II- La Tomate :
Production Mondiale de la tomate : Incorrect d'appeler une tomate
un légume, il faut rappeler que la tomate
est effectivement le fruit d'une plante herbacée
originaire du Pérou. Mais elle est en
général, consommée comme un légume. La tomate est
même le deuxième légume
le plus consommé, juste après la pomme de terre.
Rond,
rouge, lisse et parfaitement insipide? La tomate. Très
solide aujourd'hui, elle résiste à tout. Mais elle a
perdu ce qui fait son charme: son goût de tomate. Il
existe à présent plus de 500
variétés de tomates. La production mondiale a augmenté de
35% au cours des dix dernières années et se répartit comme
suit : l'Asie 45%, l'Europe 22%, l'Afrique 12%, l'Amérique du Nord
11%, l'Amérique du Sud et Centrale 8%. Le développement rapide
des villes dans les pays du Sud a provoqué un changement des habitudes
alimentaires, qui a entraîné une forte augmentation de la
consommation de tomate. Lwalida
Graphe-11 :
Répartition de la production de la tomate par pays
Figure-1 :
Champ de tomate
Le secteur de la tomate au Maroc joue un rôle
socio-économique important. En effet, sur le plan économique, les
exportations de tomates occupent une place importante puisqu'elles rapportent
près de 1,1 milliard de DH en devises. Sur le plan social, le secteur
est générateur d'emplois puisqu'il crée en moyenne 9
millions de journées de travail par an, au niveau de la production mais
aussi du conditionnement et de la transformation... En outre, il joue largement
le rôle de courroie de transmission des nouvelles technologies pour le
secteur agricole et agro-industriel.
La
tomate est l'une des cultures les plus importantes parmi les primeurs. Elle
représente 27 % de la superficie et assure 63 % de la production globale
et 70 % des exportations de primeurs. En effet, avec une superficie moyenne de
5910 ha, le secteur de la tomate assure une production totale de 565 000 tonnes
dont 186 213 tonnes sont destinées à l'exportation.
En
outre, les exportations marocaines sont concentrées à 93 % au
niveau de l'UE qui s'élargit de plus en plus à des pays
producteurs de tomates, c'était le cas pour l'Espagne en 1986. La
concurrence exercée sur les marchés de l'UE notamment par
l'Espagne, producteur et fournisseur de ce marché gène les
exportations Marocaines par une occupation de plusieurs circuits de
distribution et une offre de prix très compétitive, dopée
par des aides et subventions aussi bien au niveau de la production qu'au niveau
des exportations. Cette concurrence est difficile à supporter pour les
exportations de tomates Marocaines, puisque l'Espagne bénéficie
d'une part du libre accès au marché de l'UE et d'autre part des
aides de l'UE, ce qui induit une concurrence de plus en plus accentuée
contre les exportations marocaines.
Les principales régions de production sont le
Souss Massa, El Jadida, et
Casablanca pour les primeurs et la culture
d'arrière saison. La plupart des serres sont situées sur le
littoral. Les principales variétés utilisées au Maroc sont
Daniela en cas d'absence de nématodes ;
Gabriela en cas de présence de nématode. D'autres
variétés sont également disponibles sur le marché.
Les variétés sont en perpétuelle évolution ;
la période de plantation est juillet août pour la culture
d'arrière saison. La culture peut être prolongée jusqu'au
mois de mai juin pour une production de primeurs. La densité est de
18.000 à 20.000 plants à l'hectare pour les cultures sous abris
et de 23.000 à 25.000 plants / ha pour les cultures de plein
champ.
