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Problématique de l'accès à la terre et de la sécurisation foncière: cas des cultures maraîchères à Nouna

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par Monique Bassénewindé OUEDRAOGO
Ecole Nationale d'Administration et de Magistrature (ENAM) - Conseiller en Aménagement du Territoire et Développement Local 2009
  

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Paragraphe II : Du cas des migrants et des jeunes

La province de la Kossi est une zone d'accueil des migrants, par excellence. Ces derniers sont venus surtout du nord Ouahigouya pour ce qui est des Mossi, du delta intérieur du Niger, du manding pour les Samo et les Dogon et du Macina (Mali) pour les peulh des départements de Barani et de Dokuy42.

Sur le site maraîcher de Nouna, les migrants ont leur place, de façon individuelle ou collective. De plus, ils affirment, comme G.M., « être bien insérés dans la société nounalaise. Il s'agit, surtout, des Mossi originaires du Nord du Burkina Faso.

Au secteur 4 par exemple, il existe un groupement mossi qui dispose d'un (1) hectare de terrain, depuis deux décennies. La production est mécanisée avec des motopompes. La récolte est satisfaisante, sinon l'une des meilleures à Nouna, avec trois récoltes par an et environ 675 sacs de 100kg de spéculations diverses, dont l'oignon bulbe, principalement. Le chiffre d'affaires est très intéressant car, il tourne autour de 15 millions de francs CFA par an.

Malheureusement, ces producteurs migrants ne disposent d'aucun papier administratif qui témoigne de leur droit de détention ou d'exploitation de la terre. C'est également le cas des jeunes nounalais.

C'est un fait que la population burkinabè est essentiellement jeune, puisque 78,22% de cette population a moins de 35 ans43. Paradoxalement, les adolescents et les jeunes sont généralement sans emploi et bénéficient de moins en moins de réseaux traditionnels de solidarité à cause de la crise économique.

De structuration gérontocratique, la société nounalaise donne la suprématie aux hommes, notamment aux aînés, de sorte que les cadets et les femmes occupent une position marginale dans la prise de décision, bien que ce soit une couche nombreuse, disponible à toute épreuve et dynamique44.

Bras valides, les jeunes ne sont pas payés pour aider dans l'entreprise familiale de maraîchage, bien qu'ils soient une main d'oeuvre disponible à toute épreuve.

42

Plan communal de développement, 2004-2008, Commune de Nouna, Sahelconsult, version définitive, février 2005, 168 pages sans les annexes.

43 La population de 0 à 34 ans est de 10 963 979 sur 14 017 262, pour la population totale du Burkina Faso. Source : Résultats définitifs du Recensement général de la population et de l'habitation (RGPH) 2006, I NSD, juillet 2008.

44 Plan communal de développement, 2004-2008, Commune de Nouna, Sahelconsult, version définitive, février 2005, 168 pages sans les annexes.

Les jeunes représentent plus de 80% de la main d'oeuvre travaillant sur les sites maraîchers mais seulement 5% d'entre eux reçoit une rémunération contre le travail fourni.

Socialement, tout jeune a le devoir de travailler sans paiement monétarisé dans le champ familial. Et pour cause, le fait de se nourrir de ce gagne-pain familial est amplement suffisant. B.K. maraîcher au secteur 4, trouve choquant de payer les jeunes qui travaillent avec lui : « Ce sont des enfants, des neveux et des cousins. On est tous ensemble. Je ne vois pas pourquoi, je les payerai comme s'ils sont des étrangers. Je satisfais à leurs besoins et on s'entend bien ».

Le problème se pose quand un membre de la famille brade la terre familiale au détriment des intérêts du groupe. De plus, les sols ne sont plus fertiles comme par le passé et le morcellement croissant des terres de cultures entre les différentes unités familiales, en cas d'héritage, rendent la situation davantage problématique.

Section II : Des difficultés liées au transport et à la
commercialisation des produits maraîchers

La rentabilité d'une exploitation agricole ne dépend pas seulement de l'accès à la terre et de la sécurisation foncière, dans leur stricte acception. Elle dépend aussi de l'état des routes et de l'écoulement de la commercialisation. Or, à Nouna, les dures réalités du transport et des débouchés sont un inconvénient de taille pour la réussite de la filière « maraîchage ».

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