Si le BEPECASER met en exergue la nécessité
d'une pédagogie par objectifs,
il n'en est guère le cas chez
l'apprenant. Pour ce dernier, l'apprentissage ne
se résume
qu'à la compétence finale. Son but est l'obtention du permis
de
14 Livret d'apprentissage A, p3
15 Programme National de Formation, 1991
conduire et ce qui lui importe n'est pas la communication
relationnelle mais la communication de consommation.
Il y a là une véritable répartition.
Chez l'enseignant moto, le projet est la visualisation concrète des
efforts et du travail fourni alors que du point de vue de l'apprenant, le
projet est l'aboutissement. Les stratégies d'apprentissage que le
formateur devra développer n'intéressent pas vraiment
l'apprenant. L'apprenti motard privilégie le résultat.
Ainsi, un formateur inexpérimenté est souvent
tenté, pour gagner du temps, d'oublier de travailler en profondeur,
commet des erreurs, et passe directement dans le bachotage à
répétition des exercices du plateau, pour ne privilégier
que les étapes effectivement franchies et ne répondre ainsi
qu'aux attentes de ses élèves. L'intérêt
pédagogique n'est alors plus garanti. « Derrière ce
scepticisme se trouve la problématique de l'enseignement et non des
études. Si l'essentiel est la présentation des savoirs par le
maître, on voit mal en effet comment l'améliorer, sinon en
renforçant la maîtrise qu'a le maître des savoirs, et c'est
ce qui fonde le discours familier sur la nécessité d'allonger la
durée de formation des enseignants et de la confier aux
universités. « Dans cette perspective, tant que
les savoirs demeurent inchangés, on conçoit d'ailleurs mal la
possibilité d'enseigner autrement16 ».
L'élève motivé ou non motivé par
l'appât du permis perd l'objectif réel de sa formation et de
l'exercice de son savoir se comporter en tant que futur pilote de moto
responsable.
C'est la raison pour laquelle l'enseignant que je suis, doit
amener l'apprenant à comprendre tous les enjeux de la conduite et ce
dans une plus large mesure.
Pour moi, il s'agit d'affiner avec justesse les aspirations
et les attentes de l'élève motard avec les objectifs, du code de
la route, fixés dans le livret d'apprentissage. Pourtant vieillissant,
datant du début des années 90, le PNF doit être
considéré comme un document outil de référence pour
toute formation à la conduite automobile et motocyclette et à la
sécurité routière. Le PNF possède un cahier des
charges, que tout enseignant doit maîtriser. Il a
16 Antoine Prost, Page 30.
pour but d'uniformiser la formation par le biais du livret
d'apprentissage. J'ai donc intérêt à veiller
particulièrement à son application qui constitue un
élément essentiel et insister sur la dimension civique de
l'enseignement de la conduite comme le précise le PNF. Le motard n'est
pas seul sur la route et se doit de développer des formes de
sociabilité et de tolérance. Il est impératif que j'arrive
à faire prendre conscience à mes élèves que la
route ne leur appartient pas. La route on la prend, pour le plaisir du
partage.
Au dernières nouvelles, en questionnant mon
professeur, M. Jean Pascal Assailly, qui m'a confirmé que le
gouvernement, lui demande de remettre à neuf pour septembre 2009, le
PNF, GFA, et le livret d'apprentissage B. En ce qui concerne le livret
d'apprentissage A, rien en vue pour l'instant.