6.7 Le comportement de l'apprenant.
J'ai remarqué que certains de mes élèves ne
s'intéressent qu'au savoir faire minimum et minimise
considérablement l'importance du, savoir être.
L'apprenant doit mettre en application les valeurs et les normes
qu'on lui a inculquées tout au long de sa vie.
18 Guide pour la Formation des Motocyclistes 2002
19 Livret d'apprentissage A, page 3.
En formation, je leur apprends à respecter les autres
qui évoluent sur le terrain, en ayant de la politesse et de la
courtoisie, sans chercher à être plus fort que les autres car
c'est souvent le cas en plateau moto.
Le plus fort, c'est celui qui se retrouve par terre parce qu'il
a confondu rapidité et précipitation.
Cependant, J'ai constaté que sur la route, ces bonnes
dispositions disparaissent vite au profit d'un comportement agressif,
comportant des risques réels pour le motard et les autres usagers de la
route. Les sociologues, psychologues sont même tentés de parler de
changement de personnalité ; Jean-Marc BAILET 2006. Le statut de pilote
de moto imaginaire sur circuit prend le pas sur le statut d'individu
motorisé à bord d'une moto. Le caractère, les attitudes
comportementalistes, l'humeur, changent souvent selon la densité du
trafic.
6.8 L'examen plateau moto.
L'examen moto hors circulation comporte quatre phases, soit
quatre niveaux. Mes élèves redoutent certaines épreuves.
Pourtant ces épreuves sont en quelque sorte le but à atteindre ou
la fin de ce que l'on se propose d'atteindre. Le règlement
prévoit un minimum d'heure à faire en formation hors circulation,
soit 8 heures. En réalité, mes élèves en font
beaucoup plus, jusqu'à trois fois plus. Je leur dis que vouloir
être motard cela se paye, et une bonne formation ne peut être
à bon marché. Pour franchir la barre du niveau de
compétence exigé à l'examen, je me propose d'expliquer
succinctement la procédure.
Toutes les épreuves sont tirées au sort, et il
est interdit, par le règlement, de changer de machine. Un
deuxième essai peut être accordé. Il est strictement
interdit de s'échauffer sur la piste de l'administration du centre
d'examen sous peine d'une exclusion immédiate. Cela m'est
déjà arrivé à NICE. Je me rappelle aussi, qu'un
jour d'examen ce devait être en 2007, un certain inspecteur,
fraîchement débarqué à la réunion, m'avait
obligé de dire à mon élève de continuer avec la
moto qu'il avait prise. Cet inspecteur avait pris
soin de noter les numéros de la plaque
minéralogique de la moto. C'était celle d'une autre
auto-école, mon élève avait commencé avec cette
moto le poussé sans l'aide de moteur. Donc, forcément mon
élève s'est fait ajourner par manque de maîtrise sur cette
moto qu'il ne connaissait pas. De plus la moto était mal entretenue : le
guidon tordu, les commandes difficiles à manoeuvrer. Cela m'a fait
réfléchir. Depuis, chacun pousse sa moto, c'est le
règlement.
Mes élèves sont formés à pousser
leur moto sans l'aide du moteur entre des portes de 1m20
délimités par des cônes de 20 cm en plastique tous les
quatre mètres. La moto pesant 200 Kg, mes élèves adoptent
la technique apprise en formation. Viennent ensuite les vérifications de
la machine, et l'explication rapide à l'examinateur des six points de
vérification de la moto. Il n'y a qu'une seule note pour ces deux
petites épreuves. Il arrive souvent que mes élèves se
ramassent une note défavorable, parce qu'ils n'ont rien appris et
raconte n'importe quoi. En qualité d'enseignant, je n'y peux rien. Ils
sont les seuls garants de cette partie de la formation qui consiste à
apprendre et retenir. Je le leur « rabâche », «
apprenez vos vérifications de la moto, apprenez vos 20 fiches, ce n'est
pas moi qu'on va interroger, c'est vous ! ».
Après la théorie vient la pratique,
c'est-à-dire la maniabilité de la moto dans le Lent, mes
élèves doivent prendre un passager sur une partie du parcours.
C'est souvent moi le passager. Discrètement, quand je peux, j'aide
à l'équilibre de l'ensemble et personne ne se doute de rien. Il y
a quatre exercices de lent en maniabilité, un seul est tiré au
sort. L'exercice se fait en 1e et en roue libre. La particularité de ce
parcours, c'est la gestion de l'équilibre et de l'allure, parcourir et
évoluer entre des cônes, des portes rapprochées. Si mes
élèves sont à l'aise en formation, ce n'est pas le cas
à l'examen, car ils se sentent observer d'une part, par l'inspecteur qui
finalement fait son travail, d'autre part, par les autres élèves
et moniteurs de différentes auto-écoles. En quelque sorte, ils
ont peur d'échouer à leur examen, et pourtant ils se disent
motivé. Mais c'est quoi la peur ? C'est quoi la motivation ? Je me
propose d'y répondre dans la problématique théorique.
Dans la maniabilité du rapide, l'exercice est
chronométré, ce qui fait monter encore plus le stress de mes
élèves. Il y a quatre exercices à connaître, mais un
seul est tiré au sort.
Mes élèves ont chacun leur difficulté
à gérer l'examen, leur exercice préférentiel, leur
façon d'éviter les obstacles. Ces exercices ont la
particularité d'obliger le motard à anticiper par rapport aux
obstacles et tout en gérant un temps minimum et maximum. Il arrive qu'en
examen il y a de la casse et des bobos. En ce qui me concerne, je croise les
doigts cela ne m'est jamais arrivé avec mes élèves en
examen. Ils ont été formés à appliquer certaines
consignes de sécurité. En examen, ils ont le droit à un
deuxième essai. Au premier essai je leur demande d'y aller en restant
zen, humble. Je leur précise que dans le cas où des cônes
seraient renversés pendant leur parcours, il est important de continuer
sans se retourner et de terminer le parcours.
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