Quelle est la situation de la veuve si elle retourne chez
ses parents ? 2-La femme retourne chez ses parents
Sur décision des deux familles réunies, la femme
peut être renvoyée chez ses parents avec ses enfants. Il faut
souligner que les femmes indigènes ne se séparent pas de leurs
enfants en bas age. Les plus grands peuvent rester chez leurs grands- parents,
sous l'autorité de leur oncle paternel.
L'objectif de ce retour est de s'éloigner
d'éventuelles haines instinctives des familles du défunt qui
peuvent en vouloir à la femme. Ce sont les deux familles réunies
qui jugent du déménagement en fonction des circonstances
L'autorité sur la femme transmise entre les mains de son mari se
transmet temporairement à ses beaux parents lorsque l'homme est
décédé. Cette autorité ne revient pas à ses
parents, tant que la femme n'a pas quitté le domicile conjugal pour les
rejoindre.
Le peuple indigène avons nous dit est superstitieux. Tant
que la rumeur sur la femme court, personne dans le village n'ose l'approcher.
Elle
73 MUNTHE, La tradition Aradico-Malgache une à
travers manuscrit A-6 d'OSLO, p.257. L'auteur a traduit un passage du manuscrit
où est dit « La femme d'un frère peut (en cas de
décès du frère) passer à un autre frère.
74 L'aîné de son conjoint et
considéré comme rafozana ou beau-père ou
belle-mère, à qui l'on s'adresse comme à ses propres
parents.
risque d'attirer le mauvais sors sur les hommes. Ce sont ses
parents qui l`aident à passer cette période de veuvage où
elle est écartée de la société.
Plus tard, les parents du mari peuvent proposer à la
femme de revenir chez eux et d'épouser l'un des frères cadet de
son mari. Si la femme accepte, les liens entre les deux familles se renouent.
Dans le cas contraire si elle refuse, la femme est confrontée pour
l'avenir à une double difficulté.
La première c'est que la coutume ne l'autorise pas
à épouser un homme de son clan. Si ce cas se présente,
elle et son complice seront non seulement chassés de leurs familles
respectives mais encore leur clan va les rejeter. Cependant, l'occurrence, la
femme risque d'attendre indéfiniment avant qu'un homme issu d'un clan
étranger l'enlève pour en faire une épouse. A ce moment
là, la progéniture du premier mari va se disperser, certains
resteront chez leur oncle, d'autres iront avec leur mère.
La seconde difficulté se trouve dans le fait que
l'autorité sur la femme est encore entre les mains de ses beaux parents,
et que le mariage ne peut être conclu sans le consentement de ceux-ci. Ce
consentement est pourtant difficilement obtenu par une femme qui non seulement
est la veuve de leur enfant mais encore, elle n'a pas accepté
d'épouser l'un des membres de leur famille. Pourtant sans le
consentement des beaux parents, le mariage ne sera nullement légitime
pour la société et pour les parents de la femme. Et les fugitifs
seront considères comme des délinquants par tout le monde, donc
ne vont plus jamais retourner au village.
Force est de constater la rigueur de la coutume à
l'encontre de l'épouse survivante. Que se passe-t-il si c'est le mari
qui perd sa femme ?
|