DEUXIEME PARTIE
ANALYSE DU SYSTEME ET SUGGESTIONS
Cette deuxième partie sera
consacrée à l'analyse du système budgétaire actuel
de la Mairie de Cotonou. Cette analyse consistera d'une part, à
évaluer le système, et d'autre part à distinguer les
atouts et les faiblesses que renferme ce système en vue de formuler des
propositions de solutions pour son amélioration.
CHAPITRE I : EVALUATION DU SYSTEME
Il s'agira dans ce chapitre de mettre en évidence les
écarts, d'étudier leur évaluation et de relever les forces
et faiblesses du système.
SECTION 1 : MISE EN EVIDENCE DES ECARTS
Pour apprécier l'exécution du budget, nous allons
procéder au calcul des écarts et à l'examen des
difficultés rencontrées par les acteurs du système.
Paragraphe 1 : Calcul des écarts et
étude de leur évolution.
L'écart représente la différence
entre les Réalisations et les Prévisions et obtenu par la
formule : Ecart = Réalisations - Prévisions
Son interprétation se fera comme suit :
Eléments
|
Ecart (-) Négatif et T<100
|
Ecart (+) Positif et T>100
|
Charges
|
Favorable
|
Défavorable
|
Produits
|
Défavorable
|
Favorable
|
Investissements
|
Manque
|
Surplus
|
Encaissements
|
Défavorable
|
Favorable
|
Décaissements
|
Favorable
|
Défavorable
|
Réalisations
Avec T = Taux de Réalisation =
Prévisions
NB : Notre étude portera sur
cinq (5) ans ; c'est-à-dire de 2003 à 2007.Ceci parce que
les données de l'année 2008 ne sont pas encore disponibles.
A- Budget de fonctionnement
1- Le concept de budget
«Un budget est la prévision d'une situation à
venir, il représente les buts élaborés par l'entreprise,
approuvés par la Direction et le Conseil d'Administration comme le
résultat qui donne satisfaction ». Dans cette même
vision, le Plan Comptable Général définit le
budget comme « synthèse de ce que l'entreprise souhaite faire
ou estime pouvoir faire ». Le budget est donc la traduction en terme
monétaire du plan d'action de l'entreprise.
Les Cerveaux Réunis viennent appuyer cette approche en
écrivant que « un budget est un plan à court terme
comportant assignation de responsabilité et affectation de ressources.
Cette définition associe deux concepts ayant des contenus
opposés : plan et court terme. Un plan, pour le manager est un
schéma d'organisation de l'activité sur une longue période
bien déterminée. La considération du court terme limite le
plan à l'année ou l'exercice». Ainsi, le budget se
révèle comme un outil important de la gestion au quotidien du
long terme de l'entreprise.
Notons qu'outre le budget classique qui permet la gestion au
quotidien de l'entreprise, il existe un autre type de budget qui, tout en
gérant l'entreprise au quotidien, nous permet d'avoir une vision sur le
moyen terme et de procéder si possible aux aménagements, pour que
l'objectif du moyen terme soit atteint : c'est le budget pluriannuel ou le
budget triennal. Ainsi, en résumant les Cerveaux Réunis, nous
pouvons dire que le budget pluriannuel n'est pas que la traduction
monétaire du plan à moyen terme, qui permet d'organiser
l'activité au quotidien tout en ayant une vue sur l'avenir.
2- Les principes budgétaires
Dans le cadre de l'élaboration des budgets, les
responsables à divers niveaux de la gestion budgétaire respectent
les principes de la comptabilité publique suivant :
ü Le principe de l'annuité : le budget est
voté pour un an et s'exécute au cours de l'année pour
laquelle il a été voté. Il n'y a pas de report de
crédits d'une année sur l'autre. A la Mairie de Cotonou, c'est
l'année civile (du 1er Janvier au 31 décembre) qui est
retenue ;
ü Le principe de l'unité : ce principe veut que
toutes les recettes et toutes les dépenses d'un budget figurent sur un
même document ;
ü Le principe de l'universalité : il interdit
l'affectation des recettes identifiées à des dépenses
déterminées. Ce sont les recettes prises globalement qui doivent
servir à couvrir toutes les charges dans leur globalité ;
ü Le principe de l'équilibre budgétaire :
il interdit de présenter un budget déséquilibré.
