CHAPITRE 2 : PARTIE EMPIRIQUE
La méthodologie et l'interprétation des
résultats de notre étude seront présentées dans
cette partie. Pour l'analyse des chocs, l'outil privilégié reste
le modèle vectoriel autorégressif (VAR). Cette
modélisation a aussi d'autres avantages et est la réponse
à la critique de Sims. Avant son estimation, il sera
procédé à une description du modèle VAR, une
justification des variables retenues et une étude des
propriétés des séries. A partir de l'estimation, nous
dériverons une fonction de réponse impulsionelle.
1. Modèle VAR
La modélisation VAR s'est développée
à la suite des insuffisances de l'approche à équations
simultanées relevées notamment par Christopher A. Sims. Sa
critique est que la distinction entre variables endogènes et
exogènes, dans ces modèles, est ad hoc. On postule
l'exogénéité de certaines variables sans justification
statistique. Ainsi, le modèle VAR ne pose aucun à priori
sur l'exogénéité des variables du modèle. Elles ont
toutes le même statut et sont traitées de la même
façon.
Soit le système d'équations structurelles :
BYt = Bo + Ef-iBtYt-i + ut (1),
où B est la matrice (k × k) des relations de
simultanéité entre les Yt, les éléments de
sa diagonale principale sont 1. Bo (k × 1) et Bi (k × k) sont
respectivement la matrice des
GYu
constantes et celle des paramètres associés aux
décalages, respectivement. Yt = ? J est le
Ykt
Guit
vecteur des variables du modèle en t et ut = ? J
la matrice contenant les écarts aléatoires
ukt
(innovations) de toutes les équations du
système. Ces innovations sont indépendantes entre elles,
autrement dit chacune est spécifique à une équation donc
var(ut) = Ù, avec matrice diagonale contenant les variances des
écarts aléatoires de chaque équation. (1) est la
représentation structurelle d'un VAR d'ordre p,
VAR(p).
Chocs de prix du pétrole et macroéconomie au
Tchad
Partie empirique
En pré-multipliant les deux membres de (1) par
B-1, on aboutit à la forme réduite (ou standard) du
modèle VAR, soit :
Yt = Ao + lAiYt-i+ Et (2),
où AC = B-1Bi , i = 0, 1, ... , p et Et =
B-1 ut, avec var(Et) = Ó. On remarque que les innovations de
la forme réduite sont des combinaisons de celles de la forme
structurelle et :
var(Et) = var(B-1 ut) =
B-1Ù(B-1)' = Ó (3).
L'estimation de la forme réduite ci-dessus (2) doit
permettre de retrouver la forme structurelle du VAR par une identification. La
forme réduite fournit les estimations de pk2 + E
éléments des matrices A, et n(n + 1)/2 éléments de
la matrice variance-covariance . Or, pour déterminer la forme
structurelle, les (n2 - n) éléments de B,
pk2 + E éléments des Bi et n éléments de
doivent être connus. Il apparaît qu'il y a moins de
paramètres estimés dans la forme réduite qu'il n'en faut
retrouver dans la forme structurelle. D'où, la nécessité
d'imposer n(n - 1)/2 restrictions dans la forme réduite pour une
identification complète.
A ce niveau se pose la question d'où poser ces
restrictions pour identifier la forme structurelle et retrouver les
perturbations structurelles, essentielles pour une analyse de choc. Nous savons
par ailleurs qu'une matrice symétrique définie positive, comme la
matrice de variance- covariance des résidus de la forme réduite,
peut s'écrire sous la forme : HDH' où U est une matrice diagonale
et T une matrice triangulaire avec des 1 sur la diagonale principale. En
observant attentivement (3), on réalise qu'on peut identifier U à
et T à B-1 à la seule différence que cette
dernière n'est pas triangulaire.
Pour parvenir à identifier le modèle et
retrouver les innovations structurelles, il suffit donc de transformer les
variables de la forme réduite en les pré-multipliant par B
après une triangularisation qui permet, en fait, d'imposer les
contraintes identifiantes. La décomposition de Choleski applique une
approche purement mathématique de triangularisation. Cela est fortement
contesté dans la mesure où des coefficients (non nuls) ayant une
certaine
Chocs de prix du pétrole et macroéconomie au
Tchad
Partie empirique
interprétation économique peuvent être
annulés. De nombreux auteurs recommandent une justification
économique à l'imposition des contraintes. Le modèle issu
de cette dernière démarche est désigné par VAR
structurel.
