Au cours de la dernière décennie,
l'économie mondiale a connu des crises financières qui ont
affecté ses mécanismes et perturbé sa stabilité
financière. On trouve parmi ces crises la crise scandinave (1990- 92),
la crise Mexicaine (1994-95) surnommée Tequila, la crise
financière asiatique (1997-98), la crise du marché obligataire
russe (1998), et la crise financière argentine (2002). Les degrés
d'effets de celles-ci sur ces pays étaient plus ou moins
élevés et ont eu des conséquences si dommageables. Bien
que la plupart de ces crises soient pertinentes à explorer, notre choix
dans cette section va être limité à un certain nombre
d'elles; celles-ci présentent un intérêt particulier pour
nous.
1. La crise scandinave, 1990-1992
La Norvège, la Finlande et la Suède ont connu
au début des années 80 une phase d'expansioncontraction de
l'activité économique qui a conduit à des crises bancaires
à la fin de 1980 et au début de l'année 1990. Avant le
début de la crise, les taux de croissance réels du PIB de ces
pays étaient constants, entre 4% et 6% en moyenne pour chaque pays, et
les taux d'intérêt y étaient faibles voire négatifs
sur certaines années. L'expansion du crédit a été
réglementée par les gouvernements puis
déréglementée vers la première moitié de
l'année 1980. Cette levée de restrictions qui portait sur le
rationnement de crédit et de contrôle des prises de risque a
permis aux banques de prêter davantage déclenchant ainsi un boom
du crédit qui a favorisé une montée en flèche des
prix de l'immobilier (Sandal, 2004) d'où la formation d'une bulle
spéculative.
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En conséquence, l'économie s'est ralentie, ce
qui a provoqué une série de faillites et des pertes colossales
ont été enregistrées pour 75% des banques
norvégiennes et suédoises entrainées en grande partie par
les prêts consentis aux entreprises ayant auparavant fais faillites
(Pesola, 2001). Les situations financières et économiques de ces
pays variaient de l'un à l'autre. Afin de comprendre ce qui leur est
passé, nous passons en revue dans ce qui suit les facteurs et les
évènements qui ont marqué cette crise.
En Norvège, entre 1985 et 1986, les crédits
bancaires y ont augmenté de 40%, les prix d'actifs ont flambé,
l'investissement et la consommation ont également augmenté de
manière significative. Or, les problèmes n'ont commencé
à surgir réellement qu'en automne de 1988, lorsque les
crédits ont causé des pertes estimés à 25 % des
capitaux propres. De plus, deux caisses régionales d'épargne ont
perdu tous leurs capitaux propres. A cette époque, La Norvège
n'avait pas un régime d'assurance-dépôt; il y avait
cependant deux fonds privés qui jouaient son rôle appelés,
respectivement, le Fonds de Garantie des Banques Commerciales et
le Fonds de Garantie de la Caisse d'Epargne. Ces deux fonds
intervenaient par des injections de capitaux qui étaient suivis par des
opérations de fusion.
Au cours de 1989-90, le fonds de garantie de la caisse
d'épargne a apporté son soutien à 11 banques, qui ont
été fusionnés avec des banques solvables. Et vu que le
nombre de banques en difficulté n'a cessé de grimper, il
était impossible que ces fonds privés parviennent à
fournir tout le soutien nécessaire. En Janvier 1991, un Government
Bank Insurance Fund (GBIF) a été
créé. Il a été destiné initialement pour
fournir des prêts aux deux fonds privés. Or, compte tenu du fait
que ces fonds étaient fragilisés par le poids de la dette, le
GBIF commença à fournir directement son soutien aux banques. A
l'automne 1991, la crise est devenue systémique, lorsque les trois plus
grandes banques commerciales, la Den Norske, la Christiania
banque et la Fokus Banque, ont fait état d'importantes
pertes sur les prêts; les deux dernières ont perdu tous leurs
capitaux et ont été nationalisées par la suite, tandis que
la Den Norske a perdu une proportion importante de ses capitaux,
subissant ainsi à la fin de 1992 le même sort que les deux autres
banques. En conséquence, le gouvernement annonça que tous les
déposants et les créanciers allaient être
protégés et les banques devaient être progressivement
privatisées. En ce faisant, La Christiania fait maintenant
partie du groupe de Nordea et ce depuis l'année 2000. En 1995, les parts
de la Fokus banque ont été privatisées et
racheté par la banque Danoise la Den Danske. L'Etat
détenait moins de 50 % du capital de Den Norske, en 2002.