Les charges ne doivent jamais être supérieures aux produits
attendus.
Le budget de fonctionnement de la Mairie de Cotonou est le
budget qui présente les prévisions des charges et produits.
· Les charges
Nous allons, à présent, examiner
l'ensemble des charges de fonctionnement. Pour ce faire, nous allons
récapituler dans le tableau ci-dessous, les réalisations, les
prévisions et les écarts pour l'ensemble des charges et par
année.
Tableau n°2 : Récapitulation des
charges
Rubriques
|
Années
|
Prévisions
|
Réalisations
|
Ecarts
|
Taux
|
Charges
|
|
|
|
|
|
|
2003
|
9 200 673 208
|
7 878 661 857
|
-1 322 011 351
|
85,63
|
|
2004
|
9 804 170 003
|
8 367 817 392
|
-1 436 352 611
|
85,35
|
|
2005
|
10 416 397 010
|
8 112 529 661
|
-2 303 867 349
|
77,88
|
|
2006
|
10 807 778 764
|
6 712 557 390
|
-4 095 221 374
|
62,11
|
|
2007
|
10 892 178 363
|
7 144 311 080
|
-3 747 867 283
|
65,59
|
Source : Etabli par nous-même
à partir des comptes administratifs de la Mairie de Cotonou
Graphique n°1 : Evolution
des charges de 2003 à 2007
Lorsqu'on examine l'ensemble des charges de la Mairie de Cotonou,
on constate que les écarts vont grandissant d'année en
année et que les réalisations atteignent pratiquement le
même niveau que les prévisions. Ceci à cause :
ü du manque de rigueur dans les objectifs lors de
l'élaboration du budget ;
ü du non respect scrupuleux du budget dans
l'exécution ;
ü de l'absence de contrôle budgétaire permanent
et efficace.
· Les Produits
Nous examinerons comme suit, l'ensemble des produits par
année à partir
du tableau récapitulatif des réalisations, des
prévisions et des écarts suivant :
Tableau n°3 : Récapitulation des
produits
Rubriques
|
Années
|
Prévisions
|
Réalisations
|
Ecarts
|
Taux
|
Produits
|
|
|
|
|
|
|
2003
|
9 200 673 208
|
7 872 278 709
|
-1 328 394 499
|
85,56
|
|
2004
|
9 804 170 003
|
8 321 728 380
|
-1 482 441 623
|
84,88
|
|
2005
|
10 416 397 010
|
7 352 682 887
|
-3 063 714 123
|
70,59
|
|
2006
|
10 807 778 764
|
8 674 847 187
|
-2 132 931 577
|
80,26
|
|
2007
|
10 892 178 363
|
9 211 164 875
|
-1 681 013 488
|
84,57
|
Source : Etabli par nous-même
à partir des comptes administratifs de la Mairie de Cotonou
Graphique n°2 :
Evolution des produits de 2003 à 2007
On remarque à partir de l'examen de l'ensemble des
produits de la Mairie de Cotonou que les écarts sont en dent de scie et
ont atteint leur grand niveau en 2005 pour ne plus revenir jusqu'en 2007 au
même niveau de 2003. Comme causes principales de cette situation, nous
pouvons citer :
ü l'hostilité de l'environnement ;
ü une mauvaise politique ou une politique d'excitation pas
très efficace
B- Budget d'investissement
Tableau n°4 : Comparaison des
prévisions aux réalisations d'investissement
Rubriques
|
Années
|
Prévisions
|
Réalisations
|
Ecarts
|
Taux
|
Investissement
|
|
|
|
|
|
|
2003
|
2 819 591 682
|
2 110 284 391
|
- 708 307 291
|
74,84
|
|
2004
|
6 178 766 960
|
2 335 999 212
|
-3 842 767 748
|
37,81
|
|
2005
|
3 124 919 103
|
1 330 460 580
|
-1 794 458 523
|
42,58
|
|
2006
|
3 242 333 629
|
1 767 803 227
|
-1 474 530 402
|
54,52
|
|
2007
|
3 261 268 935
|
2 213 064 520
|
-1 048 204 415
|
67,86
|
Source : Etabli par nous-même
à partir des comptes administratifs de la Mairie de Cotonou
Graphique n°3 : Evolution
de l'investissement de 2003 à 2007
A ce niveau, on note des écarts défavorables
très élevés entre les réalisations et les
prévisions surtout en 2004 et 2006 où ils sont respectivement de
62,19% et de 57,42%. Cette situation peut s'expliquer par le manque de
volonté des dirigeants à divers niveaux de la Mairie de Cotonou
de mettre en application les différentes instructions du PDC
étant que le développement municipal ou communal est
essentiellement l'investissement.
