en existe six à savoir :
1. L'amélioration des peuplements d'Okoumé
2. L'uniformisation par le haut
3. La gestion sélective
4. L'amélioration des peuplements naturels
5. L'étude de la croissance des arbres en forêt
naturelle
6. Les travaux de Mbalmayo
Méthodes de sylviculture basées sur la
présence des semenciers (Dondjang,1998):
1. Les essais de Kennedy
2. La méthode tropicale du sous bois
3. Le système post exploitation
II-2-3 Régénération
artificielle
En vue de substituer une régénération
naturelle insuffisante ou inexistante, Catinot (1997) propose l'emploi des
plantations complémentaires (complantation) et regroupe les
méthodes de plantation en deux grandes catégories à
savoir :
§ Les méthodes d'enrichissement (méthode
des layons d'Aubreville, les layons de Catinot les placeaux d'Anderson)
§ Les méthodes de plantation en plein
découvert (méthode de Martineau, méthode Limba,
méthode Okoumé, méthode de recrû)
II-2-4 Structure diamétrique des
peuplements
La structure diamétrique est un paramètre de
caractérisation d'un peuplement forestier. La répartition des
arbres d'une espèce en catégorie de diamètre
définit la structure diamétrique de l'espèce et la
répartition des arbres d'un peuplement entier définit la
structure diamétrique totale qui représente alors la
répartition des arbres toutes espèces confondues, par
catégorie de diamètre (Favrichon, 1997).
Différents auteurs ont essayés de relier la
structure diamétrique avec le comportement des espèces selon
leurs tempéraments (Rollet,1974; 1984; Whitmore,.1990). Deux grands
types de distribution diamétrique sont couramment distingués
(Rollet, 1984; Dupuy et al., 1998) : les distributions de type
exponentielle décroissante pour les essences sciaphiles et les
distributions en « cloche » pour les essences
héliophiles. Un troisième type de distribution a également
été signalé pour les essences héliophiles. Il
s'agit de la distribution « erratique » (Rollet,1984) qui
n'obéit ni à la distribution exponentielle ni à celle en
« cloche ».
Des variations de structure diamétrique ont
été signalées pour une même espèce (FORNI,
1997 cités par DUPUY et al., 1998). En effet, la structure
diamétrique d'une espèce varie souvent selon l'échelle
d'observation (troué, massif, parcelle, région) Par exemple, une
même espèce peut avoir une structure en cloche à
l'échelle de la parcelle et une structure en exponentielle
décroissante à l'échelle du massif. le
phénomène décrit à l'aide de l'outil
« structure diamétrique » devra être
replacé dans son contexte évolutif.
II-2-5 L'exploitation forestière
L'exploitation forestière est une opération qui
consiste à abattre des arbres dans une forêt donnée.
Celle-ci comporte plusieurs autres opérations indispensables à
son bon déroulement ; on peut citer entre autre: la création
des routes, des pistes de débardage, des parcs des différentes
manutentions. Dans la forêt du sud Cameroun, l'exploitation est
gérée de façon polycyclique, c'est-à-dire qu'il
reste toujours des jeunes arbres et même des adultes pouvant assurer une
production futur du bois par cette même forêt (Leersum, 1997,
cité par Tchiaze, 1998).
En fonction du volume de bois prélevé par
hectare, du nombre d'arbres abattus par hectare, des dégâts
causés sur les tiges d'avenir, on peut distinguer deux types
d'exploitation: l'exploitation classique et l'exploitation
contrôlée.
Exploitation classique
La coupe des arbres dans ce type d'exploitation se fait de
façon anarchique. L'exploitant abat les arbres en fonction du potentiel
disponible et de la demande sur le marché. Le nombre et le volume
d'arbres abattus par hectare varie en fonction de la composition floristique de
la richesse du site à exploiter.
L'ouverture de la forêt est assez importante. Le milieu est
très perturbé avec une grande densité de parcs, des
routes, des pistes de débardage. Cette forte ouverture pose de
sérieux dégâts sur les tiges d'avenir; par
conséquent a un effet néfaste sur la
régénération naturelle. Dans le tableau ci-après,
nous avons les données en pourcentage sur les dégâts
causés par la coupe d'arbres sur 3 parcelles de 25 ha chacune. Elles
diffèrent en fonction du nombre d'arbres abattus.