En Finlande, l'effet excédentaire de son budget de
1987 a abouti à une expansion massive du crédit et à une
augmentation des prix de l'immobilier de 68 % entre 1987-88. En 1989, afin de
modérer cette expansion du crédit, la banque centrale de Finlande
a réagit en augmentant les taux d'intérêt et les
réserves obligatoires. Or, entre 1990 et 1991, avec la
baisse des échanges avec l'Union Soviétique, la situation
économique s'est aggravée, ce qui a provoqué une chute
brutale des prix des actifs, et une diminution du PIB de 7 %. La
première banque à avoir de grandes difficultés de
liquidité était la Skop Banque que le groupe de caisses
d'épargne l'a soutenue en lui injectant des capitaux en octobre 1990.
Dans l'objectif de sauver et maintenir la confiance dans le système
bancaire, La Banque de Finlande a pris en charge, par le biais d'une importante
injection de capitaux, qui a débouché sur la création de
deux nouvelles sociétés de gestion détenues et
gérées par elle. Dès lors, en mars 1992, plusieurs banques
ont été soutenues par le gouvernement qui leur a fourni des
capitaux à hauteur de 8 milliards de mark finlandais afin
d'éviter tout resserrement brutal des crédits. Or, le
début de la crise systémique commença à se faire
sentir en juin 1992, lorsqu'il s'est avéré que 41 caisses
d'épargne étaient en difficultés. Et pour remédier
à ce risque, ces caisses ont été regroupées dans la
Caisse d'épargne de la Finlande, et encore une fois, les actifs à
risques ont été transférés à la
propriété de l'État, tandis que le contrôle des
banques en difficulté représentait 97% des actifs de la banque de
Finlande. En août 1992, le gouvernement annonça la protection de
tous les créanciers et cette garantie s'est transformée en
loi.
La Suède a aussi assisté à une expansion
persistante du crédit vers la fin des années 80 qui a conduit
à un boom immobilier. Cependant, à l'automne de 1990, la
situation a changé avec le resserrement du crédit bancaire : les
taux d'intérêts ont enregistré une hausse excessive, dans
ce qui se situé dans une tentative des autorités
monétaires d'éviter la dévaluation du taux de change. Dans
ce contexte macroéconomique instable, un certain nombre de banques ont
eu de graves difficultés en raison de prêts basés sur une
surévaluation de la valeur des actifs. La banque d'épargne,
Forsta Sparbanken, a enregistré de lourdes pertes sur les
prêts, ce qui a nécessité de lui injecter de l'argent; elle
est suivie par la Nordbanken, la troisième plus grande banque
dont l'Etat détenait 71% des capitaux propres. Pour les sauver, Le
gouvernement leur a fourni des garanties qui se sont transformées par la
suite en prêts. La Gota Banque, la quatrième plus grande
banque commerciale a également signalé des problèmes en
avril 1992. En conséquence, l'économie suédoise a connu un
effondrement des prix des actifs immobiliers, une dévaluation du taux de
change, et un endettement des banques en devise étrangère. Enfin,
rien n'allais pour le système financier suédois.
2. La crise asiatique, 199 7-1998
« Le 2 juillet 1997, quand le baht thaïlandais
s'effondra, nulle ne savait qu'il s'agissait du coût d'envoi de la crise
économique la plus gigantesque depuis la grande dépression :
partie d'Asie, elle allait s'étendre en Russie, en Amérique
latine, et menacer le Monde entier » (Stiglitz, 2002, P. 153)
Cette phrase de Joseph Stiglitz montre bien l'ampleur de cette
crise qui au départ était considérée comme crise
passagère. En effet, c'était une crise structurelle qui sera
aggravée par les politiques économiques appliquées et
inspirées des institutions de Bretton Woods.