Tableau n°5 : Evolution de
l'excédent net des recettes sur les dépenses
Eléments
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
Excédents
Définitifs
|
48 843 758
|
2 754 748
|
4 917 029
|
199 403 599
|
65 625 781
|
Recettes
réalisées
|
9 982 563 100
|
10 657 727 592
|
7 352 682 887
|
8 674 847 187
|
9 223 597 782
|
Excédents/
recettes
|
0,49
|
0,03
|
0,07
|
2,30
|
0,71
|
Avec Excédents Définitifs = Total Recettes
Effectuées - Total Dépenses
Effectuées
Source : Etabli par nous-même
à partir des comptes administratifs de la Mairie de Cotonou
Graphique n°4 :
Evolution de l'excédent net des
Recettes sur les Recettes Réalisées
On remarque sur toute la période d'étude que le
Ratio Excédent Définitif ne représente qu'une infirme
partie des Recettes Réalisées et inférieur à un
(01) sauf en 2006
Tableau n°6 : Comparaison des
excédents définitifs des recettes sur les
dépenses
Rubriques
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
Situations
Initiales
|
55 226 906
|
48 843 758
|
2 754 746
|
4 917 029
|
199 403 599
|
Encaissements
|
9 982 563 100
|
10 657 727 592
|
7 352 682 887
|
8 674 847 187
|
9 223 597 782
|
Décaissements
|
9 988 946 248
|
10 703 816 604
|
7 345 603 575
|
8 480 360 617
|
9 357 375 600
|
Situations
Finales
|
48 843 758
|
2 754 746
|
4 917 029
|
199 403 599
|
65 625 781
|
Source : Etabli par nous-même
à partir des comptes administratifs de la Mairie de Cotonou
Graphique n°5 : Evolution des
situations
finales de
trésorerie
Pour aller plus en profondeur sur ces différents constats,
nous nous sommes proposés de comparer les taux d'exécution
année par année et ce pour les différentes composantes des
produits, des charges et des investissements.
Tableau n°7 : Synthèse des taux
de réalisation (en pourcentage).
