CONCLUSION
Le thème de l'impact de choc des prix du pétrole
sur l'économie a nourri une abondante littérature. Même si
les conclusions sur les effets récessionistes de l'activité
économique et ceux inflationnistes sont largement partagées, le
débat est loin d'être clos quant aux canaux de transmission et au
rôle de la politique monétaire. Les principaux canaux de
transmission demeurent ceux liés à l'offre (augmentation des
coûts de production), ceux liés à la demande (baisse de
pouvoir d'achat) des biens et services et le taux d'intérêt. Ce
dernier canal divise les économistes, certains attribuent
l'amplification des effets aux restrictions imposées sur le taux
d'intérêt pour éviter l'inflation. Pour d'autres, les chocs
auraient la même ampleur quelles que soient les conditions sur les taux
d'intérêt.
Le contexte actuel de hausse persistante des prix du
pétrole relance de plus belle le débat. Cependant, depuis plus de
trois décennies que le sujet préoccupe, peu d'études ont
porté sur les pays de l'Afrique, sinon de la CEMAC. Un cas
réalisé au Nigeria a montré que les résultats
étaient différents de la majorité des cas. C'est ainsi que
l'investigation menée dans cette étude a pu montrer que l'effet
récessionniste du choc des prix du pétrole est bien
présent au Tchad. Cet effet est dû à la dépendance
relativement faible vis-à-vis du pétrole et aussi au placement de
l'essentiel des ressources pétrolières hors du circuit
économique national. Mais l'impact sur le niveau des prix n'est pas
discernable, certainement à cause d'un phénomène de
saisonnalité non pris en compte dans les données. L'approche mise
en oeuvre pour l'évaluation des impacts a été celle de VAR
structurel. Des restrictions de long terme liant le PIB réel, l'IPC et
les prix mondiaux du pétrole ont été imposées et
ont permis de dériver des fonction de réponse impulsionnelle.
Pendant la période retenue pour l'étude, le Tchad était
d'abord importateur puis importateur et producteur de pétrole. Ce
changement aurait peut être un impact sur les résultats.
Au vu de ces résultats, les actions que pourrait
entreprendre le gouvernement tchadien seraient d'accroître la part des
revenus tirés du pétrole automatiquement disponibles. Ainsi, en
cas de hausse substantielle des prix du pétrole, on pourrait s'attendre
à un effet positif sur l'activité. Mais, si cette mesure a
l'avantage de profiter des hausses de prix, elle accentue par ailleurs la
vulnérabilité économique à cause de l'exposition
accrue aux chocs. Pour limiter cet inconvénient, il peut être
envisagé la mise en place d'un fonds pour la stabilisation des prix
Chocs de prix du pétrole et macroéconomie au
Tchad
Conclusion
des produits pétroliers. Cela permettra d'atténuer
les effets pervers de la volatilité des prix et les hausses des
coûts de production.
Pour des mesures plus précises de politique
économique, une étude permettant de mettre en évidence les
canaux par lesquels se transmettent les chocs est nécessaire. A cet
effet, l'évaluation d'impact pourrait être faite à travers
un modèle d'équilibre général dynamique
stochastique (Dynamic Stochastic General Equilibrium). Il serait aussi
préférable de disposer des données suffisantes pour
réaliser l'évaluation depuis 2002 pour ne retenir que la
période d'exploitation du pétrole.
Chocs de prix du pétrole et macroéconomie au Tchad
Bilan de l'expérience professionnelle
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