Qu'est ce qui s'est vraiment passé alors? Quelles
étaient les principales causes de cette crise ? Les causes de la crise
asiatique qui partie de Thaïlande en juillet 1997, touchant successivement
la plupart des pays de la région (Philippines, Malaisie,
Indonésie, Corée), et dans une moindre mesure, Taiwan, Hong Kong
et Singapour sont encore sujettes à débat. Pour certains auteurs
l'origine de la crise réside avant tout dans les
déséquilibres macroéconomiques et financiers et les
déficiences des politiques économiques de ce pays, même si
la propagation de la crise et ses conséquences économiques ont
été amplifiées par des comportements de panique. D'autres
auteurs, tout en reconnaissant les faiblesses de ces économies,
insistent avant tout sur le changement de comportement des investisseurs, et
sur les politiques fastidieuses menées au début de la crise, tant
par le FMI que par les autorités nationales (D. Cohen et R. Portes,
2003).
Ici, ces deux approches seront intégrées
simultanément, donc des indicateurs macroéconomiques et
microéconomiques relevant des comportements des acteurs. Ces pays
touchés par la crise ont connu pendant plus de deux décennies des
performances économiques notables. Ils avaient
généralement des budgets équilibrés, des taux
d'intérêt modérés et des situations
macroéconomiques enviables. En revanche, des déséquilibres
de nature microéconomique s'étaient accumulés dans les
portefeuilles des créanciers des banques, dans la gestion de risque de
change, dans l'endettement de cours terme et dans le comportement des
investisseurs. L'arrivée de vagues de capitaux privés dans un
environnement financier libéralisé s'était traduite par
des bulles boursières et immobilières, notamment en
Thaïlande, ce changement intervient au milieu de 1997 et déclenche
un engrenage de perte de confiance des investisseurs, sorties de capitaux,
dépréciation monétaire, difficulté des entreprises
et endettés. Il s'en est suivi une généralisation de la
crise financière.
A partir du moment où ces enchaînements sont
déclenchés, il est difficile de les enrayer. Les
difficultés commencent en Thaïlande : la situation
macroéconomique a commencé à se dégrader à
la mi-juillet 1997, une situation qui se caractérisait par un
ralentissement des exportations dû à la récession
japonaise, à l'appréciation relative du Baht et à la
concurrence des productions chinoises. Des pressions à la baisse
s'exercent sur le Baht thaïlandais, notamment en raison des
opérations des résidents souhaitant couvrir leurs dettes
étrangères en devise. Pour les contenir, la banque centrale de
Thaïlande
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engage une grande partie de ses réserves dans la vente
à terme de dollars, augmentant encore ainsi son exposition au risque en
cas de dévaluation. Finalement, après l'annonce des pertes
à venir de la finance One, l'une des principales institutions
financières thaïlandaises, le gouvernement laisse le bath flotter
et se dévaluer rapidement. La banque thaïlandaise a donc
abandonné l'ancrage du Bath au dollar. Ces difficultés se
propagent rapidement à d'autres pays voisins et de développement
similaire (Corée du Sud et Indonésie) par un
phénomène dit de « contagion ». Ces nouvelles
dimensions donnent aux crises un caractère de troisième
génération (Cartapanis, 2003).
Ainsi, le Baht descend aux enfers en quelques semaines,
plongeant de 25 THB/Dollar à 51 THB/Dollar au pire de la crise.
Très vite, les éléments imprévus ou troublants se
sont toutefois multipliés. Le plus frappant est le dynamisme de la
contagion régionale : la Malaisie a abandonné son ancrage le 8
juillet, suivie par les Philippines le 11, tandis que le même jour
l'Indonésie élargissait ses marges de fluctuation de 8% à
12%. Jusqu'à la fin de l'année, ces monnaies subiront une
dépréciation comprise entre 35% et plus de 80%, dans un contexte
de reflux massif des capitaux internationaux hors la région (tableau 2).
