Conclusion générale
Quelle est l'influence du niveau d'adoption des
technologies de l'information et de la communication sur la performance des
entreprises de micro finance de la ville de Yaoundé ?
C'est à cette question que notre étude tenait
à répondre. L'objectif principal fut d'évaluer l'impact de
la diffusion des TIC sur la performance des entreprises de micro finance de la
ville de Yaoundé.
La première partie de l'étude a
présenté les technologies de l'information et de la
communication, leur diffusion et leur importance dans l'entreprise avant de
ressortir à partir de la littérature quel pouvait être leur
impact sur la performance des entreprises.
Cette partie nous a permis de constater une forte
intégration des technologies dans les économies en
générale et en particulier dans les économies en voie de
développement. Ainsi au Cameroun, nous avons vu la réponse
gouvernementale à travers la défiscalisation du matériel
informatique, et un ensemble de programmes visant à sensibiliser les
populations à aller à l'école de l'informatique. Dans
cette même partie la littérature montre que l'impact des TIC varie
en fonction des secteurs d'activité, et semble plus considérable
dans le secteur des services.
Dans la deuxième partie il était question dans
un premier temps de mettre en évidence le secteur de notre étude
(EMF) avant d'évaluer dans un second temps l'influence du niveau
d'adoption des TIC sur la performance des EMF.
Les résultats de l'analyse ont permis de relever d'une
part les caractéristiques de notre échantillon et d'autre part
l'influence du niveau d'adoption sur les différentes variables de
performance retenues.
S'agissant de la caractérisation des EMF, bien que ces
derniers aient vue leurs investissements dans les TIC augmenté au cours
des cinq dernières années, on note cependant que, la
majorité des EMF ont un niveau moyen d'adoption des TIC comme le montre
le graphique 8.
S'agissant de l'influence du niveau d'adoption sur la
performance, deux hypothèses ont été émises. La
première relative à la variable réduction temps
d'exécution des tâches et la seconde portant sur la variable
augmentation de la clientèle.
A l'aide du logiciel statistique SPSS 10.0 nous avons
utilisé dans un premier temps le test de corrélation de Pearson
pour apprécier le lien entre le niveau d'adoption et les deux variables,
et dans un second temps le test d'indépendance de Mann Whitney pour
mesurer la différence de performance par rapport au niveau d'adoption
des TIC.
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L'hypothèse H1 selon laquelle plus les EMF
s'informatisent plus ils sont performants en terme de réduction du temps
d'exécution des tâches est confirmée. Mais il faut
mentionner que le lien entre le niveau d'adoption et la réduction du
temps d'exécution des tâches n'est pas significatif à cause
de la non formation des personnes utilisatrices des TIC qui a pour corollaire
une sous utilisation du matériel disponible.
Pour ce qui est de la deuxième hypothèse
similairement formulée à la première mais portant sur la
variable augmentation de la clientèle, nous sommes arrivé au
résultat selon lequel plus les établissements de micro finance
s'informatisent plus ils augmentent leur clientèle de manière
significative confirmant entièrement notre hypothèse.
Au terme de ce travail, il est important de retenir que les
technologies de l'information et de la communication ont une incidence positive
sur la performance des entreprises en générale et les entreprises
des services en particulier. Cependant il est impératif de relever que
les technologies de l'information et de la communication ne sont pas une
panacée en ce sens qu'investir dans les TIC ne compense pas une mauvaise
gestion, un manque de compétences, une insuffisance de concurrence ou
une faible capacité d'innovation. En conséquence, toutes les
entreprises ne parviennent pas à rentabiliser leurs investissements dans
les TIC.
Nous ne pouvons achever ce travail sans toutefois
émettre quelques suggestions qui vont d'une part à l'endroit des
autorités gouvernementales et d'autre part aux dirigeants
d'entreprises.
S'agissant des autorités gouvernementales, elles doivent
:
Promouvoir la mise en place d'un cadre juridique,
réglementaire et fiscal favorable au développement des TIC ; en
sens qu'un environnement concurrentiel incite les entreprises à investir
davantage dans les TIC pour renforcer leurs performances qu'un environnement
protégé.
Promouvoir l'amélioration des infrastructures de
télécommunication et favoriser leur accessibilité.
S'agissant des dirigeants d'entreprises, ils doivent
opérer les investissements complémentaires qui s'imposent pour
bénéficier du potentiel qu'offrent les TIC ; notamment la
formation du personnel à l'utilisation des TIC.
L'une des limites de ce travail est de ne s'être
intéressé qu'au secteur de la micro finance et
particulièrement aux EMF de la ville de Yaoundé.
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