Paragraphe 3 : Quelques simulations
Dans les précédents paragraphes, nous avons
étudié l'effet de la diversification des exportations sur la
croissance économique. L'analyse de l'évolution de la
diversification faite un peu plus haut nous permettra ici, de simuler quelques
situations économiques. L'étude, dans notre revue de
littérature, de la
politique de diversification du gouvernement a
révélé de nouvelles filières porteuses pour les
exportations du pays, ces produits étant compétitifs sur le
marché international.
Nous ferons dans ce paragraphe des simulations d'une
diversification des exportations du pays afin de juger de son effet sur
l'accroissement du PIB. Nous ferons dans un premier temps, une
présentation de la situation du Bénin n'exportant qu'un seul
produit, le coton. Ensuite, nous introduirons ces produits dans la nomenclature
des exportations du Bénin et nous étudierons les effets obtenus
sur la croissance économique.
Comme hypothèse, nous retenons que le coton constitue
pour une année donnée (ici 2001), l'unique produit d'exportation.
Il est d'ailleurs le principal produit d'exportation au Bénin L'indice
d'entropie calculé serait égal à 0. L'économie est
fortement concentrée sur ce produit. La valeur du PIB pour cette
année étant de 821 100 000 000 de FCFA. En 2001, le coton a perdu
de la valeur dans les exportations.
Nous avons réparti les différents produits dans
de différentes proportions pour plusieurs raisons. En effet, la demande
pour l'ananas est forte dans les pays développés. De plus, les
ananas du Bénin ont une très bonne réputation en
Europe6. Aussi, les noix de cajou sont également un produit
fort demandé sur le marché mondial, pour lequel le Bénin
paraît avoir également un important avantage comparatif. Pour ces
deux raisons, nous fixons à 10% la part de chacun de ces deux produits
dans les exportations totales. En outre, l'étude réalisée
par le cabinet AGRER indique que sept produits d'exportation (l'anacarde,
l'ananas, le manioc, le karité, les produits de mers, le tourisme et le
textile) ne pourront avoir à court terme un impact positif sur la
croissance économique que si l'Etat décide de s'investir dans la
promotion de ces différents produits. En dehors donc de l'ananas et du
karité, nous introduirons dans les exportations, le manioc, le
karité, un produit de mer (la crevette) et le textile dans des
proportions égales à 5%.
6 Etude diagnostique de l'intégration
commerciale
Le coton a donc une proportion de 60% dans les exportations. La
structure des exportations serait la suivante :
Tableau 9 : Structure des produits
d'exportation
Produits
|
Pourcentages
|
Coton
|
60%
|
Karité
|
5%
|
Noix de cajou
|
10%
|
Ananas
|
10%
|
Manioc
|
5%
|
Crevette
|
5%
|
Textile
|
5%
|
Analysons ensuite l'effet de la variation de l'indice d'entropie
sur le PIB.
En effet, la nouvelle valeur de l'indice d'entropie est de
1,52877124 soit une augmentation du PIB de 0,0132% et une diversification des
exportations accrue. Le PIB serait pour cette année d'une valeur de 821
208 385 200 de FCFA.
On pourrait à priori juger cette variation infirme mais
il est à noter que le nombre de produits retenu ici est très
faible. En effet, le Bénin exporte une grande variété de
produits mais qui ne se sont pas compétitifs et donc en faible
quantité. Le coton se retrouve principal produit d'exportation avec plus
de 80% des exportations. A travers cette simulation, on peut déjà
conclure que si la variété du nombre de produits d'exportation
est importante pour la diversification, les quantités exportées
sont toutes aussi importantes pour la croissance économique.
Limites de l'étude
Le présent travail est l'aboutissement de nombreuses
recherches. Nous n'avons pas la prétention de présenter un
document parfait ou d'avoir abordé tous les aspects du sujet car ayant
été contraints à certaines limites au cours de nos
recherches. En effet, la qualité des données est une contrainte
majeure. Les
résultats obtenus ne sont que le reflet de ces
données avec lesquelles nous avons travaillé.
L'une des limites évidentes de l'étude tient au
fait que nous avons dû réduire la taille de l'échantillon.
Par conséquent, la généralisation des résultats
pourrait être limitée; cependant, ils devraient être
considérés comme suggestifs. En outre, l'utilisation des
méthodes VAR et VECM n'a pas donné de bons résultats
à cause de l'insuffisance du nombre d'observations.
Aussi, il existe de nombreuses études sur les
exportations au Bénin mais très peu concerne la diversification
des exportations. Nous avons été donc confronté au manque
d'informations sur la diversification des exportations au Bénin.
Néanmoins, les études existantes nous ont
énormément servi dans notre revue de littérature.
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