C. Bootstrap
Afin de vérifier la significativité des
résultats semblant remettre en cause l'efficience faible des
marchés, nous nous sommes attachés à créer un
modèle de Bootstraping qui pourra sans doute nous apporter des
éléments complémentaires de réponse. En effet, le
bootstraping consiste en une méthode informatique de
rééchantillonage, sans données supplémentaires que
celles de l'échantillon de départ. Dans cette étude, le
modèle stochastique utilisé pour réaliser ce bootstrap
diffère de celui de Brock et al. (1992), qui en en ont choisi
plusieurs, soit plus simples, comme celui de la marche aléatoire, ou
plus élaborés, comme les modèles GARCH ou ARCH, dont
l'inventeur, Robert Engel, reçu un prix Nobel en 2003. La
méthodologie abordée ici différera également de
celle de Brock et al. (1992), et tendra davantage vers celle
adoptée par Sullivan, Timmermann, et White (1999). Effet,
nous analyserons les résultats ainsi que leur significativité par
rapport aux critères du ratio de Sharpe.
1. Le choix du modèle
Notre étude empirique sur l'historique des cours du
CAC40, nous a conduit à la très faible auto-corrélation
des log-rentabilités. Nous choisirons donc un modèle de formation
des prix S(k), cohérent avec la non-corrélation des
rentabilités logarithmiques R = lnS(k+1) - lnS(k). En outre, cette
représentation est cohérente avec le marché, car les prix
ne peuvent être négatifs, (le domaine de définition de la
fonction ln x est ]0,+oo[ ) et est cohérente avec l'efficience faible.
En effet, une auto corrélation des log rentabilités serait
exploitée pour tirer des profits anormaux. Comme on le sait, le TCL
(Théorème Central Limite) implique la normalité des
rentabilités logarithmiques. Malgré les limites de ce
modèle face à la réalité empirique (nous avons en
effet constaté la forte lepto-kurticité des
log-rentabilités des cours dans nos premiers résultats), c'est
celui que nous adoptons et choisissons de représenter pour notre
Bootstrap. Il a également l'avantage d'être cohérent avec
les moyennes mobiles simples utilisées dans nos tests de performances.
En effet, si les moyennes mobiles avaient été
pondérées en accordant davantage d'importance aux
dernières volatilités des cours, par des oscillateurs
pondérés ou MACD, il aurait été cohérent
d'utiliser un modèle autorégressif intégrant en plus
l'hétéroscédasticité des cours, comme le ARCH.
La représentation que nous avons choisie des
log-rentabilités est donc faite à l'aide d'un mouvement brownien
géométrique, ainsi caractérisé en temps discret
:
lnS(t+At) - lnS(t) ? AlnS=mAt+oAW avec W, un processus de Wiener,
et oAW distribué selon une N(0, o2At)
Nous choisissons d'adopter un pas de 1 entre les points de la
trajectoire, ce qui a pour but de réduire la complexité
algorithmique, car la variable t disparaît.
En passant à l'exponentielle, on obtient :
eAlnS = emAt ? oAW? elnS(k ? 1)
- lnS(k) ? em + oW
accroissements par unité de temps.
Ayant calculé nos paramètres sur
l'échantillon que constituent les cours du CAC40 sur une période
de près de 10ans, nous avons obtenu ces valeurs :
Paramètres Stochastiques
m=E(AlnS(k)) o2=var(AlnS(k)) o drift
4u
-0.000247991 0.000253348 0.01591692 -0.00012132
Puis nous avons implémenté l'algorithme suivant,
dont le code VBA Excel figure en annexe, pour un nombre n de points de la
trajectoire Brownienne géométrique souhaitée :
Fonction W
W = - 2 x Log(Random) x cos (27cx Random)
Fin
Fonction MBG
m + ox W
MBG = S0 x e
Fin
Procédure
Pour i de 1 à n
Faire
MBG
Boucler k fois `pour permettre converger en loi enregistrer
MBG
Fin Pour
Fin
Dans notre modèle algorithmique, nous avons choisi,
plutôt que d'utiliser le générateur de v.a.r gaussiennes
centrées réduites d'Excel, de concevoir personnellement un tel
générateur suivant la méthode de Box-Muller, pour ses
propriétés de convergence rapide. Il faudrait réaliser
plusieurs centaines, voir un millier d'itération pour obtenir des
résultats significatifs pour une loi gaussienne. Par cette
méthode, dans la pratique et pour obtenir des résultats
intéressants, une cinquantaine d'itérations suffisent. Aussi,
pour chaque point d'une trajectoire brownienne affiché, une cinquantaine
sont calculés.
Nous avons donc choisi pour notre bootstrap, de ne simuler
qu'une centaine de trajectoires browniennes géométriques. Cent
une, exactement. Mais ces 101 trajectoires affichées pour le calcul des
significativités correspondent à un total de 50 x 101, ie
5 050 trajectoires calculées en chaque point, à
l'issu des 101 itérations.
Voici 3 exemples de trajectoires obtenues avec notre
modèle Brownien géométrique (2e au 4e chart),
comparé aux cours réels (1er chart) :
CAC40 (raw)
8000 7000 6000 5000 4000 3000 2000 1000 0
|
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CAC40 (SIMULATION MBG)
CAC40 (SIMULATION MBG)
CAC40 (SIMULATION MBG)
7000
6000
5000
4000
3000
2000
1000
0
8000
7000
6000
5000
4000
3000
2000
1000
0
9000
8000
7000
6000
5000
4000
3000
2000
1000
0
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