SECTION II- L'ORGANISATION D'UNE MISSION D'AUDIT :
Avant d'accepter un mandat, l'auditeur apprécie la
possibilité d'effectuer la mission, il doit également respecter
certaines règles déontologiques et professionnelles. En outre, il
doit examiner périodiquement si des événements ne
permettent en cause l'objet de sa mission.
Pour apprécier la possibilité d'effectuer une
mission, l'auditeur doit avoir une connaissance suffisante des
particularités de l'entreprise, de ses risques généraux,
de ses synthèses significatifs.
Il doit pouvoir décider si la mission est possible en
appréciant la situation de l'entreprise et en tenant compte des
contraintes qui relèvent de sa propre organisation.
16 - Jacques POTDEVIN, op cit, p 12.
17 - Olivier HERRBACH, op, cit, p27.
18 - Olivier HERRBACH, op, cit, p 25.
o La mission est elle réalisable compte tenu des
possibilités de personnel, des délais, des compétences
techniques particuliers ?
o Les risques sont ils acceptables pour le commissaire aux
comptes compte tenu de certains éléments : refus de la direction
de l'application de certaines diligences jugées nécessaires,
paiement d'honoraires insuffisants, confrère ayant
démissionné pour entrave à sa mission, désaccord
sur des options prises par la direction ?19
La démarche d'audit est une démarche à la
fois spécifique et itérative : spécifique en ce sens
qu'elle nécessite une connaissance minimale de l'entreprise à
auditer et itérative parce qu'elle sera précisé et
complétée au fur et à mesure que seront obtenus les
conclusions des premiers travaux. 20
Ainsi, l'analyse préliminaire de l'entreprise
auditée permet d'identifier les principales composantes
organisationnelles de l'entité auditée et les risques pouvant
être détectés a priori.
Dans cette section on va présenter la démarche
traditionnelle d'une mission d'audit à savoir la prise de connaissance
de l'entreprise auditée, l'évaluation des procédures de
contrôles interne et l'examen des comptes.
I - Prise de connaissance globale de
l'entreprise :
La pris de connaissance générale de l'entreprise
a pour but de comprendre le contexte dans lequel elle évolue et de la
situer dans son environnement économique, sociale et juridique.
Cette étape est effectuée par
l'intermédiaire d'entretiens avec les dirigeants, de l'étude de
la documentation interne de l'entreprise (manuels de procédure,
organigrammes, notes de services, etc...), de la revue des comptes annuels des
dernières exercices et de la recherche de documentation externe sur
l'entreprise et son secteur d'activité.
19 - Jacques POTDEVIN, op, cit, p 13.
20 - Danielle BATUDE, op, cit, p 31.
Elle permet à l'auditeur d'assimiler les principales
caractéristiques de l'entreprise, son organisation, ses responsables,
ses spécificités de fonctionnement et de détecter les
zones de risques éventuelles (Mikol 1999) 21
L'objectif de cette phase est de recueillir le maximum
d'informations en un minimum de temps, selon la taille de l'entreprise et sa
complexité, diverses techniques sont utilisées.
Cela peut aller d'un simple entretien avec le dirigeant pour une
petite entreprise jusqu'à une recherche plus approfondie
d'informations.
En matière de prise de connaissance de l'entreprise, la
norme ISA 310 « prise de connaissance des activités de l'entreprise
» de l'IFAC précise : «avant d'accepter la mission, l'auditeur
rassemble des informations préliminaires sur le secteur
d'activité, la propriété, la direction des
opérations de l'entité soumise à l'audit, et
détermine s'il lui est possible d'acquérir un niveau de
connaissance suffisant des activités de l'entité pour
réaliser l'audit ». 22
En outre, l'auditeur doit également prendre une
connaissance suffisante des marchés où intervient l'entreprise et
de l'évolution générale de celle-ci. .
23
Ajoutant que la norme ISA 310 « connaissance des
activités de l'entité » précise que « la
connaissance des activités de l'entités constitue un cadre de
référence permettant à l'auditeur d'exercer son jugement
de professionnel ».
La compréhension des activités de l'entité
et son utilisation adéquate aident l'auditeur à :
- Evaluer les risques et identifier les problèmes.
- Planifier et conduire efficacement l'audit.
- Evaluer la validité des éléments
probants.
- Fournir un meilleur service au client. 24
21 - Olivier HERRBACH, op, cit, p 26.
22 - Jacques POTDEVIN, op, cit, p 14.
23 - Danièle BATUDE, op, cit, p 33.
24 - Jacques POTDEVIN, op, cit, p17.
II- L'évaluation des procédures de
contrôle interne :
Dans cette phase, l'auditeur va chercher à
acquérir une meilleure compréhension de l'entreprise et de ses
systèmes. Il va donc mieux connaître la nature des
activités de l'entreprise, les lieux de production, les processus de
fabrication. Il va mieux cerner les circuits de traitements des informations et
l'élaboration des données qui permettent la prise des
décisions.