2. Données et spécification du modèle
Pour analyser l'impact des chocs de prix du pétrole
sur les variables macroéconomiques, nous avons choisi la
modélisation VAR et de limiter le cadre de l'étude au Tchad.
C'est un pays membre de la Communauté Économique et
Monétaire de l'Afrique Centrale (CEMAC) qui produit du pétrole
depuis 2002. Les principales variables retenues sont le prix mondial du
pétrole en dollar, le PIB réel et l'indice de prix à la
consommation (IPC)3.
Comme décrit dans la première partie, le choc
de prix du pétrole devrait agir sur la sphère réelle de
l'économie. C'est ainsi que l'indice de prix à la consommation et
le PIB réel ont été choisis. Ce dernier, neutralisant
l'effet des prix dans la variation des PIB nominaux, est plus
représentatif de l'activité réelle que le PIB nominal. Les
données sur ces deux variables proviennent de la base des données
de la Banque des États de l'Afrique Centrale (BEAC) servant à
réaliser la programmation monétaire. La période couverte
par l'analyse s'étale du 1er trimestre 1997 au 4e trimestre
2007. L'IPC étant mesuré sur une base mensuelle, nous avons
dû calculer des indices trimestriels en faisant des moyennes
arithmétiques simples. Cela permet d'accorder la même importance
à tous les mois. Pour le PIB réel qui est annuel, une
trimestrialisation a été réalisée par la technique
de Goldstein et Khan. Les prix du pétrole brut sont ceux à
l'importation des États-Unis4. Ils représentent une
bonne approximation du prix mondial du pétrole. Ces prix mensuels ont
aussi été ramenés à une échelle
trimestrielle par moyenne arithmétique. Toutes ces variables sont
exprimées en logarithme.
Ainsi, l'écrire de notre modèle VAR, avec LO1Lt
représentant le logarithme du prix du pétrole en t, L1PCt le
logarithme de l'IPC en V et LP1Bt le logarithme du PIB réel en t, donne
:
BYt = Bo + + ut
3
Les Annexes 1 et 2 présentent les graphiques et quelques
statistiques descriptives des séries.
4 ·
Disponibles dans le Monthly Energy Review de l'Energy
Information Admistration du Department Of Energy
sur
www.eia.doe.gov/mer/
Chocs de prix du pétrole et macroéconomie au
Tchad
1 923 924 LO1Lt 92Z
\i2 \13 \14 [ \32
C
34 34
r
Partie empirique
avec B = G932 1 934 J, Yt =
GL1PCti, Bo =G93Z1, Bt= et
942 943 1 LP1Bt94Z
Uit
Ut = GU2t1.
U3t
L'une des questions qui se pose à ce niveau est
l'ordre de retard optimal qui permet d'avoir des écarts
aléatoires non corrélés (bruits blancs gaussiens).
Plusieurs critères d'information5 peuvent être
utilisés pour retenir le nombre optimal de retard. Parmi ceux-ci, on
distingue le critère d'information d'Akaike (AIC) et le critère
d'information de Schwarz (SC). L'ordre de notre modèle sera celui qui
minimise le critère d'information.
Tableau 1 : Calcul des critères
d'information
Retard
|
0
|
1
|
2
|
3
|
4
|
5
|
6
|
7
|
AIC
|
-1.876
|
-9.017
|
-9.544
|
-9.690
|
-10.063
|
-10.084
|
-10.996
|
-11.010*
|
SC
|
-1.745
|
-8.495
|
-8.630*
|
-8.384
|
-8.365
|
-7.994
|
-8.514
|
-8.136
|
HQ
|
-1.830
|
-8.833
|
-9.222
|
-9.230
|
-9.464
|
-9.347
|
-10.12*
|
-9.997
|
|
Source : L'Auteur
Note : * indique l'ordre de retard optimal selon le
critère d'information.
AIC, SC et HQ : Akaike, Schwarz et Hannan - Quinn Information
Criterion, respectivement.
Selon le critère de Schwarz, l'ordre 2 de retard est
celui qui correspond au minimum, pour un nombre de retard maximum allant
jusqu'à 7. Pour les autres critères, l'ordre optimal varie, 6
pour le critère de Hannan - Quinn et 7 pour celui de Akaike. Nous
retenons dans notre spécification l'ordre optimal fourni par le
critère de Schwarz. Donc, notre modèle VAR est d'ordre 2.
Même si la détermination de l'ordre du modèle n'exige pas
que soient connues les propriétés stochastiques des
séries, ces dernières sont cruciales dans la phase
d'estimation.
