1-2- Définition des concepts clés
1-2-1-Evaluation d'impact
L'impact d'un projet ou d'un programme est défini comme
l'ensemble des changements dans les conditions de vie des participants tels
qu'eux-mêmes et leurs partenaires les perçoivent au moment de
l'évaluation, ainsi que tout changement durable dans leur environnement,
auxquels le projet ou le programme a contribué. Ces changements peuvent
être positifs ou négatifs, voulus ou imprévus (IFAD,
1998).
Selon Baker (2000), une évaluation globale se
définit dans la littérature comme une évaluation qui
intègre le contrôle, l'évaluation du processus,
l'évaluation du coût-bénéfice et l'évaluation
d'impact. Seul le dernier aspect nous intéresse dans cette étude.
En effet, l'évaluation d'impact est destinée à
déterminer de façon plus large si un projet ou un programme a eu
l'impact désiré sur des individus, des ménages et des
institutions et si ces effets sont attribuables à l'intervention du
projet ou du programme (évaluation ex-post). Les évaluations
d'impact peuvent aussi explorer des conséquences imprévues, soit
positives, soit négatives sur les bénéficiaires. Dans les
cas des évaluations d'impact probables de programmes potentiels ou
proposés, on parle d'évaluation ex- ante.
Les comparaisons « avec et sans » comparent le
comportement de variables clés dans un échantillon de pays ou
région où le programme a été mis en oeuvre par
rapport au comportement là où le programme ne l'a pas
été (ce dernier groupe constituant le groupe de comparaison).
Cette
méthode utilise donc les expériences
enregistrées dans les régions où le programme n'a pas
été appliqué, et qui servent de moyen de comparaison avec
ce qui se serait autrement passé dans les pays où il l'a
été. Cette façon d'aborder le problème est
cependant très limité en ce sens qu'il part de l'hypothèse
que, d'un côté, seul l'adoption d'une politique
particulière donnée fait la différence entre les pays
où elle a été adoptée et ceux où elle ne l'a
pas été, et que les conditions externes affectent les deux
groupes de façon égale, et de l'autre côté, le
changement observé avant et après la mise en oeuvre de la
politique est dû à cette politique.
Les comparaisons « avant et après » quant
à elles comparent la performance des variables clés pendant et
après un programme avec celle d'avant le programme. L'approche emploie
des méthodes statistiques pour évaluer s'il y a un changement
significatif de quelques variables essentielles avec le temps. Cette approche
engendre souvent des résultats biaisés parce qu'elle suppose que,
si cela n'avait pas été le programme, les indicateurs de
performance auraient pris leurs valeurs de période d'avant crise (Baker,
2000).
1-2-2- Semences améliorées ou
variétés améliorées de riz
Il s'agit des variétés améliorées
de riz. Elles se distinguent des locales par leur meilleur rendement en grain,
leur résistance aux maladies (pyriculariose, panachure jaune du riz),
leur tolérance à la sécheresse et à la
toxicité ferreuse et leur durée de cycle court.
Le Nouveau riz pour l'Afrique a été la
percée majeure de l'ADRAO au début des années 90 et il
ouvre une nouvelle ère d'amélioration variétale pour le
riz en Afrique de l'Ouest et du Centre. Les NERICAs sont le résultat
d'un croisement entre le riz local africain et le riz exotique asiatique. De
son parent africain, le nouveau riz a hérité une croissance
initiale profuse (ce qui signifie moins d'adventices donc moins de travail pour
les femmes) et une résistance / tolérance aux contraintes
locales. De son parent asiatique, il a hérité une plus grande
production et rétention des grains sur la plante (Harsch, 2004).
1-2-3- Revenu agricole
Le revenu agricole est la différence entre la production
et les charges liées à cette production. Ainsi, nous distinguons
deux types de revenu : le revenu net et le revenu brut.
Le Revenu Agricole Net (RAN) est la différence entre la
Valeur Ajoutée (VA) et la Rente Foncière (RF), les Taxes et les
impôts (T), les Intérêts (I), les salaires des travailleurs
extérieurs (W) (Adégbidi, 1994) :
RAN= VA- RF- T- I- W
Avec VA= Produit Brut (PB)- Consommation Intermédiaire
(CI)- Amortissements (Am)
Le revenu agricole brut par contre est la différence
entre la production brute et les charges réelles payées pour
cette production. Les charges comprennent les coûts d'intrants variables
(semences, différents engrais, insecticides, coût de la
main-d'oeuvre). Il est calculé pour une seule campagne agricole
(Adégbidi, 1994). C'est de ce type de revenu qu'il s'agira dans la
présente étude.
1-2-4- Nouvelle technologie
Selon Colman et Young (1989), une technologie est un ensemble
de techniques et de connaissances disponibles à un moment donné.
Un changement technologique est une amélioration des techniques de
production, de stockage, de gestion, etc., et on parle alors d'une nouvelle
technologie. Dans la présente étude le changement technologique
constitue le passage de l'utilisation des variétés
traditionnelles aux variétés améliorées du riz.
1-2-5- Ménages et exploitations agricoles
Selon Honlonkou (1999), le ménage agricole se
définit généralement comme le groupe familial
constitué du chef de ménage qui est souvent un homme
marié, sa (ses) femme (s), leurs enfants et d'autres dépendants
éventuels.
Pour mieux rendre compte de l'accès aux ressources, de
l'efficacité dans l'utilisation des ressources et de l'accès
à la production, il s'avère nécessaire de
considérer directement les unités de production,
c'est-à-dire les entreprises ou exploitations au sein des ménages
(Honlonkou, op. cit).
L'exploitation agricole se définit comme une
unité de production à caractère local, technique et
organisationnel, dans laquelle les facteurs de production sont combinés
par une action planifiée, en fonction des objectifs définis, et
cela en vue de produire des marchandises (Steinhausser et al., 1978). Pour
Biaou (1995), l'exploitation, pour le cas du plateau Adja (Bénin), peut
se définir comme un ensemble ménage-unités d'entreprise.
Il existe donc une relation étroite producteur- consommateur entre
l'exploitation et le ménage (Albert, 1992). Cette relation exerce une
influence sur le choix des objectifs (produire pour l'autosuffisance
alimentaire par exemple) et les décisions à prendre ( les
variétés à cultiver).
Dans le cadre de notre étude, nous baserons nos analyses
sur les unités de production de riz ou les exploitations rizicoles.
1-2-6- Adoptants et non adoptants
Selon le Plan Directeur de la Recherche au Bénin
(INRAB, 1996), une innovation ou un résultat de recherche est
adopté lorsqu'il est intégré par l'utilisateur. Ainsi les
adoptants des variétés améliorées de riz sont les
producteurs ou productrices de riz qui cultivent au moins une
variété améliorée de riz. Les non adoptants sont
ceux-là qui n'en cultivent pas.
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