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Filière de Production Exportation des Fruits et Légumes du Maroc

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par Rachid Lakhouidam
 -  2003
  

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III- IRRIGATION :

Compte tenu de la spécificité du climat marocain, l'irrigation revêt une importance primordiale.

Le potentiel hydraulique mobilisable est de 21 milliards de m3, dont 17 milliards sont destinés à l'agriculture. L'irrigation a constitué l'une des priorités de la politique économique et sociale du pays. Les efforts de mobilisation des ressources en eau ont permis d'édifier 90 barrages, d'une capacité de 14 milliards de m3, ce qui permet d'irriguer plus de un million d'hectares.

La superficie potentielle irrigable de façon pérenne s'élève à 1.363.380 ha, à laquelle s'ajoutent quelques 300 000 ha pouvant bénéficier d'une irrigation saisonnière.

IV- LES DONNEES SOCIOECONOMIQUES : 

Ø Taille des exploitations :

Tableau-2 : Données sur la répartition des exploitations selon la superficie

Classe taille

Nombre exploitations 

Superficie totale (ha)

Superficie par exploitation (ha) 

 moins de 5 ha

 1.089.090

73.60

1.771.900

24,50

    1,64

  De 5 à 10 ha

    219.790

14.90

1.507.200

20.80

     6,86 

de 10 à 20 ha

    114.050

  7.80

1.525.200

21.10

   13,27 

de 20 à 50 ha

      43.840

  3.00

1.244.700

16.80

  27,72

 de 50 à 100 ha

        7.720

  0.50

   512.300

  7.10

   66,36 

 plus de 100 ha

        2.520

   0.20 

   699.500 

  9.70

277,53

TOTAL

 1.467.010

 100.00

 7.231.400

 100.00

     4,93 

Part du PIB : 16%
Emploi : Population active marocaine : 7 millions 40% seulement travaillent en agriculture

Salaires : SMIG agricole : 5 € par journée de huit heures.

Ø Statuts fonciers :

Tableau-3 : Statut foncier

Statut juridique

Nombre exploitations

%

Superficie totale (ha)

%

Superficie par exploitation (ha) 

 Melk

1.307.780

81,0

5.373.600

74,3

 4,1

 Collective

   192.350

12,0

1.009.200

14,0

 5,3

 Guich

    42.900

  2,6

   319.200

  4,4

 7,4

 Habous

    41.920

  2,5

     83.700

   1,2 

 2,0

 Domanial

    28.590

  1,9

   445.000

   6,1 

15,6

Ø Le Maroc exporte :

- Les agrumes

- Les fruits frais

- Les primeurs

- Les conserves végétales

- L'huile d'olive

- Les produits de la floriculture (en forte baisse)

- Les huiles essentielles

- Les plantes aromatiques

- Les plantes médicinales

- Le liège

- Le biologique qui à du mal à démarrer

- Le raisin de table (bientôt sans pépin) à la hausse

- Le vin

Les produits exportés présentent des avantages comparatifs considérables. Ces avantages sont liés à la qualité réputée des produits marocains, aux coûts de productions compétitifs et d'une expérience du producteurs qualifiée et abondante, et à un calendrier de production plus précoce que celui des pays concurrents.

Ø Principaux pays clients du Maroc :

Tableau-4 : Les clients du Maroc selon les produits

Produit

Les quatre premiers clients (classés par valeur)

Agrumes

France, Allemagne, Grande Bretagne, Russie

Tomates

  France, Allemagne, Suisse, Canada

Conserves végétales

  France, USA, Allemagne, Italie

Pomme de terre

  France, Allemagne, Grande Bretagne

Huiles d'olive

Italie, USA, Espagne, Tunisie

Légumineuses

  Libye, Tunisie, Italie, France


CHAPITRE I : les agrumes

De nos jours, les agrumes constituent la famille de fruits la plus produite dans le monde. Dans l'économie nationale. Les agrumes tiennent une place importante. Ils participent en effet à l'équilibre de la balance des paiements et procurent des recettes non négligeables. Le but du gouvernement marocain est aujourd'hui de restructurer le secteur après la libéralisation des exportations, et depuis 1998, le secteur s'est lancé dans un programme qui prévoit la réalisation de nouvelles plantations d'agrumes sur les 10 ans et le remplacement des anciens vergers. L'objectif est de rajeunir le verger national, d'améliorer son état de santé, d'augmenter la productivité et d'adapter les produits aux besoins des clients afin de faire face à ce problème. En effet et jusqu'à présent, l'Union Européenne a toujours été le principal client du Maroc. Aujourd'hui ses relations commerciales sont cependant freinées par le protectionnisme agricole communautaire d'une part et de l'élargissement de l'Union d'autre part, ceci ne contribuant d'ailleurs qu'à amplifier le premier problème. C'est pourquoi le Maroc cherche à diversifier ses débouchés. L'Union reste toutefois son principal client.