5 La forme générale des
critères d'information, pour un ordre p donné, est : Cr(p) =
log(det Óc) + ST((p) où det Ób
est le déterminant de la matrice de variance - covariance de la forme
réduite du VAR, cd une séquence indexée sur la taille
de l'échantillon f et (p(p) une fonction pénalisant les ordres de
retard importants. Ainsi,
log logdpk2. E est le
A1C(p) = log(det Óc) + d3
pk2, SC = log(det Ó 1° d
c) + dpk2 et mn = log(det
Óc) + d
nombre de variables du modèle. Le plus souvent l'ordre
optimal fourni par HQ est compris entre celui de Schwarz et celui de Akaike,
c'est-à-dire p*(SC) = p*(HQ) =
p*(A1C).
*(A1C).
Chocs de prix du pétrole et macroéconomie au
Tchad
Partie empirique
3. Propriétés des séries
Il s'agit ici de vérifier la stationnarité des
séries inclues dans le modèle. Lorsque les séries sont
stationnaires, l'estimation du VAR peut se faire avec la méthode des
moindres carrés ordinaires, dans la mesure où dans toutes les
équations on trouve les mêmes variables explicatives. Si les
séries exhibent un ordre non nul d'intégration, on recherchera
l'existence de relations de cointégration entre elles. En cas de
cointégration, on estime un VAR cointégré aboutissant
à un modèle vectoriel à correction d'erreur (VECM). Sinon,
le modèle sera estimé en différence (une
différenciation d'ordre permettant de stationnariser les séries).
Dans le cas où on trouve un mélange de séries
stationnaires et non-stationnaires, ces dernières doivent être
différenciées afin de les stationnariser.
L'ordre d'intégration d'une série est le nombre
de différenciations nécessaires pour la rendre stationnaire. Pour
analyser la stationnarité, on teste la présence d'une racine
unitaire dans la série. L'hypothèse nulle est la présence
d'une racine unitaire, donc de non-stationnarité de la série. Les
résultats du test de Phillips - Perron du tableau 2 ci - dessous
montrent que toutes les séries sont intégrées d'ordre 1,
au seuil de significativité de 5 %. Aucune des séries en
différence ne présentent de tendance déterministe (trend)
ni de constante significatives.
Tableau 2 : p - values associés au Test
de Phillips - Perron
Variables
|
|
En niveau
|
|
En différence première
|
|
Constante
|
p-value du test
|
Trend
|
Constante
|
p-value du test
|
L1PC LO1L LP1B
|
0,0624* (0,2561) 0,0043** (0,2067) 0,2169 (0,7427)
|
0,0419** (0,3190) 0,9672 (0,9458) 0,8498 (0,9198)
|
(0,9830) (0,9453) (0,9976)
|
0,9470
(0,0000) ***
0,3978
(0,0013)***
0,9255
(0,2319)
|
0,7512
(0,0000)***
0,1730
(0,0002)***
0,1249
(0,0729)*
|
(0,0000)*** (0,0000)*** (0,0298)**
|
|
Source : L'Auteur
Note : Entre parenthèses sont les p - values de la
statistique de Phillips - Perron. *, **, *** représentent la
significativité aux seuils de 10, 5 et 1 % respectivement.
Chocs de prix du pétrole et macroéconomie au
Tchad
Partie empirique
Lorsque que, dans un modèle, toutes les séries
sont intégrées, il convient de vérifier s'il n'existe de
relation stable de long terme entre elles dont il faudrait tenir compte dans
l'estimation. Dans le cas de trois variables, il peut exister au maximum 2
relations de cointégration. Le test de Johansen permet, dans un cas
multivarié, de vérifier l'existence des relations de
cointégration. Ce test porte sur le rang de la matrice de la relation
suivante :
ÄYt = ÐYt-i + Eî_i Ot
ÄYt-i + vt , (4).
(4) est obtenue par une transformation de Fuller
appliquée à (2). Tous les termes de la relation ci-dessus
étant en différence (sauf Yt-1), on peut envisager qu'ils soient
stationnaires. Pour Yt-1, le rang de la matrice apporte une partie de la
solution.
·
Si le rang de la matrice est 3, c'est-à-dire est de
plein rang, il faut, pour qu'il y ait relation de cointégration, que
ÐYt-isoit stationnaire (autrement dit, Yt-i
stationnaire). Le modèle peut donc être estimé à
niveau.
·
Si le rang de est zéro, alors il n'existe pas de relation
de cointégration et l'estimation doit se faire en différence.