La
cueillette peut être échelonnée sur six mois (novembre
à mai). Le rendement varie de 120 à 150 T/HA sous serre et de
40-60 T/HA en plein champ, selon la qualité de l'entretien
consacré à la culture. En cas de culture d'arrière saison
sous abri, arrêtée en décembre pour être suivie d'une
autre culture (haricot vert ou melon). Le rendement dépasse rarement
50-60 T/HA. En ce qui concerne la conservation, il faut rappeler que la tomate
produite sous abris doit être vendue en frais. Les variétés
utilisées au Maroc font partie des deux principaux groupes de tomate,
à croissance indéterminée ou à croissance
déterminée. Les variétés à croissance
indéterminée sont les plus utilisées (exemple :
saint pierre ; casaque rouge ; margloube ; monyfavet ;
monymaker). Les variétés à croissance
déterminée sont aussi utilisées (exemple :
heinz ; roma ; homestead).
Tableau-15
: Evolution sur 8 campagnes des superficies et des productions14(*)
Graphe-12 :
Evolution sur 8 campagnes du production
Les Ennemis de la Culture sont souvent les nématodes, la
mineuse, les acariens en temps chaud, les maladies cryptogamiques, la
bactériose. Au Maroc aussi, le fléau de la Mouche Blanche
est bien connu :
La
maladie des feuilles jaunes en cuillère de la tomate. Avec
l'arrivée, il y a six ans, en 1998, du virus de la tomate, le
TYLCV (tomato yellow leaf curl virus), les
producteurs de tomates Marocains, des régions d'Agadir et d'El Jadida
ont vu leurs récoltes considérablement ruinées. En 1999 -
2000, dans certaines localités (Chtouka), 80%
des exploitants ont abandonné leurs cultures plein champ ou sous serre.
Ce virus transmis par la mouche blanche « Bemisia tabaci »
peut dévaster la totalité d'une culture. Face à ce
fléau, l'état s'est engagé dans une stratégie de
lutte raisonnée et biologique pour maîtriser les nuisances de la
mouche blanche.
Quatre
pratiques culturales utilisées par les producteurs D'El
Jadida : Décaler les dates de semis par rapport
à la période d'activité de l'insecte et à son
alimentation, arracher les mauvaises herbes qui peuvent héberger
l'insecte ou le virus, éviter la plantation de cultures proches à
risque de contamination comme le poivron et les haricots, utiliser des produits
fertilisants pour renforcer la vigueur de la plante.
Important de signaler qu'on est face à 80% d'illettrés chez les
paysans Marocains et il faut un minimum d'éducation pour comprendre les
mutations conjoncturelles actuelles au niveau de la production et de la
commercialisation agricole.
IV-
Aubergine au Maroc :
Figure-2 :
Plante d'aubergine
La
culture est pratiquée au Souss-Massa,
Rabat, Gharb et un peu
partout dans le pays. L'exigence de l'aubergine en chaleur est plus grande que
celles de la tomate et du poivron. La culture est plus sensible aux basses
températures que le poivron. Son optimum de croissance se situe à
27°C. Les variétés utilisées au Maroc sont
diversifiées mais ne présentent pas de résistance à
la plupart des maladies ? La plus utilisée est la black
beauty. La multiplication de l'aubergine se fait exclusivement par plant,
même en culture de plein champ (saison ou primeur). Les dates de semis
sont les suivantes : culture d'arrière-saison (serre ou plein
champ) : semis en juillet. Culture de primeur (plein champ) : semis
en janvier- février. Culture de saison (plein champ) : semis en
mars mai. Culture sous serre : semis en octobre- décembre.
L'installation de la culture est la même que pour le poivron. Le nombre
de cueillettes peut atteindre 15-20 fois.
Le
rendement varie beaucoup en fonction de la variété, de la
région de production, du type de la culture et de son entretien. Il peut
atteindre 40T pour la culture de plein champ et 80-150T pour la culture sous
serre.