Rubriques
|
Eléments
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
Charges
|
|
|
|
|
|
|
|
Achats et variations de stocks
|
90,08
|
81,19
|
65,10
|
77,78
|
90,78
|
|
Transports
|
88,87
|
92,17
|
70,89
|
72,99
|
98,61
|
|
Services extérieurs A
|
90,08
|
81,19
|
84,78
|
93,32
|
95,03
|
|
Services extérieurs B
|
71,46
|
23,48
|
74,58
|
90,67
|
69,62
|
|
Autres charges
|
79,20
|
80,19
|
72,26
|
77,26
|
87,26
|
|
Charges de personnel
|
97,71
|
89,19
|
91,47
|
95,54
|
96,99
|
|
Dotations aux provisions
|
_
|
_
|
83,52
|
67,76
|
0
|
Produits
|
|
|
|
|
|
|
|
Produits des services du domaine et ventes
diverses
|
28,04
|
90,01
|
65,50
|
79,69
|
89,75
|
|
Impôts et taxes
|
87,85
|
85,22
|
70,37
|
80,66
|
86,97
|
|
Autres produits
|
32,33
|
40,20
|
19,64
|
14,97
|
84,68
|
|
Revenus financiers et produits
assimilés
|
34,26
|
50,28
|
_
|
0
|
0
|
|
Produit des cessions
d'immobilisations
|
-
|
-
|
04,29
|
0
|
-
|
Investissements
|
|
|
|
|
|
|
|
Charges immobilisées
|
-
|
-
|
15,06
|
42,15
|
80,56
|
|
Acquisitions mobilières et
immobilières
|
67,15
|
50,74
|
19,10
|
13,00
|
67,55
|
|
Bâtiments, installations et
agencements
|
61,79
|
81,34
|
44,80
|
55,32
|
68,09
|
|
Matériels
|
94,59
|
28,26
|
82,88
|
73,45
|
63,54
|
Source : Etabli par nous-même
à partir des comptes administratifs de la Mairie de
Cotonou
A partir de ce tableau, nous pouvons faire les constats
généraux suivants en ce qui concerne :
§ Premièrement les charges
- Sur la période d'étude
considérée, les réalisations atteignent pratiquement les
prévisions en ce qui concerne les achats et variations de
stocks. Les écarts favorables sont très moindres surtouts en
2OO3 et 2007 et sont dus à la non maîtrise des dotations en
carburants, en fourniture de bureau et en produits d'entretien.
- Les dépenses en transports
effectuées sont considérables par rapport aux prévisions
et dépassent les 90% en 2004 et surtout en 2007 nous avons près
de 99%. Ceci est du aux frais de missions trop élevés. Par
contre, les autres années où le taux est moindre et
résultant de la réduction des missions à
l'étranger.
- Des économies ont été
réalisées sur quelques années sur les dépenses
relatives aux services extérieurs. Ceci s'explique par la
réduction des honoraires, des frais de personnel et le reversement des
ristournes aux Chefs d'Arrondissement et les unités des forces de
l'ordre. Les années 2006 et 2007 où les réalisations sont
élevées, s'expliquent par l'augmentation du frais de mission du
personnel et les indemnités des maires, adjoints et conseillers.
- Pour les autres charges, les écarts
favorables sont moindres à cause surtout des dépenses qui font
l'objet de réalisation sans être prévues au
préalable.
- En ce qui concerne les charges de personnel,
les écarts favorables très moindres enregistrés
principalement en 2003, 2006 et 2007 s'expliquent par le recrutement de
contractuels qui n'était pas prévu.
- Aucune prévision n'est faite pour les dotations aux
provisions en 2003 et 2004, la prévision de 2007 n'a connue aucune
réalisation. Mais les prévisions de 2005 et 2006 sont
supérieures aux réalisations. Cette situation résulte du
fait que toutes les dotations prévues ne font pas l'objet de
réalisation à cause des quelques difficultés de
disponibilités. Ce qui ne permet de procéder au renouvellement et
à l'acquisition des immobilisations prévues.
§ Deuxièmement les produits
-Les réalisations
issues des produits des services du domaine et ventes
diverses sont largement inférieures aux attentes, principalement en
2003 et 2005.
Ces écarts défavorables sont dus à la baisse
du niveau des activités de la municipalité.
-Les impôts et
taxes ont été réalisés au-delà de 70%
mais n'ont jamais dépassé la barre de 90% sur toute la
période d'étude. Ce qui s'explique par la réticence de la
population (source de ces revenus) et à la non amélioration des
politiques d'excitation.
-Pour les autres produits, les écarts
défavorables importants constatés, surtout en 2006
résultent de la baisse des revenus de la vente des biens saisis par la
mairie et les recettes des exercices antérieurs.
-En ce qui concerne les revenus financiers et produits
assimilés, en 2005 rien n'a été prévu, en 2006
et 2007 aucune réalisation n'est faite de ce qui était
prévu. Les autres années, les écarts sont très
défavorables.
