Le marché financier régional de l'UEMOA et les entreprises Burkinabe: Quel bilan une décennie apres ?( Télécharger le fichier original )par Yacouba DIE Ecole Nationale d'Administration et de Magistrature (ENAM) de Ouagadougou Burkina Faso - Conseiller des Affaires Economiques, Cycle Supérieur 2008 |
2ème partie : LES ENTREPRISES BURKINABE ET LE MARCHE FINANCIER REGIONAL DE L'UEMOAChap. 1 Les difficultés des entreprises burkinabé à participer au MFRDepuis sa création, le MFR a pu avoir des relations avec l'économie burkinabé dans son ensemble. L'Etat, par appel public à l'épargne, et certaines entreprises ont pu mobilisé des fonds sur le marché ; ces dernières ont émit soit des emprunts obligataires par appel public à l'épargne soit des emprunts obligataires par placement privé. C'est à ces relations que nous allons nous intéresser dans un premier temps (section 1). Malgré ces quelques opérations, on assiste à une faible présence sur le MFR des entreprises burkinabé. Cette situation pourrait s'expliquer par l'existence et la persistance de certaines contraintes que nous nous proposons d'élucider dans un deuxième temps (section 2). Section 1 Les relations entre le MFR et l'économie burkinabéDu démarrage des activités du MFR à nos jours, on constate qu'aucune entreprise burkinabé n'a ses actions inscrites à la cote de la BRVM. Cette situation n'est pas singulière dans l'espace UEMOA. En effet, seuls la Cote d'ivoire (39 entreprises), le Sénégal (1 entreprise) et le Bénin (1 entreprise), le Niger (1 entreprise), le Togo (1 entreprise) ont des entreprises effectivement inscrites à la cote de la BRVM. La situation particulière de la Cote d'Ivoire s'explique d'une part par le dynamisme de son économie, d'autre part, par son histoire boursière. En effet depuis1976, la Cote d'ivoire disposait d'une bourse, la BVA (Bourse des Valeurs d'Abidjan). Au fil des vingt années d'activité une certaine culture boursière a pu se développer dans le pays. D'ailleurs la plus part des entreprises ivoiriennes inscrites à la cote BRVM l'étaient déjà à la cote de la BVA. Aussi en Cote d'ivoire, les dispositions législatives relatives aux privatisations sont formelles : les privatisations se tiennent obligatoirement au sein du marché financier. I L'Etat burkinabé et le MFRC'est dans le cadre de la recherche de ressources pour financer les investissements occasionnés par le projet ZACA (Zone d'Activités Commerciales et Administratives) et pour financer les investissement de la SONABEL que l'Etat burkinabé s'est adressé au MFR. C'est ainsi que le Trésor Public a émis, en 2003, un emprunt obligataire d'un montant de 25 milliards de FCFA. La valeur nominale d'une obligation était de 10 000 FCFA et elle était rémunérée d'un taux de 7% net d'impôt pour une durée de 4 ans (2003-2007). De cette opération on retient qu'il y a d'énormes possibilités de levée de fond sur le MFR. En effet, l'opération n'a duré que six (6) jours au lieu d'un mois parce que le taux de souscription était déjà 367,33%23(*) soit 55,1 milliards de FCFA24(*) pour 15 milliards de FCFA25(*) qui étaient sollicités. Mais le Trésor Public n'en prendra que 25 milliards de FCFA26(*). On peut donc dire que `'le Burkina Faso à refuser des fonds''. Toute chose étant égale par ailleurs l'Etat burkinabé devrait s'adresser au MFR pour financer certains de ses investissements. Mais l'Etat bénéficie souvent de la part de ses partenaires des prêts à des taux concessionnels dont les conditions sont plus avantageuses. On peut retenir en outre que le Trésor Public du Burkina jouit d'une confiance des épargnants burkinabé puisque 52,4%27(*) des souscriptions a été enregistré au Burkina Faso. Par ailleurs cette opération du Trésor Public du Burkina Faso a fait des émules dans la sous région car ses confrères de la sous ont eu également recours au MFR comme le montre le tableau suivant. Tableau n°5
Source : construction personnelle à partir des visas délivrés CREPMF
* 23 Lassané OUEDRAOGO, Le marché financier, une alternatif au financement bancaire de l'économie burkinabé, mémoire ENAREF 2007, p.63 * 24 Idem. * 25 Idem. * 26 Idem. * 27 Idem. |
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