Section I : la production

L'analyse de l'évolution de la production d'agrumes au Maroc fait ressortir des variations importantes d'une année à l'autre, en raison du phénomène d'alternance physiologique et surtout des conditions climatiques. A titre d'exemple, de la campagne 1997/98 à la campagne suivante, la production a chuté de 18%, passant respectivement de 1.591.000 tonnes à 1.303.000 tonnes.

Malgré tout, cette production a progressé d'une moyenne de 995.000 tonnes (calculée sur la période 1980 - 1984) à une moyenne de 1.300.000 tonnes sur les 5 dernières années, soit +31%.

Cette augmentation s'explique par :

? L'extension des superficies, notamment pour la variété Maroc-late;

? Le rajeunissement -bien que timide- du verger ;

? L'amélioration de la productivité sur certaines variétés (Clémentine)

? L'utilisation des plantules certifiées et de qualité ;

? La maîtrise progressive des techniques de production.

Malheureusement, les conditions climatiques des dernières années, surtout celle de 2000/01, ont beaucoup affecté la production agrumicole tant sur le plan quantitatif que qualitatif. Ceci, aggravé par des contraintes structurelles et une mauvaise conjoncture sur les prix et les coûts de l'Euro, a eu des répercussions néfastes sur les performances du secteur dans son ensemble et notamment à l'export.

Carte-2 : Région  Souss Massa -Draa

La répartition de la production par région (Tableau-3) place le Souss Massa4(*) en tête avec près de 52% de la production.

Marocaine totale. Viennent par la suite les régions du Gharb (18%), de la Moulouya (14%), du Tadla (9%) et du Haouz (4%).

La production de la Maroc-Late représente 39%, celle de la Clémentine 25% et celle de la Navel 19%.

Carte-3 : Région Oriental

A ce niveau BERKANE est la capitale des agrumes du Maroc Oriental5(*), elle fait partie de la wilaya d'Oujda.

Tableau-5   REPARTITION DE LA PRODUCTION PAR REGION ET PAR VARIETE (2003 en tonnes)

REGIONS

Clémentine

Navel

Salustiana

Sanguines

Ortanique

Maroc-Late

Souss-Massa

66351,34

13278,17

27153,17

7637,42

5092,42

90547,39

centre

5327,05

17189,18

3945,26

19005,70

766,64

67621,65

oriental

67083,87

4778,06

71,82

6638,27

 

16999,38

TOTAL

138762,26

35245,41

31170,25

33281,39

5859,06

175168

Graphe-2 : RÉPARTITION DE LA PRODUCTION PAR RÉGION ET PAR VARIÉTÉ (COMPAGNE 2003)- EN TONNES

Ø Le conditionnement

Le nombre des stations de conditionnement a été réduit de 71 unités à 61 unités actuellement, suite à des restructurations, ayant abouti à la fermeture des usines inadaptées et à l'augmentation de la capacité de traitement d'autres entreprises, plus performantes.

Dans le même cadre, des investissements importants ont été réalisés pour moderniser les équipements de conditionnement. Cependant, le niveau global de l'encadrement reste faible pour pouvoir répondre convenablement aux normes de qualité du marché. Seules 13% des unités sont jugées avoir un encadrement humain et technique satisfaisant.

Aujourd'hui, la capacité totale de conditionnement au Maroc est de 1.200.000 tonnes dont 800.000 tonnes susceptibles d'être exportées. Pour le moment, elle est utilisée à hauteur de 75%.

En effet, ces unités ont réceptionné en 1998/99, environ 69% de la production nationale, soit 895.000 tonnes dont 583.000 tonnes destinées à l'exportation.

D'autre part, la capacité de déverdissage artificiel ne dépasse pas 33.000 tonnes dont 41% est localisée dans le Gharb et celle des chambres froides atteint à peine 55.000 tonnes dont 48% est situé dans le Souss-Massa

Section II : l'exportation

A- Le tonnage exporté en fin d'année 1999 s'est élevé à 583.000 tonnes et a rapporté 2,56 milliards de dirhams, en devises.