Tableau 2 : Dégâts d'exploitation
Opération
|
36 arbres /25ha
|
15 arbres /25ha
|
7 arbres /25ha
|
Trouées
|
6.2
|
3.7
|
0.7
|
Pistes
|
4.1
|
2.0
|
0.7
|
Parcs
|
1.9
|
1.6
|
0.0
|
Terres
|
4.4
|
10.0
|
0.0
|
Routes
|
8.3
|
1.2
|
0.0
|
Total
|
24.9
|
18.5
|
1.4
|
Source: (Leersum, 1997, cité par Tchiaze, 1998)
Exploitation contrôlée
Dans ce type d'exploitation, la coupe d'arbres se fait de
manière réglementaire. Pour la plupart des cas, un seul arbre est
abattu par hectare. Le volume de bois à l'hectare est faible et varie
suivant l'arbre abattu. L'Azobé par exemple a un volume qui oscille
entre 15-20 m3/ha.
Ce type d'exploitation est appelée aussi exploitation
sélective, l' on a le souci de répartir les trouées
d'abattage de façon plus ou moins homogène, le choix des arbres
à abattre se faisant aussi selon leur conformation, leur diamètre
à hauteur de poitrine et surtout des semenciers à laisser sur
pied (Leersum, 1997, cité par Tchiaze, 1998).
II-2-6 Contexte légal des forets communales au
Cameroun
La loi du 20 janvier 1994 portant régime des
forêts de la faune et de la pêche, divise le domaine forestier
national en domaine forestier non permanent et permanent.
Le domaine non permanent est constitué des terres
forestières susceptibles d'être affectées à des
utilisations autres que forestière. Il comprend les forêts du
domaine national, les forêts communautaires et les forêts des
particuliers.
Les forêts permanentes ou forêts classées
sont celles assises sur le domaine forestier permanent, elles sont
affectées de façon définitive à la forêt
et/ou à l'habitat de la faune. Les forêts permanentes doivent
couvrir au moins 30% de la superficie totale du territoire national (art. 22 de
la loi du 1994). Elles doivent représenter la diversité
écologique du pays. L'exploitation des forêts domaniales se fait
soit par convention d'exploitation ou exceptionnellement en régie, ceci
après approbation du plan d'aménagement par l'administration
forestière.
Les forêts qui sont considérées comme des
forêts permanentes sont les forêts domaniales et les forêts
communales. Le décret N° 95/531du 23 Août 1995 fixant les
modalités d'application du régime des forêts indique,
à partir de son article son article 17 à l'article 24 toutes les
informations y afférentes pour le classement et le déclassement
d'une forêt communal.
Sur les 14 millions d'hectares prévus par le plan de
zonage préliminaire des forêts du Cameroun méridional
forestier, les forêts de production (FP) représentent 6 millions
d'hectares soit 90 UFA. En mai 1999, la superficie déjà
attribuée dans les forêts de production était de 2.754.332
ha (35 UFA), soit 45,7% des Forêts Permanentes (groupe national de
travail sur la gestion durable des forêts et la certification, 1999).
II-2-7 Les inventaires d'aménagement au
Cameroun
L'ONADEF depuis plusieurs années réalise des
inventaires d'aménagement dans les forêts permanentes. Nous
n'allons citer ici que quelques exemples.
3 L'inventaire d'aménagement de la réserve
forestière de BAFUT-NGUEMBA en 1991, avec une superficie de 4033 ha pour
un taux de sondage variant de 1,1 à 1,3 %. Le nombre de parcelles
échantillonnées était de 101.
3 L'inventaire d'aménagement de la réserve de
NLOBO en 1992, avec une superficie de 206.400 ha. La technique de sondage
était la sélection systématique pour un taux de sondage de
0,5%. L'équidistance entre les layons était de 4000 m, avec 20
layons pour une distance totale de 264.650 m.
3 L'inventaire d'aménagement de la réserve de
SANGMELIMA, avec un taux de sondage variant de 0,5-1%.
3 Le projet de gestion durable des forêts camerounaises
(PGDFC) a quant à lui fait un inventaire d'aménagement dans le
massif forestier du LOKOUNDJE-NYONG.Cet inventaire a été
réalisé en 1994, à un taux de sondage de 0,5% sur une
superficie de 163.959 ha. Il a été exécuté selon
trois unités de compilation (UC), 31 layons et 1500 parcelles
échantillons. Les parcelles avaient des superficies de 0,5 ha pour les
tiges dont le DHP était supérieure ou égal à 20cm
et de 0,01 ha pour les tiges dont le DHP était compris entre
10-20cm.
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