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Problématique de l'accès à la terre et de la sécurisation foncière: cas des cultures maraîchères à Nouna

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par Monique Bassénewindé OUEDRAOGO
Ecole Nationale d'Administration et de Magistrature (ENAM) - Conseiller en Aménagement du Territoire et Développement Local 2009
  

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Paragraphe 1 De la situation des femmes

Les femmes constituent 49,6% de la population nounalaise, selon les résultats définitifs du Recensement général de la population et de l'habitation (RGPH) 200639. Cependant, elles sont très souvent marginalisées sur le plan économique, politique et social. A Nouna, l'accès aux terres de maraîchage se fait généralement par héritage ou par achat.

L'héritage est patrilinéaire, excluant de facto la gente féminine. La raison évoquée, c'est que la femme, par l'acte de mariage, quitte sa famille pour rejoindre celle de son mari40. Une fois mariée, la femme est considérée comme une étrangère au niveau de la famille de son époux et échappe une fois de plus au système d'héritage.

39 Résultats définitifs du recensement général de la population et de l'habitation (RGPH) 2006, INSD, juillet 2008. Cf. le tableau 6 en annexes pour les détails sur la population de Nouna.

40 Les sociologues qualifient ce système de logement où la femme quitte son domicile pour celui du conjoint de « virilocalité ».

De plus, Nouna est une ville fortement islamisée. Selon l'islam, la femme a droit à l'héritage mais elle n'est pas sur le même pied que l'homme puisqu'elle reçoit, en général, le tiers ou la moitié de ce que l'homme reçoit.

De plus, les femmes n'ont pas un droit d'appropriation mais plutôt un droit d'exploitation provisoire, précaire, qui peut cesser à tout moment. En effet, écrit Mme GUINGANI née ZOURE Aminata (2001-2002)4', les femmes n'ont pas le droit d'accéder à la propriété de la terre car celle-ci est intimement liée aux rites familiaux et aux cultes voués aux ancêtres, apanage des hommes dans les sociétés patrilinéaires dagara, gourmantché, mossi, bissa et sénoufo. Le droit foncier coutumier reste alors une affaire d'hommes. C'est pourquoi, elle résume le statut foncier des femmes en trois termes : « incertitude, inégalité et insécurité ».

Sauf dans le cas de l'achat, la femme, à Nouna, ne peut accéder à la terre que par le biais de son époux ou d'une tierce personne. A ce moment, elle travaille la terre aux côtés de son mari ou de ses frères. Même dans le cas de l'achat, nombreuses sont les femmes qui ne sont pas nanties économiquement et donc capables de s'acheter une parcelle. C'est pourquoi, elles s'unissent souvent dans le cadre associatif. C'est le cas du groupement « Sababouyouma » de Nouna. Sur un site de un (1) hectare, acheté il y a 14 ans à 60 000FCFA aux détenteurs de droits fonciers coutumiers, quarante-cinq (45) femmes y travaillent et subviennent aux besoins de leurs familles, grâce aux bénéfices engrangés. Elles récoltent deux fois par an, en moyenne, 450 sacs de 100kg de spéculations diverses.

Ces femmes battantes, on les retrouve également comme vendeuses de légumes au marché de Nouna. Grâce à leur travail, elles s'occupent mieux du repas de la famille, pourvoient à certains besoins, scolarisent les enfants, s'achètent des vêtements, des moyens de locomotion... Le visage souriant, T.F., vendeuse de légumes au marché de Nouna affirme fièrement : « Avec la vente des légumes, j'ai acheté un vélo ».

Certes, la situation des femmes sur les sites maraîchers à Nouna n'est pas reluisante. Somme toute, l'activité leur permet de subvenir à leurs besoins et à ceux de leurs familles respectives.

41 Mme GUINGANE/ZOURE Aminata (2001-2002), Le statut de la terre et son accessibilité par la femme au Burkina Faso, sous la direction de M. Valentin OUOBA, Mémoire ENAM, section Administration Générale.

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