Les exportations d'agrumes avaient régressé de près de 10%, en passant de 566.000 tonnes (période 1981/85) à 518.000 tonnes (période 1991/95), pour des raisons liées, entre autres, à la défaillance commerciale sur quelques marchés (Russie, Pologne, Arabie Saoudite) et à l'arrêt des exportations de certains calibres vers les pays de l'Union Européenne (tableau-6).

Tableau- 6 : EVOLUTION DES EXPORTATIONS PAR DESTINATION (en tonnes)

PAYS

1995/1996

1998/1999

2002/2003

France

190060,04

104684,85

55511,89

Allemagne

107069,60

53353,96

12770,69

Grande Bretagne

67817,74

50488,89

54738,23

Italie

 

3,24

4713,06

S/Total UE

492180,83

337261,79

251657

Amérique du Nord

24593,17

57389,47

42302,25

Russie

54493,41

143800,14

173602,35

Pologne

22542,45

18959,91

1018,07

Arabie Saoudite

12723,64

12166,95

8894,21

S/Total hors UE

133043,31

246070.01

232808.75

TOTAL

625224,14

583331,80

484465,75

Graphe-4 : EVOLUTION HISTORIQUE DES EXPORTATIONS MAROCAINE (TOUS MARCHÉS)

Graphe-5 : EVOLUTION DES EXPORTATIONS PAR DESTINATION (EN TONNES)

Les choses se sont améliorées à partir de 1996, qui a enregistré un record tant en volume (632.000 tonnes) qu'en valeur (2,70 milliards de dirhams), et déclenché une série de bonnes campagnes à l'export.

Malheureusement, la situation s'est de nouveau détériorée sur les premières campagnes des années 2000 dont les résultats ont été qualifiés de catastrophiques, en raison d'une mauvaise production, de la baisse des prix sur le marché de l'UE et de la dépréciation de l'Euro.

Cette baisse des parts s'est faite au profit de la Turquie et d'exportateurs Israéliens dont les taux de croissance moyens des exportations durant la période 1995-99 se sont chiffrés respectivement à 10% et 20% alors que celui du Maroc n'a pas dépassé 7%. Il importe, également, de souligner que les importations de l'Union européenne d'agrumes sont demeurées presque stables durant cette période.

B- Au niveau des variétés, malgré la diversité relative du verger marocain, trois variétés continuent à dominer l'exportation d'agrumes, avec près de 81% (tableau-7). Il s'agit de la Maroc-Late (41%), de la Clémentine (28%) et de la Navel (12%).

Tableau-7 : ÉVOLUTION DES EXPORTATIONS PAR VARIÉTÉS (EN TONNES)

VARIETES

2002/2003

1995/1996

Clémentine

138762,26

157993,91

Navel

35245,40

82148,42

Sanguine

33281,38

31603,13

Salustiana

31170,25

32912,36

Maroc-Late

175168,41

274680,12

Afourer

07415,93

3219,82

Nour

47553,92

8788,04

1995/1996

2002/2003

Graphe-6 : EVOLUTION DES EXPORTATIONS (PAR VARIÉTÉS).

* Il faut souligner toutefois la forte régression de la Navel sur les 20 dernières années, dont le volume exporté est passé de 116.000 tonnes à 70.000 tonnes. Cette baisse a été corrigée, primo, par une évolution positive de la Salustiana (12.700 tonnes en 1981/85 contre 30.500 tonnes en 1996/99) et, secundo, par les nouvelles variétés (Ortanique et Nour, en particulier) qui étaient pratiquement absentes sur la période 1981/85 et qui représentent aujourd'hui près de 9% des exportations (50.000 tonnes).

La Maroc-Late et la Clémentine continuent à défendre, depuis 1981, assez bien leur part de marché à l'export, ce qui atteste de la qualité de ces deux variétés et leur adéquation aux besoins des consommateurs au-delà du maroc.

Les petits fruits toutes variétés confondues sont soumis à un contingent à droit ad valorem nul de 168.000 tonnes du 1er janvier au 31 décembre. Les exportations de clémentines ne doivent pas dépasser, pour leur part, un contingent de 110.000 tonnes pour bénéficier d'un prix d'entrée conventionnel du 1er novembre au 29 février. Quant aux oranges, elles bénéficient, conformément à l'accord d'association d'un contingentement à droit ad valorem nul de 380.800 tonnes du 1er janvier au 31 décembre et d'un contingentement à prix d'entrée conventionnel de 300.000 tonnes du 1er décembre au 31 mai.

