WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

La mutation du droit du mariage dans la vallée du fleuve Matitanana: du droit coutumier au droit d'inspiration musulmane

( Télécharger le fichier original )
par Francis Zafindrandremitambahoaka MARSON
Université de Perpignan - Diplome d'étude approfondie 2003
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

§2 : LA CELEBRATION DE L'UNION

Le peuple autochtone célèbre le mariage dans le but de rétablir l'équilibre cosmologique rompu. C'est à cette occasion que les parents de la fille enlevée reçoivent la compensation matrimoniale. Avant de voir le rétablissement de l'ordre cosmologique, analysons d'abord en quoi il est rompu

A-La rupture de l'équilibre cosmologique

Bien qu'on fasse une étude de droit, il est impératif d'empiéter sur le domaine religieux et d'analyser la croyance du peuple autochtone afin que nous puissions comprendre l'institution du mariage.

1-La croyance populaire indigène

Le peuple indigène croit en l'immortalité de l'âme et à la continuité de la vie terrestre avec la vie dans l' au-delà.

DELAFROSSE qualifie cette croyance d'animisme, qui est dit-il "la croyance a l'existence d'âmes de même essence dans tous les êtres, inanimés en apparence bien qu'animés, morts ou vivants, au caractère personnel de chacune de ces âmes et à la force extérieure de celles d'entre elles qui n'ont pas à régir la vie intérieure de leur enveloppe matérielle, c'est-à-dire de la puissance des âmes de la nature et des défunts, lesquels deviennent aussi l'objet d'un culte."49

49 DEFOSSE, Civilisations negro-africaines, Paris 1925.

a- L'immortalité de l'âme

Le peuple autochtone vénère la sépulture, le lieu où l'on inhume les corps. Dans chaque village autochtone, il y a ce qu'on appelle « fatora » un poteau de bois où un grand bloc de pierre a été déposé par l'ancêtre qui a fondé le village. « C'est autour du fatora qu'ont lieu la plupart des cérémonies au cours desquelles on invoque la présence des ancêtres » 50.Cette présence est rappelée par l'existence du fatora dans chaque village. L'âme de chaque ancêtre est immortelle, bien que son corps soit enterré. Les indigènes croient que l'âme du défunt se détache du corps lors de la mort.

A partir de là, on se rend compte qu'il y a autant d'ancêtre que de corps enterrés dans le tombeau commun d'une part, et d'autre part, que chaque village est habité par les descendants d'un ancêtre commun. Les indigènes savent préserver la notion de communauté qu'ils renforcent par cette unicité de sépulture. On ne peut pas vénérer la sépulture si on ne respecte pas sa propre communauté. Un problème qui touche un membre du village concerne tout le village.

DESCHAMPS résume le croyance autochtone en ces termes: "l'ambition des Temoro est de se comporter pendant le temps de son existence terrestre suivant les normes admises dans son groupe social et établis depuis des générations par les ancêtres, de telle sorte qu'à sa mort, il puisse se joindre a la société de ces ancêtres (...).51

La référence permanente à ce passé assure la cohésion interne du groupe social. Plus les indigènes invoquent leur ancêtre, plus son immortalité s'affiche et moins il y a de problèmes dans le village. Les ancêtres surveillent en permanence les vivants.

Un indigène n'agit jamais spontanément. Avant d'entreprendre un projet, de fonder une famille par exemple, il lui faut consulter les

50 DESCHAMPS, Les malgaches du Sud-Est, p.28.

51 DESCHAMPS, Les malgaches du Sud-Est, p.51

« mpanandro » 52. En effet, les mpanandro sont des personnes capables , après initiations particulières, d'entrer en relation avec le supranaturel. Bref l'indigène, avant d'agir, consulte donc systématiquement le mpanandro qui, à son tour, va « interroger les ancêtres sur le projet ». Le motif de cette attitude vient de la croyance en l'omniprésence des ancêtres et en la peur de prendre une décision qui ne va pas leur plaire. Le « mpanandro » est là pour soulever cette hésitation.

Il peut arriver aussi que ce soit l'ancêtre qui ordonne à l'indigène de faire quelque chose. L'individu reçoit cette instruction à travers des songes. Rares sont les individus qui, ayant « pris contact directement avec leurs ancêtres » , ne se conforment pas à leurs directives.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote