Le marché financier régional de l'UEMOA et les entreprises Burkinabe: Quel bilan une décennie apres ?( Télécharger le fichier original )par Yacouba DIE Ecole Nationale d'Administration et de Magistrature (ENAM) de Ouagadougou Burkina Faso - Conseiller des Affaires Economiques, Cycle Supérieur 2008 |
II La création du 3éme compartimentL'un des changements majeurs attendus, au niveau du MFR, est la création dans un futur proche d'un troisième compartiment consacré au PME/ PMI. L'avènement de ce compartiment s'avère nécessaire. En effet, l'environnement économique de l'Union est caractérisé par une forte présence de PME et PMI. Elles représenteraient environ 60%19(*) des entreprises de l'Union et bien que certaines soient très performantes elles ont des difficultés à couvrir leur besoin de financement de long terme auprès des banques. Le MFR pourrait leur offrir une alternative à travers ce nouveau compartiment. II.1 les entreprises concernéesL'arrivée de ce troisième compartiment ne doit pas désorganiser le système de fonctionnement actuel du MFR. Pour cela il doit recevoir des entreprises manifestant de réel besoin de financement pour des projets de développement. Ces entreprises pourraient avoir les caractéristiques suivantes20(*) : · Projet de développement dans un secteur porteur ; · Important besoin de capitaux pour financer leur croissance ; · Conditions actuelles d'accès au marché inadaptées pour elle ; · Fort potentiel de croissance en raison de leur domaine d'activité en plein essor ; · Situation financière ne leur permettant pas de bénéficier des crédits longs auprès des banques ; · Volonté des dirigeants d'ouvrir le capital au public et d'accepter les règles de transparence exigée. II.2 Les conditions d'accèsPour être admises sur le troisième compartiment, les PME et PMI devraient, entre autre, justifier d'un ou deux comptes certifiés et avoir une capitalisation boursière d'au moins 100 millions. En outre elles devraient s'engager à diffuser dans le public au moins 20% de leur capital. Aussi compte tenu du caractère plus risqué de ce marché, les obligations de divulgation des informations et de publication des comptes auxquelles elles seront soumises seront plus rigoureuses. Au terme de cette première partie, nous pouvons affirmer qu'il existe au sein de l'UEMOA, un marché financier organisé. Il a l'avantage d'être ouvert au huit pays de l'Union en même temps. Ces pays ont une monnaie commune, le FCFA et à quelques exceptions près ils ont une tradition monétaire commune à travers l'UMOA. Le MFR est aussi un marché jeune avec donc un fort potentiel d'évolution. Après dix années d'activité le MFR a à son actif plusieurs réalisations. Ces réalisations s'avèrent insuffisantes21(*). En effet avec une épargne moyenne de 100 milliards mobilisés chaque année sur le marché primaire contre 1007 milliards de FCFA de crédits totaux à moyen et long terme à l'économie octroyé par le système bancaire, six (06) nouvelles introductions en sept ans (1998-2004) contre une prévision de huit (08) par année et une capitalisation boursière qui représentait 4,7%22(*) du PIB de l'Union en 2004, le MFR avait besoin d'être redynamisé. C'est ce qui justifie le PDMFR. Et il nous importe maintenant d'analyser ce qu'il en est de la confrontation du MFR aux réalités de l'environnement économique national burkinabé. * 19 Amani Paul DJAHA « La bourse régionale des valeurs mobilières et le financement des entreprises dans l'espace UEMOA », Mémoire DESS, Ecole Supérieure de Gestion - Paris * 20 Boukaré ZOUANGA, mémoire ENAREF (2005), P.66. * 21 Rapport 2004 du CREPMF, P.37 * 22 Idem. |
|