L'ISA 400 de L'I.F.A.C précise que : « l'auditeur
ne s'intéresse qu'aux politiques et procédures concernant les
systèmes comptables et de contrôle interne ayant une incidence sur
l'établissement des états financiers ».
Ainsi, l'évaluation de système de contrôle
interne repose sur l'évaluation des procédures de l'entreprise
(circuits de circulation des biens et documents, utilisation de documents
normalisés instauration de système de contrôle). Elle
vérifie en particulier la séparation des tâches entre les
personnes chargées des fonctions opérationnelles, de la
détention des biens, de l'enregistrement comptable et du contrôle
(Mikol 1 999).25Certes, il est nécessaire
avant de continuer notre étude sur l'évaluation de contrôle
interne de le définir, ainsi, « le contrôle interne est un
processus qui vise à assurer la maîtrise de l'entreprise. Son
objectif est de prévenir les erreurs et les fraudes, de protéger
l'intégrité des biens et des ressources, d'assurer une gestion
rationnelle et un enregistrement correct des opérations ». 26
L'auditeur financier doit pouvoir s'appuyer sur la
qualité de l'organisation de l'entreprise qu `il est amené
à contrôler. En effet, son objectif est de contrôler
l'information financière de synthèse qui est fournie par
l'entreprise et qui est la résultante de l'enregistrement correct et
exhaustif d'une multitude d'opérations. Il n'est pas concevable d'une
manière générale, que l'auditeur vérifie
l'enregistrement correcte de l'ensemble des opérations d'un exercice
(cette méthode dite du full audit ne peut trouver son application que
dans des entreprises comportant peu d'opération unitaires). La
démarche de réviseur, reposant sur une approche sélective
et non exhaustive, s'appuie nécessairement sur l'existence de
procédures internes à l'entreprise qui conduisent à un
enregistrement correct. 27
25 - Olivier HERRBACH, op, cit, p 27.
26 - Bernard GRAND et Bernard VERDALLE, « Audit
comptable et financier », édition ECONOMICA, p 33.
27 - Danielle BATUDE, op, cit, p 39.
Tout d'abord, l'auditeur fait une revue des procédures,
soit de manière descriptive, soit par l'intermédiaire d'un
graphique que l'on appelle généralement « flow chart ».
Les techniques de travail sont entre autres l'entretien et le questionnaire.
28
Ainsi, la description des procédures de l'entreprise
est réalisée par l'intermédiaire d'entretien avec les
responsables et le personnel des différents services de l'entreprise,
c'est aussi par l'étude de sa documentation interne afin d'obtenir une
description des tâches et de la circulation des documents : la
description des procédures peut se faire soit de manière non
guidée, soit à l'aide des guides opératoires ou des
questionnaires dont l'objet est double : il s'agit d'une part de servir de
support aux entretiens et d'autres part de s'assurer de ne pas avoir
oublié l'élément important. 29
La deuxième étape consiste en la
réalisation de tests de conformité qui doivent montre que les
procédures décrites sont effectivement mises en oeuvre dans
l'entreprise. Préalablement, il explique à un membre choisi de
l'entreprise quelle est la procédure qu il a décrite ? Et lui
demande de la valider. S'il y a une erreur, la personne est en mesure d'exposer
la véritable pratique. Le test de conformité va consister
à s'assurer que la procédure est respectée sur un
échantillon des documents. Lorsque on est en présence de points
forts, c'est à dire de procédures solides qui permettent de
garantir une certaine qualité dans la transmission et la traduction des
informations ,l'auditeur doit faire un test de permanence, c'est -à
-dire qu' il doit s'assurer de l' application correcte au cours du temps de
cette procédure. Le test de permanence a donc pour objectif de s'assurer
de l'application permanente des procédures30. Certes, Le
contrôle interne repose sur certains principes de base que l'auditeur
doit l'étudier, à savoir :
-La séparation des fonctions : qui permet le
contrôle réciproque dans l'exécution des tâches et
éviter qu'une même personne puisse commettre une erreur ou une
irrégularité, en ayant la possibilité de la dissimuler.
-La matérialisation des tâches : assure leur
réalisation et leur unicité.
- La pré numérotation des documents
papier : permet si leur suivi séquentiel peut être
assuré et donc si elle est effectivement exploitée, de
vérifier leur correct enregistrement, c'est à dire le respect des
principes d'unicité et d'exhaustivité.
- La mise en place de contrôles particuliers pour des
situations exponentielles. 31
28 - Bernard GRAND & Bernard VERDALLE, op, cit, p
33.
29 - Olivier HERRBACH, op, cit, p 27.
30 - Radouane ZARROUK, Cour d'Audit, ISG Sousse,
2004-2005.
31 - Danielle BATUDE, op, cit, p 67.
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