L'octroi d'un crédit est une nécessité
sur le plan économique mais il est lié intrinsèquement
à la notion de risque. Afin de minimiser ces risques et mettre en place
les crédits adéquats, le banquier adopte la démarche
suivante :
-Avoir un aperçu sur l'entreprise demanderesse de
crédit à travers son historique, son activité, son
marché et ses partenaires ;
-Procéder à l'analyse de la situation
financière de l'entreprise ;
-Analyser ses besoins de financement d'une manière
prévisionnelle et prendre les garanties nécessaires.
1-Définition du risque :
« Le risque est lié au hasard. On peut le
définir comme la probabilité qu'un événement
incertain se produise, dont les effets seront nuisibles on provoqueront des
pertes » . 1
La bonne fin d'un crédit est liée surtout
à l'activité future de l'entreprise, sous la contrainte de la
réalisation de certains évènements qui empêchent le
bar déroulement des choses de la manière souhaitée. C'est
ainsi qu'apparaît la notion du « risque de crédit ».
Chaque crédit est soumis à des risques :
«Le risque zéro n'existe pas », qui peuvent
être différents d'un crédit à un autre. Ainsi,
l'étude des risques présente une importance particulière
pour le banquier qui cherche à prévoir les risques de chaque
crédit, pour qu'il prenne les précautions nécessaires qui
se traduisent par des garanties et des conditions.
2-Typologie des risques de crédit :
« On peut distinguer au sein du risque du banquier une
« majeure » : le risque de non remboursement du
crédit, et quatre « mineures » : les risques
d'immobilisation, de taux, de change et juridique. Ceux-ci concernent plus la
gestion interne de la banque que l'entreprise elle-même, mais peuvent
constituer des critères de décision non négligeable lors
de l'octroi du crédit ».2
1 « Financement d'entreprises -les techniques du jeu.
»Edition D'organisation p.415.
2 « Analyse bancaire de l'entreprise ». Eric Mauchon.
Edition Economica, p.232. .
2-1-Le risque de non remboursement :
Ce risque ne peut être considéré comme
réalisé que lorsque toutes les voies de recours contre le
débiteur défaillant ont été épuisées,
ce-ci dans le cadre de deux procédures sensiblement
différentes.
Dans les crédits par caisse, où le banquier
possède une créance en capital et des intérêts et le
débiteur principal n'honore pas ses engagements de remboursement.
Dans les engagements par signature, le banquier accorde un
simple crédit par signature, lorsque son client se retrouve dans une
situation de défaillance .De ce fait, le banquier s'engage à
régler le montant de la dette .En cas du non règlement de la
dette, le banquier se trouve dans l'obligation d'honorer son engagement en
réglant la dette de son client, puis il se retourne contre ce dernier
mais souvent celui-ci est déjà défaillant et ne pourra pas
régler sa dette dont le banquier est devenu
bénéficiaire.
Le risque de non remboursement se réalise en deux cas.
Soit à cause de l'insolvabilité du client, donc il ne pourra pas
régler sa dette. Ou bien, celui-ci a les capacités de
remboursement mais sa moralité et sa mauvaise foie fout qu'il ne
rembourse pas .C'est pour cette raison que le banquier, dans sa
décision, prend compte des éléments objectifs et
subjectifs du dossier de crédit.
2-2-Le risque d'immobilisation :
Ce type de risque concerne essentiellement les crédits
par caisse en blanc, tels que les découverts, qui ne peuvent pas
être refinancés par la banque auprès du marché
monétaire et de l'institut d'émission .Cela est engendré
par des difficultés de trésorerie temporaires, ou à des
éléments indépendants de sa volonté ; comme le
refus de remboursement d'un concours accordé à un
établissement public ou à une activité locale.
2-3-Le risque de taux :
Le risque de taux est la situation où la prêteur
ou l'emprunteur est soumis à une variation du taux
d'intérêts. Pour le banquier, entant que prêteur, le risque
de plus ou moins persiste dans les deux cas. Si le taux d'intérêts
augmente, le client qui a emprunté des fonds aura des frais financiers
supplémentaire à supporter, ce qui va diminuer le résultat
de son activité et donc la diminution de ses capacités de
remboursement, surtout si le client a contracté des emprunts dans
d'autres banques.
Dans le deuxième cas, si le taux
d'intérêts diminue, cela implique une rémunération
moins importante que celle souhaitée par le banquier .Pour y
échapper, le banquier anticipe sur l'évolution du marché,
leurs emplois à leurs ressources en taux et en durée mais
également en fonction des conditions dont ils sont assortis (taux fixes,
taux variables).
2-4-Le risque de change :
C'est un risque lié à des crédits
destinés au financement des équipements ou des matières
premières importés.
Le risque de change provient de l'évolution du cours
de la devise par rapport à la monnaie nationale : à une hausse de
cours correspond un profit de change, à une baisse une perte.
Ainsi, la banque aura à régler des fonds
supplémentaires surgis de l'évolution du cours de la devise.
Le risque de change engendre un problème dans
l'estimation des coûts d'une transaction à effectuer avec
l'étranger, ce qui fausse ainsi le calcul de la rentabilité.
2-5-Le risque juridique :
Le risque juridique intervient, lorsque la banque interrompt
le concours d'un de ses clients pour des raisons quelconques. Ainsi, le
bénéficiaire concerné peut mener une action en justice en
réclamant des engagements de la banque, surtout si celui-ci n'a pas
prévenu le client de cette interruption.
Le risque juridique peut aussi survenir de la confiance
qu'inspire le crédit entre le client et ses créanciers qui voient
en l'engagement de la banque une assurance de solvabilité. En cas de
défaillance du client ceux-ci peuvent se retourner contre la banque.