En
résumé
La recherche en matière de prévention de la
TVMB porte à croire que les interventions seront utilisées par un
plus grand nombre de personnes, avec le temps. Le défi d'étendre
les infrastructures existantes, pour y intégrer des interventions
abordables et y assigner un personnel adéquatement formé,
nécessite un fort engagement politique. D'importance égale, les
programmes de prévention sont beaucoup plus susceptibles de
réussir si les communautés comprennent et soutiennent les femmes
qui cherchent à prévenir la transmission du VIH à leur
enfant. Lorsque les communautés seront capables d'interactions
empreintes de compassion et sans préjugés ni jugements, à
l'égard des personnes vivant avec le VIH/sida, le stigmate sera
diminué et ces personnes seront disposées à subir le test
du VIH, faisant ainsi un premier pas vers la prévention à ce
chapitre. Une approche fondée sur les droits de la personne, pour les
interventions contre la TVMB, assurera non seulement que les droits des femmes
soient respectés, mais conduira aussi à une meilleure
fidélité aux exigences du traitement - deux progrès qui
réduiront les taux de transmission périnatale du VIH.
II.5. Nutrition et
VIH/SIDA
Objectif : Réduire la proportion de
nourrissons contractant le VIH de 20 % d'ici à 2005 et de 50 % d'ici
à 2010. «Aujourd'hui, plus de 11 millions d'enfants sont orphelins
en Afrique, près de 3 millions d'enfants vivent avec le SIDA en Afrique
et la pandémie continue à se propager à grande vitesse, 7
000 enfants et jeunes étant infectés tous les jours. »-
Carol Bellamy, Directrice générale de l'UNICEF [Discours
prononcé à la Consultation des dirigeants africains, 9/9/02]
II.5.1. Transmission de la mère
à l'enfant
D'après les estimations, 800 000 enfants de moins de
15 ans ont contracté le VIH en 2001, 90 % d'entre eux du fait de la
transmission de la mère à l'enfant. La très grande
majorité des mères séropositives, ainsi que des enfants
atteints du SIDA, vivent en Afrique. Les priorités de l'UNICEF en ce qui
concerne la nutrition et le VIH/SIDA sont doubles : aider les mères
séropositives à décider en toute connaissance de
l'alimentation de leurs nourrissons et répondre aux besoins de millions
d'enfants touchés par le virus.
Les mères séropositives sont confrontées
à un terrible dilemme lorsqu'elles doivent décider comment
nourrir leur nourrisson. Sans intervention préventive, de 5 à 20
% environ des nourrissons nés de mère séropositive
contractent le VIH par l'intermédiaire du lait maternel s'ils sont
nourris au sein pendant deux ans. (Chaque année, 200 000 enfants
contractent le virus par cette voie.) Ceci dit, si une mère n'allaite
pas, son nourrisson a un risque six fois plus élevé de mourir
pendant les deux premiers mois de sa vie de maladies infectieuses comme la
diarrhée et les infections respiratoires. Plusieurs
facteurs influent sur le risque de transmission, y compris la charge
virale ou quantité de virus présent dans l'organisme de la
mère (le risque est le plus élevé après l'infection
et lors de l'apparition du SIDA), la durée de l'allaitement (plus la
durée est longue, plus le risque est grand), l'exclusivité de
l'allaitement (l'allaitement exclusif pendant les trois premiers mois peut
réduire le risque) et l'état des seins (s'il y a des
lésions autour des mamelons).
La situation est compliquée par le fait que la grande
majorité des femmes séropositives des pays en
développement ne connaissent pas leur séropositivité.
« Nos voisins ne sont plus comme avant - ils ont
pris leurs distances. Ils devraient se distancer du virus, et pas de nous.
» - Manuel, 13, rendu orphelin par le SIDA, Ethiopie. [SOWC, 2002]
La situation de nombreuses femmes des pays en
développement est exacerbée par la pauvreté ou les
pressions sociales.
Il se peut qu'une mère n'ait pas accès à
l'eau potable nécessaire pour préparer en toute
sécurité des substituts du lait maternel. Les autres
possibilités qui existent peuvent être d'un coût prohibitif
ou il se peut qu'elles vivent trop loin du point d'approvisionnement pour y
accéder sans interruption. Enfin, les autres méthodes
d'alimentation des nourrissons peuvent faire l'objet de tabous ou de
préjugés. Redoutant d'être exclues, de nombreuses femmes
préfèrent souvent ne pas révéler leur
séropositivité à leur partenaire, leur famille ou la
collectivité.
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