-Il n'y a pas eu de prévisions sur les produits
des cessions d'immobilisations sur les deux (02)
premières années d'étude et la dernière. En 2005,
l'écart est défavorable après de 95% et en 2006, aucune
réalisation n'est faite. Ce qui est du au non fonctionnement de la
commission chargée de la constatation de l'amortissement des
immobilisations et leur cession.
Paragraphe 2 : Les difficultés
rencontrées par les acteurs du système et la vérification
des hypothèses.
A- Les difficultés rencontrées par les acteurs
du système
Les difficultés que rencontrent les responsables de la
Mairie de Cotonou dans la gestion du système budgétaire se
retrouvent tant au niveau de l'élaboration, de l'exécution que du
contrôle du budget.
Comme difficultés principales rencontrées sur le
plan de l'élaboration du budget nous pouvons noter :
- absence d'un calendrier budgétaire permanent et
généralisé ;
- la non harmonisation des méthodes d'évaluation
prévisionnelles ;
- insuffisance de moyens ;
- la mauvaise fixation des objectifs lors de l'élaboration
du budget.
Dans le domaine de l'exécution, ils sont confrontés
essentiellement :
- la baisse du niveau des recettes par rapport à
l'augmentation des recettes ;
- la réticence de l'environnement ;
- le faible niveau des activités ;
- la non exploitation rigoureuse des directives contenues dans le
budget lors de la phase d'exécution des ordonnancements des
dépenses.
Quant au contrôle, le manque de local adéquat
ne lui permet pas d'avoir tous les autres moyens surtout matériels et
humains) pour son bon fonctionnement ce qui retarde la production des
données et ne facilite pas du tout cette tâche de
contrôle.
B- Vérification des hypothèses
Vérification de l'hypothèse
1
Hypothèse spécifique 1 : Absence d'un
calendrier budgétaire permanent et les méthodes
d'évaluation prévisionnelles non harmonisées expliquent
les insuffisances dans la procédure budgétaire.
Dans un premier temps, nous allons procéder à
la détermination de la droite
de régression en comparant les résultats et au
calcul de l'erreur moyenne.
Tableau n°8 : tableau de
présentation de la tendance générale par la MMCO (en
million de francs CFA)
Xi
|
Yi
|
Xi.Yi
|
X2
|
1
|
9 201
|
9 201
|
1
|
2
|
9 804
|
19 608
|
4
|
3
|
10 416
|
31 248
|
9
|
6
|
29 421
|
60 057
|
14
|
Avec Xi les trois (03) premières années
d'étude, Yi les prévisions de recettes des trois
premières années d'étude, a = coefficient directeur, b la
variable constante, x = moyenne arithmétique du nombre total
d'année et y = moyenne arithmétique de recette totale.
ü La droite de régression a pour
équation : Y = aX + b
Ó Xi.Yi - x.ÓYi
a =
Ó X2 - xXi
60 057 - (2*29 421)
a = = 607,5
Soit a = 607 500 000
14 - (2*6)
b = y - ax, b =9 807 - (2*607,5) = 8 592 Soit b =
8 592 000 000
Y = 607 500 000X + 8 592 000 000
ü Prévision des deux dernières
années :
2006 : 607 500 000*4 +
8 592 000 000 = 11 022 000 000
2007 : 607 500 000*5 +
8 592 000 000 = 11 629 500 000
Avec un écart sur les deux années de :
2006 : 11 022 000 000 -
10 816 000 000 = 206 000 000
2007 : 11 629 500 000 -
10 892 000 000 = 737 500 000
Il ressort donc un écart de 206 000 000 et
737 500 000 ce qui parait élevé comme écart.