Tableau-16
: Evolution sur 8 campagnes des superficies et des productions15(*)
Graphe-13 : Evolution sur 8 campagnes des superficies et des
productions
V-
La culture de poivron :
Est
assez répandue au Maroc, surtout dans la région du
Souss, ainsi que dans les régions
côtière (El Jadida) et au
Saïs. Elle permet d'avoir une production en
deux période : novembre - mi-janvier et mars - fin mai. Durant la
période de fin janvier à mars, la production est faible alors que
la demande est élevée. Les variétés disponibles sur
le marché Marocain sont nombreuses : 1- type allongé :
andalus, marconi, belconi, 2- type cottelé (bell type) :
yolo wonder, murango, 3-type filet :hy fry, biscayne, gypsy,
sweet wax, red cherry). Le choix d'une variété peut
s'effectuer en fonction des caractéristiques de la région. La
récolte s'effectue régulièrement afin de favoriser la
fructification sur les ramifications. Le nombre de cueillettes en vert peut
atteindre 15-20 fois, pour les rouges en 2-3 fois.
Le
rendement varie beaucoup en fonction de la variété, de la
région de production, du type de la culture et de son entretien. Il peut
atteindre 20 T pour la culture de plein champ et 80 T pour la culture sous
serre.
Tableau-17
: Evolution sur 8 campagnes des superficies et des productions16(*)
Graphe-14 : Evolution sur 8 campagnes des superficies et
des productions
Figure-3 :
Plante d'haricot vert
VI-
Haricot vert :
La
culture est assez répandue au Maroc, surtout dans la
région côtière d'El
Jadida, ainsi que dans la région du
Souss. Le rendement varie beaucoup en fonction de la
variété, de la région de production, du type de la culture
et de son entretien.
Avec
les Pays Bas, la France est un des principaux importateurs de haricot vert
frais en Europe. Une part de sa consommation est assurée par les
importations de contre saison en provenance des pays africains tels que le
Maroc, le Kenya ou l'Egypte. La consommation de haricot vert en France est en
hausse depuis près de dix ans
Ø
Les Parts de marché des pays fournisseurs
Les
principaux pays exportateurs de haricot vert sur la France sont le Maroc le
Kenya, et le Mali pour le Haricot fin et extra fin, le Sénégal et
la Burkina Faso pour le haricot Bobby. Le Mali avec 3 % des importations en
volume, fait de petites quantités de haricot extra fin et fin de
Décembre à mi Mars. En volume, le Kenya occupe près de 19
% des parts de marchés contre 16 % pour le Burkina Faso et 10 % pour le
Sénégal.
Après avoir vu ses parts baisser depuis quelques années, le Maroc
a reconquis le marché français en réalisant 48 % des
importations en volumes.
Ø
La saisonnalité des importations
Les
importations de haricot vert frais en France sont étalées toute
l'année avec des arrivées très importantes entre Octobre
et Décembre et entre Février et Juin. Les importations de la
première période (octobre/décembre) proviennent
principalement du Mali, du Sénégal, du Burkina Faso et du Kenya.
Pendant cette période, le haricot fin et extra fin du Mali est en
concurrence avec les produits du Burkina Faso et du
Sénégal.
La
seconde période (février/Juin) est dominée par les
haricots du Maroc et d'Espagne. L'été correspond à la
saison morte pour les importations de haricot vert en France et le
marché est approvisionné par le Kenya et l'Espagne.
Le prix
du haricot vert est constitué en fonction de la variété,
car plus le haricot est fin, plus son prix est élevé. L'extra fin
est plus cher que le haricot fin, qui lui même est plus cher que le
Bobby. En général, les prix du haricot vert connaissent des prix
élevés lors des fêtes de fin d'années et à
partir du mois de Mars. Apres les fêtes de fin d'années, les prix
baissent avant d'augmenter à nouveau à partir de Février.
Toutefois, la caractéristique principale du prix du haricot vert est son
extrême constance depuis plusieurs années.
Ø
Réglementation et normes conditions d'exportation
Le
haricot vert est cueilli frais, entier et sain d'apparence. La cueillette se
fait à des moments précis car le calendrier de récolte
détermine la qualité du produit (haricot extra fin, fin ou
Bobby). Le calibrage du haricot est un élément déterminant
de sa qualité, il doit être homogène pour tous les lots. Le
haricot extra doit faire 5 à 6 mm de diamètre, le haricot fin
doit mesurer entre 10 et 13 cm et faire 6-9 mm de diamètre, la longueur
du Bobby doit être de 12 à 16 cm contre 8-12 mm pour son
diamètre. L'état sanitaire doit être très bon
(produit dépourvu de trace de pesticides, de piqûres et autres
blessures...).
