En formation, dans une moto école, pour conduire et
piloter une moto, il est nécessaire de réunir toute les
conditions mentales.
Exemple :
Mes élèves sont informés que pour
aborder le pilotage de la moto, l'humilité est la qualité
première. Une forte concentration animée d'un esprit dominant et
non dominé est nécessaire sinon il risque d'y avoir un
déséquilibre motard moto. C'est un peu comme un
maître-chien avec son animal, il risque de se faire mordre s'il le
maltraite.
Ils doivent s'imposer un comportement, et montrer, qu'ils sont
fiers de faire de la moto, même débutant. Qu'ils engagent l'image
du motard, dès le moment où ils s'équipent pour partir,
même en étant simple passager.
Leur réussite dépend de leur motivation qui doit
être normalement à 100%. Ensuite, il y a la vigilance qui doit
être aussi à 100%.
Une réserve d'adaptation au pilotage,
c'est-à-dire une marge de sécurité doit être
envisagée dans la formation à savoir environ 80 % de ressources
globales et jamais 100%.
Cette année, j'ai eu le constat, sur un
élève moto, que l'on va appeler Patrick, il a
échoué deux fois à la première partie de l'examen
hors circulation « épreuve plateau ». Il avait un gros blocage
et ne passait pas les trois premières portes du Lent. Que se passe-t-il
dans son esprit ? Pourquoi ? Bien que rien ne m'appartienne de l'apprenant, je
me suis proposé d'aller le vérifier chez lui, de façon
intrinsèque et extrinsèque.
La formation que je lui ai dispensé a
été plus que le relationnel centré sur l'apprenant de
manière associatif et transmis sif. Il avait déjà subi un
accident de scooter contre un automobiliste qui avait franchi un stop sans
s'arrêter, l'entraînant dans un ITT de six mois, pour
écrasement de la jambe et du genou. Il a été
évident pour moi que la prudence et les petits soins étaient
nécessaires dans la formation de cet élève. Le rapport
devait être amical. Sa formation, dans l'ensemble, et par rapport
à d'autres élèves, s'est très bien
passée. De plus il n'est jamais tombé. La
première fois que je l'ai présenté à l'examen du
plateau, il avait le niveau de l'examen sans plus. À la deuxième
présentation, il avait un niveau d'attitude et de performance
très largement supérieur à la normale de l'examen du
plateau. Il me l'avait montré la veille, du sans faute à tout
niveau.
En fait le problème que Patrick avait, et qui le
bloquait, il fallait aller le chercher ailleurs, plus en amont. Après
ces deux échecs, il s'est ouvert, à la discussion.
Au bureau de l'auto-école, nous avons eu la
stupéfaction d'entendre qu'il avait perdu son emploi, qu'il n'avait
aucune indemnité, qu'il était marié, qu'il était en
situation de divorce et qu'il fallait qu'il quitte le domicile de sa femme et
son seul recours c'était de rentrer en métropole pour faire un
stage dans la gestion informatique. J'ai compris à ce moment-là
pourquoi il avait échoué, la deuxième fois. En fait, il en
avait trop sur la conscience, et, en situation d'examiné, ce n'est pas
bon.
Je comprends maintenant pourquoi il venait très souvent
en dehors de ses cours de moto, à l'auto-école, il avait besoin
d'un soutien, d'être entendu, d'être accompagné.
J'en conclus que s'il m'en avait parlé un peu avant,
j'aurai pu le coacher, c'est-à-dire le conseiller dans le but
d'optimiser ses chances de réussite. Car le travail d'accompagnement est
une suite du travail pédagogique. Cet élève motard
était, je pense, à 100 % de sa motivation, il aime la moto, il
savait ce qu'il faisait et était à 100 % de sa vigilance.
À mon sens il était prudent et responsable, mais
était-il là à 100 % le jour de l'examen ? Je ne saurai
juger. Il avait trop de problème...