MEMOIRE DE RECHERCHE APPLIQUEE Présenté et
soutenu par Dimitri Duval MASTER FINANCE DE MARCHE
« Efficience des marchés et Méthodes
de Monte Carlo : Peut-on réaliser des profits anormaux au moyen de
l'Analyse Technique ?»
Année universitaire 2008-2009
Pilote de mémoire : Jérôme Senanedsch,
Docteur en Sciences de Gestion
REMERCIEMENTS
J'adresse mes remerciements à Jérôme
Senanedsch, pour l'aide encadrante qu'il m'a apportée, Alexis, pour son
aide dans l'obtention des données brutes de Bloomberg,
Sarah et Sébastien, pour leur précieuse
relecture,
Et enfin, à Claudia, pour être là.
Je remercie aussi l'INSEEC, de m'avoir donné les moyens,
au terme de mes années d'études, de réaliser ce travail
d'investigation.
SOMMAIRE
INTRODUCTION p 4
I. L'Efficience informationnelle des Marchés
Financiers p6
A. Définition p6
B. Les tests d'efficience p7
II. Analyse empirique de la performance de
méthodes simples d'analyse technique, et propriétés
stochastiques des prix de marchés. p13
A. Données et stratégies de trading par
Analyse Technique p14
B. Résultats empiriques : Tests traditionnels
p21
C. Bootstrap p29
CONCLUSION p36
ANNEXES p38
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES p41
TABLE DES MATIERES p44
RESUME ET ABSTRACT p45
INTRODUCTION
En plein coeur de la crise, diverses questions ont
été soulevées au sujet des méthodes d'analyse des
cours boursiers notamment. Les portefeuilles d'actions ont perdu de la valeur
au point d'amorcer la faillite de grands groupes financiers mondiaux comme
Lehmann Brothers, et certains indices boursiers comme le CAC40, ont perdu
près de 60% de leur valeur en l'espace d'à peine 21 mois, nous
ramenant ainsi à des niveaux de 6 ans en arrière. Divers
scandales ont éclaté sur la gestion des opérateurs de
marché, dont certains annonçant pour le compte de leur banque des
pertes avoisinant les 5 milliards d'euros, un record. Cette crise sans
précédent est sans aucun doute aussi un excellent moyen de
remettre en cause un système qui avait tendance à fonctionner
jusqu'alors, mais dont on connaissait encore mal les limites : celui de la
finance quantitative. Face à ce terrible constat d'échec,
nombreux sont ceux qui ont commencé à remettre les bases
conceptuelles actuelles de la finance néoclassique en question. En
effet, pour beaucoup, la mathématisation trop importante de la finance
est la source des excès et de l'effondrement du système financier
connu pendant la crise des subprimes.
Et pour cause. Depuis les années quatre-vingt,
jusqu'à aujourd'hui, près d'un siècle après la
thèse de louis Bachelier (1900), les mathématiques
appliquées à la finance ont connu un essor formidable aboutissant
à la formation d'un cadre théorique d'une grande puissance et
d'une élégance remarquable. En amont de cela, la
problématique était de rendre compte du hasard boursier et de
rationaliser son modèle de formation de prix. Car dans un contexte de
dérégulation des marchés financiers au milieu des
années 1970, tenir compte de la nouvelle volatilité des taux de
change permettait de couvrir ces risques dans un environnement incertain. C'est
ainsi qu'ont émergé les produits dérivés et les
travaux de Black, Scholes et Merton (1973) récompensés par un
prix Nobel en 1997 (à titre posthume pour Black
décédé en 1995), qui ont permis une avancée sans
précédent en théorie financière, grâce
à leur stratégie permettant d'annuler tous les risques possibles
dans tous les scenarii de marché. La révolution technologique et
financière qui caractérisent deux des ruptures de notre
société post-industrielle (Daniel Cohen, 2006) ont ensuite permis
une évolution rapide et prolifique du concept, l'avènement du
calcul stochastique appliqué à la finance, et un
développement mondial extraordinaire de nouveaux marchés
organisés. Mais voilà, le modèle de BlackScholes repose
sur une hypothèse que l'on savait fausse depuis déjà
longtemps, et qui est aujourd'hui remise en question avec d'autant plus de
force qu'elle a abouti à des pertes colossale pendant cette crise. Cette
hypothèse est celle de la normalité des prix. Nassim Nicholas
Taleb, dans son essai intitulé Le Cygne Noir, La puissance de
l'imprévisible dira
même « Je trouve choquant que la courbe en
cloche soit employée comme outil de mesure des risques par ces
régulateurs ou ces banquiers qui portent des costumes sombres et
tiennent des propos assommants sur les monnaies » (Nicholas Taleb,
2008, p. 301)
Non moins provocant, Mandelbrot écrira dans son ouvrage
Fractales, hasard et finance que « l'approximation gaussienne
optimale [de l'histogramme des changements d'un prix] est uniformément
détestable », mais nuancera en précisant qu'il croit
« possible de préserver quelques idées de base [de la
thèse de Bachelier] tout en modifiant le mouvement brownien de fond en
comble. » (Mandelbrot, 2009, p. 139)
Ces évidences ont trouvé leur écho dans
la crise actuelle, et le constat est aujourd'hui fait que la finance
néoclassique est en « manque de lanceurs d'alerte »
(interview de Raphaël Douady, 2009, docteur en mathématiques au
CNRS et faisant référence à la VaR), alors que la question
est lancée par Rama Cont, directeur de recherche du CNRS au laboratoire
de probabilité et modèles aléatoires (université
Paris VI-VII), de savoir « s'il s'agit d'une défaillance des
méthodes quantitatives » (Cont, 2009, p. 24)
Des méthodes de trading autrefois
considérées comme « voodoo finance » (Lo et.
al, 2000, pp. 1705) sont aujourd'hui reconsidérées pour mieux
tenter d'appréhender le hasard boursier. Se pose alors la question de
l'efficience de marché : Les marchés sont-ils efficients, et en
quel sens ? Peut-on réaliser des profits anormaux avec des
méthodes d'analyse technique ?
Ce mémoire a pour objectif de déterminer si
l'efficience faible des marchés peut être validée. Pour
cela, nous utiliserons un échantillon de cours d'indices boursiers sur
une dizaine d'année, que nous soumettrons à divers tests
statistiques classiques, ainsi qu'à un test de bootstrap à partir
d'une simulation de Monte-Carlo, pour l'étude de la
significativité des performances par rapport à la
stratégie d'achat conservation sous les critères du ratio de
Sharpe.
I. L'Efficience informationnelle des Marchés
Financiers
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