3. L'évaluation initiale incontournable
obligatoire.
Selon la réglementation, l'évaluation de
départ est obligatoire avant toute formation de conduite, et avant la
signature du contrat de formation. Cette évaluation est un peu comme un
devis qui a pour but pour l'enseignant que je suis de catégoriser mon
client, heu... pardon, mon futur élève, selon certains
critères. Sous forme de questionnaire, voir aussi de quelques essais
pratiques sur la moto ou la voiture afin d'observer par exemple les gestes de
type morpho cinétique. Cette évaluation peut durer 1 heure, selon
ma sensibilité, afin de savoir le montant que devra débourser mon
futur apprenant en heure de conduite. J'ai remarqué, qu'au moment du
résultat, il y a souvent contestation de l'évalué. Je ne
suis pas un devineur, j'évalue et je n'inocule pas le savoir, je le
transmets. La transmission, c'est une affaire de temps. Le temps pour le
client, c'est de l'argent, et, il peut, en toute liberté, partir et
aller se faire évaluer ailleurs. L'auto-école, étant dans
le secteur privé, se trouve dans une situation complexe. Sa position est
dans un tel contexte que les idéaux se mêlent à l'argent.
Les clients ne veulent payer que ce qu'ils ont prévu. Pour la grande
majorité, ce sont les parents qui banquent.
12Brevet de Sécurité Routière
Heureusement, qu'en formation moto, c'est presque toujours les
élèves qui payent eux-mêmes leur permis.
L'auto-école est vulgarisée comme un banal
magasin de vente de permis, les moniteurs sont des vendeurs d'heures, et
traînent dans la formation. Souvent en formation B, je vois
l'intervention des parents qui ne comprennent pas pourquoi leur
progéniture n'avance pas dans l'apprentissage. Ce n'est pas le cas en
moto, une exception a toutefois été constatée il y a
quelques semaines, un apprenant moto, prof à la fac, m'a demandé
pourquoi il ne progressait pas en moto ? « Le monde change très
vite, il est agité et interactif, instable et hyper
imprévisible13 ».
Difficile de faire comprendre à
l'intéressé sa situation, quand celui-ci est réfractaire
à la formation. Inscrit depuis 2006, il n'a toujours pas
décroché son code, il l'a raté et ne veut pas piloter de
grosse moto, parce que celle-ci est trop lourde, celle-là ne braque pas
suffisamment, l'autre moto est trop haute. Mais quel type d'élève
est-il ? Il vient en cours une fois tous les trois mois. Je crois que je ne
peux plus rien faire pour lui. Il subit le chaos de la démotivation.
3.1 Les catégories d'élèves.
J'ai remarqué depuis longtemps qu'il y avait une liste
non exhaustive de catégorie d'élève ; En voici
quelques-uns.
> Les pas suffisamment motivés, ils sont souvent
fatigués, et râlent tout le temps.
> Les motivés, ils donnent tout ce qu'ils ont, et
surveillent l'heure.
> Les indécis, en général ce sont eux
qui font le moindre bruit, prennent leur cours et décident d'en prendre
encore et encore.
> Les intelligents, qui ne comprennent souvent rien à
la conduite. > Les pas trop intelligents, ils sont souvent doués
à la conduite. > Les prétentieux, qui conduisent mieux que les
copains.
13 Jeanne Malet, 10-02-2009. St leu îloha
En conclusion, je dois m'adapter à tous ces
élèves. Cela fait partie du métier d'enseignant de la
conduite. J'ai été amené à chercher,
élaborer des méthodes, trouver des solutions me permettant
d'ajuster, de réajuster mon comportement, ma pédagogie. Ainsi,
j'ai mis un peu de temps à comprendre, l'ambiance et le climat dans le
véhicule, qui sont plus importants que la façon de
développer le cours lui-même, à condition, bien sûr,
d'avoir les bons contenus nécessaires à la situation.
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