L'emballage se fait dans des cartons de 3,5 kilos pour le haricot fin du Maroc
avec mention sur le colis (étiquette de normalisation) du nom de la
société exportatrice, de la variété, du calibre, du
produit et du lot de la palette. La chaîne de froid est maintenue
jusqu'à l'arrivée des produits à destination. Le haricot
vert est exempté de taxes à l'exportation au sein de l'Union
Européenne.
Tableau-18
: Evolution sur 8 campagnes des superficies et des productions17(*)
Graphe-15 : Evolution sur 8 campagnes des superficies et
des productions
VI-
Le concombre :
Figure-4 :
Plante de concombre
Les
principales régions de production sont le souss massa,
Doukkala, saïs et le
Gharb. Les variétés semées au
Maroc sont poinsett, amiral, prestige, ardo, corona, flamingo, pepinex
69, pepinova, santo, sweet slice, sweet success .... Le rendement
moyen national est de 17-20 T/ha en plein champ ; il dépasse
90-100T/ha sous serre ou grands tunnels. Sous tunnels nantais, le rendement est
intermédiaire.
Tableau-19
: Evolution sur 8 campagnes des superficies et des productions18(*)
Graphe-16 :
Evolution sur 8 campagnes des superficies et des productions
VII-
Les courges :
Les
principales régions de productions sont les
Doukkala, saïs et
Gharb. Les principales variétés
utilisées au Maroc appartiennent à 3 groupes : (1)
cucurbita pepo ; c'est le groupe des courgettes (cultures de
primeurs) ; (2) cucurbita maxima ; c'est le groupe de
potiron et citrouille (cultures de saison, souvent en sec en bour favorable) et
(3) cucurbia moshata ; c'est le groupe de la courge
musquée. Dans le groupe (1), on trouve les variétés
suivantes : verte maraîchères, vert d'Alger et black beauty.
Dans le groupe (2), on trouve le blanc gros et rouge vif d'Etampes. Dans le
groupe (3), on trouve la musquée 51-17 et la pleine de Naples. En ce qui
concerne les calendriers des semis, pour la culture de saison (potiron et
citrouille), à partir du mois de mars- avril. En
pépinière, pour la culture de courgette (primeurs), le semis peut
avoir lieu de septembre à janvier. Le semis direct peut être
effectué en juin-juillet comme culture d'arrière saison
(production entre octobre et fin novembre). Les principaux ennemis de la
culture sont la nuile, l'oïdium, l'araignée rouge, les pucerons,
les thrips et le ver gris. le rendement moyen national est de
12-15T/ha pour la courgette ; il dépasse 90-100T/ha pour le
potiron.
Tableau-20
: Evolution sur 8 campagnes des superficies et des productions19(*)
Graphe-17 :
Evolution sur 8 campagnes des superficies et des productions
VIII-
L'asperge :
La
culture est pratiquée, au Maroc, dans les régions El
Jadida, Berkane,
Tantan, Rabat et
Imouzer Kandar. Les
principales variétés qui donnent des turions de qualité
(rectitude, absence de cannelures, bourgeon non épaulé, apex bien
fermé) ont été obtenues par double hybridation
(diane, junon et minerve, larac) ou par clonage.
Tableau-21
: Evolution sur 8 campagnes des superficies et des productions20(*)
* 14 Source : MADREF
Sup : superficie en ha Prod : production en T
* 15 Source : MADREF
Sup : superficie en ha Prod : production en T
* 16 - Source : MADREF
Sup : superficie en ha Prod : production en T
* 17 Source : MADREF
Sup : superficie en ha Prod : production en T
* 18 Source : MADREF
Sup : superficie en ha Prod : production en T
* 19 -Source : MADREF
Sup : superficie en ha Prod : production en T
* 20 -Idem Source : MADREF
Sup : superficie en ha Prod : production en T
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