· Si le rang est compris entre 0 et 3 exclus, il existe
alors de relations de cointégration et l'estimation d'un VECM est alors
possible.
En pratique, le test se déroule de façon
séquentielle (par exclusion d'hypothèses alternatives).
On teste Ho : rang ( ) = ro contre H1 : rang ( ) > ro, pour
ro = 0, 1, 2. A chaque fois que l'hypothèse nulle est rejetée, on
choisit le rang suivant. Le test prend fin dès lors qu'on ne rejette pas
une hypothèse nulle.
Tableau 3 : Test de Johansen
Hypothèse nulle
|
Valeur propre
|
Statistique de la trace
|
p - value
|
ro = 0
|
0.462947
|
33.10456
|
0.0201**
|
ro = 1
|
0.185893
|
8.238244
|
0.4403
|
ro = 2
|
0.000293
|
0.011702
|
0.9136
|
Source : L'Auteur
Note : ** significativité au seuil de 5 %.
Chocs de prix du pétrole et macroéconomie au
Tchad
Partie empirique
D'après les résultats du test de
cointégration de Johansen présentés au tableau 3, les
trois séries LO1Lt, L1PCt et LP1Bt n'ont aucune relation stable de long
terme entre elles. L'estimation de notre modèle VAR se fera donc en
première différence.
4. Estimation et interprétation des résultats
Les séries du modèle ne présentant aucune
relation de cointégration entre elles (et le rang de étant
égal à zéro), le modèle s'estime alors en
différence. Ensuite, nous dériverons une fonction de
réponse impulsionnelle pour l'analyse des effets d'un choc.
Souvent, l'estimation des VAR standards fournit des
résultats difficilement interprétables économiquement.
Lors de l'identification, des coefficients non nuls peuvent être
annulés. C'est pourquoi, au tant que faire se peut, il est
recommandé d'imposer des restrictions tirées de la théorie
économique, donc construire un VAR structurel. Dans notre modèle,
au moins 3 contraintes identifiantes sont nécessaires.
Le Tchad étant un pays price - taker sur le
marché du pétrole brut, son comportement à travers les
évolutions de son PIB réel ne devrait pas affecter les cours
mondiaux, ni à court terme ni à long terme dans les conditions
actuelles. Cet argument reste aussi valable entre l'indice de prix à la
consommation tchadien et le prix mondial du brut. Les conditions de prix,
à long terme, ne déterminent pas le niveau du PIB. A long terme,
ce sont plutôt les conditions sur la productivité qui affectent la
production. Une étude de Mvondo T. et Mounkala E. en cours sur les
déterminants de l'inflation en zone CEMAC a montré que les prix
du pétrole contribuent pour 0,25 dans la hausse de l'IPC dans le cas du
Tchad. Cette information ne sera pas utilisée comme restriction, car le
contexte a beaucoup évolué.
En imposant toutes ces restrictions, on arrive à
l'estimation suivante :
Chocs de prix du pétrole et macroéconomie au
Tchad
Partie empirique
Tableau 4 : Estimation du modèle VAR
|
?LO1L
|
?LP1B
|
?L1PC
|
Constante
|
0.040037
|
0.004362
|
0.008681
|
|
[1.56576]
|
[1.02153]
|
[1.03386]
|
?LO1L (-1)
|
0.204177
|
0.025102
|
-0.093446
|
|
[1.14602]
|
[0.84381]
|
[-1.59719]
|
?LO1L (-2)
|
0.111090
|
-0.010948
|
0.024865
|
|
[0.69712]
|
[-0.41145]
|
[0.47516]
|
?LP1B (-1)
|
-0.057700
|
0.632899
|
-0.216917
|
|
[-0.05454]
|
[3.58317]
|
[-0.62443]
|
?LP1B (-2)
|
-0.118751
|
0.106318
|
0.149737
|
|
[-0.11311]
|
[0.60649]
|
[0.43431]
|
?L1PC (-1)
|
-0.745053
|
-0.036461
|
0.425397
|
|
[-1.72659]
|
[-0.50604]
|
[3.00197]
|
?L1PC (-2)
|
-1.231832
|
-0.003072
|
-0.758593
|
|
[-2.65965]
|
[-0.03972]
|
[-4.98762]
|
R2
|
0.370787
|
0.495641
|
0.481040
|
R2 ajusté
|
0.259750
|
0.406637
|
0.389458
|
Source : L'Auteur
Note : entre crochets sont les statistiques de Student
associés aux coefficients. Les valeurs critiques au seuil de 10 % sont -
1,6448 et 1,6448.