Durant la période 1995-2000, le Maroc a exporté en moyenne 114.450 tonnes de petits fruits sous restriction, soit un taux d'utilisation moyen de 68% du contingent. Les ventes à l'Union européenne des clémentines, qui constituent la principale variété exportée parmi les petits fruits, ont atteint en moyenne 83.084 tonnes, soit un taux d'utilisation du contingentement de 75%.

L'analyse des exportations par destination, et leur évolution, fait ressortir quelques éléments importants à prendre en considération, en particulier :

§ L'Union Européenne est encore le principal débouché des agrumes, avec 52% du marché en 2002/2003 ; son poids a toutefois légèrement diminué sur les 2 dernières décades (61% sur la période 1981/85) grâce à des efforts de diversification, mais qui restent largement insuffisants ;

§ Au sein de l'UE, la France absorbe 23% des exportations marocaines ; elle est suivie par l'Allemagne et la Grande Bretagne avec respectivement 13% et 10% ;

§ Le poids de la France a sensiblement régressé, dans la mesure où il était de plus de 31% sur le quinquennat 1981/85 ; avec une perte aussi de 3 points sur l'Allemagne ;

§ Par contre, les exportations étaient doublées sur la Grande Bretagne et sur d'autres pays de l'UE ;

§ Il y a une reprise progressive et positive sur le marché de l'Europe de l'Est et notamment la Russie et la Pologne, avec respectivement près de 20% et 3% des exportations totales ;

§ Une percée notable a été enregistrée également sur la destination Amérique du Nord, dont la part dans les exportations d'agrumes est passée de 3,2% sur la période 1981/85 à 5,8% sur la période 1996/99, pour arriver à 9% EN 2002/2003 ;

§ Concernant les Marchés Arabes, il y a une érosion régulière et nette sur le marché de l'Arabie Saoudite dont le poids dans des exportations ne représente plus que 1,7% alors qu'il était de près de 10% au début des années 80. Aujourd'hui les transactions avec le moyen orient ne représentent que 2% du totale du marché en 2002/2003.

Pour la compagne de février-2004 les exportations d'agrumes cumulées à fin janvier 2004 ont marquées une baisse de 10% par rapport à la même période de la campagne précédente. La structure de l'exportation d'agrumes montre un recul des petits fruits de 3% et des oranges de 31%. Le ministère indique également que les exportations globales d'agrumes jusque avril 2004 se sont chiffrées à 371.400 T au 30 avril 2004 contre 405.000 T l'année d'avant durant la même période, soit une baisse de 8%. Cette baisse est imputable à la concurrence du marché intérieur pour certaines variétés notamment le Navel. Les exportations d'agrumes sont constituées de clémentines (38%), de Maroc-Late (30%), d'oranges de demi-saison (13%), de Nour (10%), de Navel (4%) et d'autres variétés (5M). Ce volume provient du Souss (56%), de l'Oriental (23%) et du Centre (21%). Par ailleurs, les réserves en eau stockée dans les barrages à usage agricole ont atteint 9,1 milliards de m3 à la date du 30 avril 2004, soit un taux de remplissage d'environ 70% contre 64% au cours de la même période de la campagne précédente (8,4 milliards de m3). Le cumul pluviométrique moyen national a atteint 392 mm au 4 mai 2004 contre 335 mm en année normale6(*).

C- L'analyse par marché montre une dominance de l'UE et de l'EUROPE orientale avec une part de marché respectivement de 50% (soit 111.300 T) et de 34% (soit 76.640 T), suivies de l'Amérique du Nord (12%).

Au sein de l'UE, la Hollande a absorbé 31.664T soit 28%, suivie de la France, de l'Angleterre et de la Belgique avec respectivement un tonnage de 29.261 T, 17.579 T et 11.389 T.

Reste à signaler qu'au sein du marché de l'Europe Orientale, la Russie a absorbé la quasi-totalité du tonnage (98%) soit 74.861T, enregistrant malgré tout, une baisse de 23% par rapport à la même période de la campagne précédente. Les exportations vers l'Amérique du nord sont absorbées par le Canada à raison de 90% soit un tonnage de 23.791 T et de 2.631 T pour les Etats-Unis.

* 4 Région  Souss Massa -Draa

* 5 Région Orientale

* 6 Source- MADRPM

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