En octobre, une attaque spéculative massive a eu lieu sur le Hong-Kong
dollars, mais elle est contenue par des mesures draconiennes
(élévation du taux d'intérêt interbancaire au jour
le jour à 300% au plus fort de la semaine noire de mi-octobre 1997).
L'effet à court terme de la dépréciation
aussi profonde du Dollar de Hong-Kong et du Won sud-coréen (qui flotte
autour de ce dernier) est double. D'abord, toutes les dettes en dollars et
surtout les dettes privées, deviennent insolvables, d'autant plus que
leur structure est en générale à très court terme,
la moitié d'entre elles ont une maturité d'environ un an
seulement. (Gravereau et Trauman, 2001)
Ces dettes privées sont gigantesques : 100 milliards
de dollars en Corée, 70 en Thaïlande, 56 en Indonésie, 25
dollar en Malaisie. La plupart de ces crédits bancaires privés se
trouvent en situation de créances douteuses, à commencer par les
banques locales dont on connaît la fragilité. Le management du
risque de crédit est partout pris en défaut.
Le second effet est de restaurer la confiance des
marchés financiers pour enrayer la chute. Ce qui relève de la
compétence des autorités politique. Le tableau 7 montre que ces
dépréciations sont à l'origine des fuites de capitaux
massifs dans ces pays
Tableau 2. Flux de capitaux privés dans cinq
pays asiatiques (Corée, Indonésie,
Malaisie, Philippines,
Thaïlande, en milliards de dollars)
Source : Radelet et Sachs (1998)
On remarque clairement dans ce tableau l'augmentation rapide
des entrées de capitaux entre 1994 et 1996, ainsi que la violence
extrême du retournement en 1997. L'intensité du retournement,
mesurée par les variations des flux dans la balance des capitaux avant
et après la crise est de 105 milliards de dollars dont 77 milliards pour
les seules banques commerciales.
Dans cette crise, les facteurs du risque systémique
caractérisés par : l'afflux massif de capitaux étrangers,
systèmes financiers inaptes à la libéralisation
précipitée, ancrage des monnaies sur le dollar sont tout
réuni (Aglietta, 2001, P.29). Cette crise n'a pas tardé à
affecter d'autres économies émergentes, en particulier la Russie
Août 1998.
3. La crise argentine, 2001
Le cas de ce pays est très révélateur,
car il réuni tous les facteurs déclencheurs d'une crise de
troisième génération. Tout comme dans les autres pays, se
trouvent au centre du déclenchement de la crise un taux de change fixe
devenu progressivement irréaliste et un endettement extérieur
insoutenable qu'il s'agisse des emprunts obligatoires du gouvernement, des
lignes de crédits interbancaires ou des dettes contractées par
les entreprises. La particularité de l'Argentine est le Currency
Board, un système monétaire gageant chaque Peso sur
un dollar américain. Dans un tel système, la monnaie locale
est
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aussi bonne que la devise étrangère puisque chaque
Peso émis par la Banque centrale correspond à un dollar qu'elle
détient en réserve.
Examinons alors la genèse et le manifeste de la crise.
Afin de sortir du marasme économique et de l'hyperinflation, l'Argentine
avait opté dès 1991, pour un régime de Currency
Board couplé à une libéralisation financière
totale afin de voir les capitaux étrangers revenir alimenter
l'activité économique. Le système de Currency
Board permet de contrôler l'inflation et d'attirer des capitaux
étrangers en offrant une garantie contre le risque de change. En outre,
ce système retire toute latitude à la politique monétaire;
ainsi toute entrée de capitaux entraîne une expansion de la masse
monétaire et inversement.
Ces mesures, accompagnées d'un programme de
privatisation apportent des recettes supplémentaires à l'Etat,
connurent un vrai succès jusqu'en 1996. Malheureusement, les
évènements qui suivent infligent au système politique
argentin des pressions insoutenables.
