Paragraphe 1 : Les forces
Notre analyse ici portera sur l'élaboration du budget, son
exécution et son contrôle.
A- Déconcentration du système
L'un des avantages du système réside dans sa
déconcentration. Cette déconcentration qui se dessine à
travers l'organigramme de la Mairie de Cotonou permet au Maire, l'ordonnateur
du budget, de déléguer des pouvoirs à ses collaborateurs
directs, qui à leur tour, font de même jusqu'au niveau
hiérarchique le plus bas. Elle facilite la libre circulation des
informations au sein de la municipalité et une maîtrise de la
communication. Elle permet aussi de prendre en compte les problèmes
humains du personnel, le budget étant élaboré par chaque
Direction avant d'être synthétisé.
La déconcentration du système favorise
également la participation de tous les responsables aux activités
budgétaires en ce sens qu'elle permet que le budget soit l'oeuvre d'une
seule Division. Ainsi, les analyses et les amendements faits des avant-projets
de budget lors de la conférence budgétaire permettent
d'éliminer toutes les prévisions fictives et d'aider les
responsables à mieux prévoir leurs charges, produits et leurs
investissements.
B- Rationalisation des dépenses
L'autorisation de la DESEF avant tout engagement de
dépenses est atouts pour le système. Elle permet d'éviter
des dépenses anarchiques dans la mesure où la DSEF ne peut
autoriser aucune dépense si cette dernière n'est pas
prévue ou n'est indispensable pour la Municipalité. De plus, la
procédure d'engagement des dépenses et celle de mandatement
adoptée permet réduire les dépenses inutiles ou
imprévues vu le nombre de personnes y intervenant.
Le système budgétaire de la Mairie de Cotonou bien
que détenant des forces, recèle de nombreuses distorsions qu'il
urge de relever afin de rechercher les causes et de proposer des solutions
adéquates. Tel sera le développement du paragraphe suivant.
Paragraphe 2 : Les faiblesses
Le système budgétaire de la Mairie de Cotonou
comporte de nombreuses insuffisances qu'il urge de déceler afin d'y
trouver les remèdes appropriés.
Il s'agit essentiellement :
- du manque de rigueur dans la planification et insuffisance de
moyens adéquats pour une meilleure
élaboration budgétaire;
- du non respect du budget et l'inefficacité du
contrôle budgétaire.
A- Manque de rigueur dans la planification et insuffisance de
moyens adéquats pour une meilleure élaboration
budgétaire
La prévision est faite sur la base des
réalisations du premier semestre de l'année en cours et le budget
de l'année précédente. Cette méthode ne repose pas
sur une base fiable. La Mairie de Cotonou se base sur des données
internes pour élaborer son budget. Les analyses du macro-environnement
(démographiques, économiques, technologiques
politico-légales et socio culturelles) et celles du micro-environnement
(Prestataires, usagers, partenaires) qui affectent les principales
activités de la Municipalité ne sont pas rigoureusement pris en
compte. Il en est de même des opportunités et menaces de
l'environnement qui doivent être appréciées avant toute
élaboration du budget.
B- Non respect du budget et inefficacité du
contrôle budgétaire
Le budget une fois approuvé, doit être mis en
application et faire l'objet d'un suivi rigoureux et permanent. Mais force est
de constater que la structure organisationnelle de la Mairie de Cotonou n'ait
rien prévu à cet effet. Le budget, après adoption, est mis
à la disposition de chaque responsable ; cependant, la
majorité d'entre d'eux ne l'exploite pas comme cela se doit ou
même pas du tout dans l'exécution de leurs tâches.
De plus, au sein de la DSEF, les fiches de suivi des
immobilisations, les
fiches de stocks et les fiches de suivi des prestataires qui
rendent compte quotidiennement de l'exécution du budget ne sont pas bien
tenues comme cela se doit. Ce qui occasionne d'importantes pertes d'argent sans
qu'on ne s'en rende compte aussi rapidement.
Il est également constaté qu'il n'existe
pas de tableaux de bord au sein de toutes les directions. Ce qui entraîne
la non réalisation de certaines charges très importantes. Cette
situation affecte le contrôle budgétaire et ne permet pas aux
responsables de vite cerner les écarts. La conséquence
immédiate est que certains écarts sont perçus tardivement
et ne plus faire l'objet d'actions correctives. Cela ne favorise pas aussi le
contrôle de l'activité par rapport aux objectifs, ni de disposer
d'informations permanentes pour faciliter l'exercice des responsabilités
au sein de la municipalité de Cotonou.
Si les rapports trimestriels rédigés par
l'Inspection Général constituent un atout, il faudrait noter que
la périodicité retenue pour le faire ne peut lui permettre de
vite cerner les insuffisances au sein des Directions. De plus, après la
constatation des écarts, il n'est pas procéder à
l'initiation d'actions correctives pour permettre aux agents d'améliorer
leur rendement et leur performance. Le contrôle, dont le processus est
ainsi décrit, ne peut être efficace pour favoriser l'atteinte des
objectifs.
Les insuffisances relevées ci-dessus
méritent d'être prises en compte pour améliorer le
système budgétaire de la Mairie de Cotonou. C'est dans ce cadre,
que nous formulons quelques suggestions le chapitre suivant.
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