Calculons maintenant l'erreur moyenne (e) sur ces
prévisions :
Tableau n°9 : tableau de calcul de
l'erreur moyenne et de l'écart moyen absolu (en million de francs
CFA)
Années
|
Ri
|
Pi
|
(Ri - Pi)
|
Ri - Pi
|
2003
|
7 872
|
9 201
|
-1 329
|
1 329
|
2004
|
8 322
|
9 804
|
-1 482
|
1 482
|
2005
|
7 353
|
10 416
|
-3 063
|
3 063
|
2006
|
8 675
|
10 816
|
-2 141
|
2 141
|
2007
|
9 211
|
10 892
|
-1 681
|
1 681
|
Total
|
-
|
-
|
-9 696
|
9 696
|
Avec e = l'erreur moyenne, n = le nombre d'observations, Ri =
Recettes réalisées et Pi = Prévision des recettes
Ó (Ri - Pi)
e =
n
-9 696
e = = -1 939,2 soit e = -1 939 200
000
5
Les écarts des deux dernières années de
prévision étant très élevés et
supérieurs à plus de 100 000 000 et l'erreur moyenne e
étant totalement inférieure zéro, donc trop faible. Il en
ressort que le système budgétaire de la Mairie de Cotonou est
insuffisant et défaillant.
Aussi, des entretiens réalisés avec les
différents responsables de la Mairie de Cotonou, nous notons :
- l'absence d'un calendrier budgétaire permanent et
généralisé, ce qui justifie les retards parfois
observés dans l'adoption des budgets
- les méthodes dévaluation prévisionnelles
ne sont pas harmonisées, ce qui ne permet pas d'avoir de concordance
entre les données de prévision et fausse les calculs.
De plus l'analyse des différentes informations
recueillies des états financiers et comptes administratifs, montre que
certains centres de responsabilités ont toujours dépassé
ou du moins atteint leurs objectifs, alors que d'autres sont tantôt en
dessous, tantôt au dessus.
Ainsi l'hypothèse 1 se trouve justifiée.
Vérification de l'hypothèse 2
Hypothèse spécifique 2 : Le manque
de moyens humains et d'outils pertinents de contrôle budgétaire
empêchent la Mairie de Cotonou d'avoir un bon système de
contrôle budgétaire.
Avec le Tableau n°9, calculons à présent le
signal d'alerte (Ai)
(Ri - Pi)
Ai =
MAD
Ri - Pi 9 696
Avec MAD = = = 1 939,2
Soit MAD = 1 939 200 000
n 5
9 696 000 000
Ai = = 4,97 Soit Ai = 4,97
1 939 200 000
Le signal d'alerte Ai = 4,97 est supérieur à 4,
ce qui nous permet de conclure que le système budgétaire de la
Mairie de Cotonou est hors contrôle.
Nous pouvons alors conclure que l'hypothèse 2 est
entièrement confirmée.
Notre séjour à la Direction des Services
Economiques et Financiers et les entretiens avec le Chef Service
Contrôle Budgétaire nous a permis de constater l'immensité
des tâches que seul le contrôle doit accomplir. Le contrôleur
a une mission d'ordre stratégique et par conséquent, doit
s'occuper des questions d'ordre stratégique. Ainsi, pour d'autres
problèmes plus importants, certaines tâches sont laissées
au profit au profit d'autres. Il faut ajouter que depuis toujours, le Service
du Contrôle n'a jamais eu de local fixe. C'est un service qui se
déplace tout le temps et le dernier local qui l'abrite n'est pas du tout
suffisant pour lui permettre d'avoir le personnel et les moyens qu'il faut.
Compte tenu de tout ce qui précède, nous pouvons
dire que l'hypothèse 2 est
entièrement confirmée.
Vérification de l'hypothèse 3
Hypothèse spécifique 3 : Le budget de
la Mairie de Cotonou ne favorise l'amélioration de ses performances.
Nous avons aussi remarqué, au cours de notre séjour
que, le contrôle budgétaire se limite seulement à la
constatation des écarts et ne dispose d'aucun moyen pour faire des
propositions judicieuses. Il en résulte une évolution croissante
d'écarts défavorables pour la plupart des rubriques sur la
période considérée. Ce qui ne favorise pas en
conséquence l'amélioration de des performances de la Mairie de
Cotonou.
D'où l'hypothèse 3 est vérifiée.
SECTION 2 : FORCES ET FAIBLESSES DU SYSTEME
BUDGETAIRE DE LA MAIRIE DE COTONOU
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