Quatre choses externes surviennent successivement : les prix
des produits primaires exportés par l'Argentine cessent de monter, la
croissance américaine fait que le dollar américain
s'apprécie par rapport à l'ensemble des monnaies, le coût
du capital emprunté par les économies émergentes
s'élève à la suite la crise des pays asiatiques. En plus,
le Brésil, le premier partenaire commercial de l'Argentine
dévalue le Real en 1999.
Ayant été élu par un second mandat
présidentiel en 1996, M.CARLOS MENEM qui s'est séparé de
M.CAVALHO cherche à obtenir les soutiens politiques nécessaires
pour un troisième mandat, pourtant proscrit par la constitution. Or, le
système de Currency Board ne lui permet pas de faire
tourner la planche à billets face à un déficit
publique insoutenable (6% du PIB en 1996), et la hausse rapide des finances
publiques s'explique par la progression du service de la dette, la
montée du chômage, la reforme ambitieuse du système des
retraites mais aussi par l'augmentation des effectifs des fonctionnaires
provinciaux et par la corruption. Dans le même temps, les recettes de
l'Etat stagnent. Carlos Menem ne réussit pas à faire modifier les
règles constitutionnelles en sa faveur, et à la fin 1999, il
laisse la place à Fernand de la Rua, le candidat non péroniste de
l'alliance qui ne bénéficie pas de la majorité
parlementaire au Congrès. Mr. De la Rua promet de réduire le
déficit budgétaire, pour avoir le soutien du FMI alors que le
pays est en récession.
Le 12 janvier 2001, le FMI annonce qu'il accepte d'augmenter
la ligne de crédit de l'Argentine de 6,7milliards de dollars à
14milliards de dollars. Mais, le rejet du congrès à
majorité péroniste du
programme budgétaire présenté par le
Ministre de l'Economie, M. Lopez va faire disparaître la dernière
chance de sauvetage de la crise d'émission.
Mr. De la Rua, fait appel alors à Domingo Cavalho,
l'artisan du miracle des années 1990. Il va prendre des mesures
hétérodoxes pour relancer la croissance. Ainsi en dépit
des règles de Mercosur, il augmente les tarifs
douaniers pour protéger l'économie argentine, de son voisin
brésilien. Plus grave encore, il annonce le 19 juin 2001 que le Peso est
désormais fixé par rapport à deux monnaies, le dollar et
l'Euro, ce qui revient à détacher le Peso du dollar. Les
investisseurs demandent ainsi une prime de risque élevée pour
détenir des obligations argentines, ce qui fait monter les taux
argentins à plus de 10%. Ce n'est que le début de
l'envolée des Spreads de taux, au-dessus des taux
américains correspondant, ce qui aggrave encore la récession.
Les mesures dangereuses de D. Cavalho ne s'arrêtent pas
là. Après l'éviction de Pedro Pou, le Gouverneur de la
banque centrale a pris des mesures draconiennes. Ainsi, les banques sont
désormais contraintes d'échanger les obligations d'Etat qu'elles
détiennent et qui rapportent en théorie des taux
d'intérêt élevé contre de nouvelles obligations dont
le taux est fixé à niveau beaucoup plus faible. Les caisses de
retraites étaient également obligées d'acheter
prioritairement les obligations d'Etat dont ne veulent plus les banques
d'investissements étrangers.
Le FMI a décidé d'accroître le
crédit stand-by de l'Argentine de 21,5 milliards de dollars et
autorise un tirage immédiat de 6,3milliards de dollars. En
décembre 2001, la convertibilité est suspendue,
l'Argentine suspend le remboursement de sa dette et le gouvernement doit
démissionner. La monnaie est dévaluée quelques semaines
plus tard. Comme le suggère Rogoff K., l'économiste en chef de
FMI, dans le cas de l'Argentine, le mixage de politique budgétaire,
endettement et régime de change ne sont pas soutenable. En maintenant
obstinément le système du Currency Board durant ces
années de récession tout en voulant faire face à ses
contraintes de remboursement, le gouvernement fut finalement contraint de
contingenter les retraits des dépôts bancaires des particuliers en
décembre 2001, provoquant une crise sociale et politique qui n'est pas
encore résolue22 .
22 Portes et Cohen, op.cit.