On observe que peu de coefficients sont significatifs. Dans
les équations du PIB et de l'IPC seules les réalisations des
variations antérieures de ses séries sont significatives. L'objet
principal de l'étude étant d'analyser les chocs de prix du
pétrole, nous allons dériver les fonctions de réponse
impulsionnelle.
Cette fonction fournit l'évolution d'une variable suite
à une impulsion, sur elle exercée, en T, toutes les autres
variables étant constantes en t = T. Cette fonction se dérive de
la forme moyenne mobile du VAR.
Chocs de prix du pétrole et macroéconomie au
Tchad
Partie empirique
Ö~L) Yt = Et, soit Yt = Ö(L)- I
Et,6 d'où Yt = ØM Et (5).
Ainsi, la fonction de réponse de yi face à un choc
sur yi peut être écrite comme :
ayL, t+1
(6).
aEÉ,t
Mais comme les perturbations du VAR estimé sont des
combinaisons des innovations structurelles, on s'aide de la relation Et =
B-1 lit pour retrouver les réponses face aux chocs
structurels non corrélés (fonction de réponse
orthogonalisée).
Dans notre cas, nous n'examinerons que les réponses du PIB
réel et de l'indice de prix à la consommation face à un
choc sur les perturbations du prix du pétrole.
Graphique 1 : Fonctions de réponse
impulsionnelle
Response to Generalized One S.D. Innovations
Response of D(LPIB) to D(LOIL)
.001 .000
-.001
-.002
-.003
-.004
-.005
-.006
|
|
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15
Response of D(LIPC) to D(LOIL)
.010 .005 .000 -.005
-.010
|
|
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15
Le PIB réel enregistre une baisse suite à un
choc sur les prix du pétrole brut. Un choc d'un écart - type
produit dans le trimestre qui suit une baisse d'environ 0,005 écart -
type. Au fil du temps, les effets de la baisse s'estompent progressivement.
Cependant, entre le 3e et le 4e trimestres, la décroissance
reprend. Les effets du choc disparaissent définitivement du
13e trimestre, mais dès le 9e ces effets
deviennent très peu sensibles. Ces analyses suggèrent que,
Chocs de prix du pétrole et macroéconomie au
Tchad
Partie empirique
dans le cas du Tchad, l'impact d'un choc du prix du
pétrole sur l'activité réelle dure un peu plus de trois
ans en moyenne. Cette persistance est certainement due au fait que les produits
pétroliers sont essentiellement importés. L'impact du choc se
diffuse très vite et ne s'amenuise que très lentement.
Contrairement aux résultats de Olomola et Adejumo (2006) et de Nagy qui
montrent que, dans les cas du Nigeria et du Koweït, l'impact des chocs
pétroliers est soit nul soit positif, le Tchad, bien que producteur de
pétrole, connait un effet récessionniste. Ce résultat se
justifie par le fait que la dépendance du PIB tchadien vis-à-vis
du pétrole est encore plus faible que dans les pays
précités. De plus, la production étant
réalisée par des compagnies étrangères, les
bénéfices sont directement placés hors du Tchad, ce qui
prive des moyens pour amortir un choc sur les prix du pétrole. En fait,
malgré la production du pétrole, le Tchad réagit comme
étant un importateur net de pétrole (toutes les ressources
tirées de la vente du pétrole n'entrant pas dans les circuits de
l'économie).
Le comportement de l'IPC, après un choc sur les prix
pétroliers, est quelque peu erratique. Des phases de baisse de l'indice
des prix succèdent à des phases de hausse. La durée des
effets sur l'IPC s'étale plus longtemps que dans le cas du PIB
réel, il faut au moins 15 trimestres en moyenne pour les voir
disparaître. La faiblesse de l'ampleur des variations de l'IPC au Tchad
peut être attribuée à la hausse du dollar face à
l'euro à laquelle est rattaché le franc CFA. Un franc CFA fort
par rapport au dollar atténue quand même les pressions
inflationnistes provenant des marchés mondiaux. Toutefois, cette analyse
reste très limitée car elle ne concerne que ces derniers
trimestres. Ces alternances des phases de hausse et de baisse trouvent
difficilement une interprétation économique. Il est alors
à soupçonner fortement un comportement saisonnier dans l'indice
trimestriel des prix à la consommation du Tchad.
Chocs de prix du pétrole et macroéconomie au
Tchad
Conclusion
|