I Organisation des EMF au Cameroun
En exécution des directives gouvernementales pour la
consolidation et la promotion du secteur de micro finance, quelques actions ont
été menées au niveau du ministère des finances et
du budget (devenu ministère des finance uniquement lors du dernier
remaniement ministériel), à l'instar de la signature en Avril
2001 par le premier ministre, chef du gouvernement de la déclaration de
la politique nationale de promotion et de consolidation de la micro finance. La
mise en oeuvre de cette politique s'effectue au travers de trois types
d'instances :
· Le comité national de la Micro Finance (CNMF) qui
en élabore les orientations.
· Les organes institutionnels
· Les projets initiés avec l'appui de la
coopération.
Les actions de toutes ces instances sont coordonnées au
niveau du MINFI par la sous direction de la micro finance de la direction de la
coopération financière, de la monnaie et des assurances.
S'agissant des établissements proprement dits, ils exercent leur
activité soit à l'intérieur d'un réseau soit de
manière indépendante.
I 1 Les établissements établis en
réseau
Le réseau est un ensemble d'établissement
agrées, animés par un même objectif et qui ont
volontairement décidé de se regrouper afin d'adopter une
organisation et des règles de fonctionnement communes. Il peut
être local ou national et on dénombre principalement trois au
Cameroun à savoir : le réseau CAMCCUL, MC2 et les
caisses villageoises d'épargne et de crédit
autogérées.
I 1 1 Le réseau CAMCCUL
Ce réseau est le plus ancien. Les premières
caisses ont été créées en 1963 et la ligue ne verra
le jour que cinq ans plus tard c'est-à-dire en 1968. Il est
constitué sous la forme juridique des coopératives. Il demeure
également le plus important à cause du poids des caisses
coopératives et des sociétaires estimé respectivement
à 300 et 102 000 environ en 1999. C'est le seul réseau ayant
atteint l'équilibrer financier (103% de couverture des charges par les
produits), mais son autonomie financière reste fragile (avec des
créances gelées en 1999 pour un montant de 4.6 milliards, dont 3
milliards pourraient lui être restitués).
I 1 2 Le réseau MC2 (Mutuelles
communautaires de croissance) et les caisses villageoises d'épargne et
de crédit autogérées (CVECA):
Le réseau MC2 (Mutuelles communautaires de
croissance) :
Développés depuis 1992 par l'assistance de
Afriland First Bank, ils sont constitués sous régime juridique
des associations. Ces micros banques permettent la bancarisation des classes
moyennes rurales et des centres urbains tertiaires. Il couvre en 2004 sept
provinces sur dix pour 48 MC2.
Les caisses villageoises d'épargne et de
crédit autogérées (CVECA):
La promotion de ce réseau est assurée par des
opérateurs camerounais avec l'appui des opérateurs du nord, au
sein du projet PPCRD (Projet Pilote de crédit Rural
Décentralisé).
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Créées en 1996, ces caisses ne sont pas
constituées sous forme de coopérative, mais ont cherché
une forte participation des adhérents dans la gestion des unités
de base.
I 2 Les établissements de micro finance hors
réseau
Les établissements hors réseau sont
subdivisés en deux sous groupes à savoir les COOPECS d'affaires
et les COOPECS de tontines ou rurales.
I2 1 Les coopérative d'épargne et de
crédit (Coopecs) d'affaires Elles sont
généralement crées par les anciens banquiers et ont pour
référence la banque. On les retrouve dans les grandes villes
telles que Yaoundé Douala, Bafoussam etc. Ces COOPECS sont
décentralisées par un réseau de succursales au niveau des
villes secondaires. Il est important de rappeler que l'objectif prioritaire de
ces promoteurs est la recherche du profit.
I 2 2 Les COOPECS de tontines ou
rurales
Elles sont créées dans les villes secondaires et
villages par les populations à revenus faibles. Leur fonctionnement
s'apparente aux tontines. Les membres n'ont généralement pas la
qualification requise pour gérer les tontines. Ces COOPECS sont
l'émanation des populations qui ressentent à un certain moment le
besoin d'épargne et de crédit. C'est justement à ce besoin
qu'elles se rapprochent des COOPECS au sens strict du terme.
Le FOCAOP ou le développement des petits
paysans par l'animation, l'épargne et le
crédit.
C'est une combinaison des deux formes sus évoquées
en ce sens qu'on peut l'assimiler à des organisations paysannes de part
leurs origines, mais aussi à des COOPECS de part leur statut.
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