55
DEUXIEME PARTIE
Analyse empirique de l'impact du niveau d'adoption des
TIC sur la performance des établissements de micro
finance (EMF)
Dans la première partie de notre travail, nous avons
mis en évidence la notion de technologies de l'information et de la
communication TIC, de leur diffusion ainsi que l'impact qu'elles peuvent avoir
sur la performance des entreprises. Par ailleurs nous avons relevé que
cet impact variait d'un secteur à l'autre. Ainsi dans le secteur des
services, les effets des technologies sur la performance des entreprises
étaient plus perceptibles que dans d'autres secteurs.
L'objectif dans cette deuxième partie, est d'essayer
d'appréhender ces effets des TIC dans notre contexte. Pour ce faire, le
secteur de la micro finance (chapitre 3) constituera notre population
d'étude avant d'analyser empiriquement l'impact des technologies sur
leur performance (chapitre 4).
57
CHAPITRE 3 : Les Etablissements de Micro Finance
(EMF) au Cameroun
Au début des années 80, Muhammad Yunus
créait la Grameen Bank, première banque spécialisée
dans le financement des microprojets initiés par une population
jugée trop pauvre pour accéder aux circuits bancaires classiques.
Ce concept est depuis devenu la référence en la matière.
Il a été reproduit un peu partout dans le monde, et a servi de
base à la réflexion des bailleurs de fonds et des
différents acteurs du développement dans leur recherche de moyens
efficaces pour favoriser le développement et réduire la
pauvreté.
Le secteur de la micro finance se structure et les
institutions de micro crédits se développent en Asie, en Afrique
et en Amérique latine. Il existerait plusieurs milliers d'institutions
de ce type à travers le monde et des millions de pauvres auraient
accédé au crédit.
Le micro crédit est rentré dans la cour des
grands lors du premier sommet mondial du micro crédit qui s'est tenu
à Washington en février 1997. Il a permis à des milliers
de micro entrepreneurs de rencontrer la communauté internationale, de
faire-part de leur expérience et d'exprimer leurs attentes pour la
prochaine décennie.
L'Agence française de développement (AFD)
s'intéresse depuis longtemps à ce secteur. Ses interventions ont
revêtu de multiples formes. Elle a aussi été un vecteur de
transposition ou de promotion de divers projets de micro crédits
inspirés de la Grameen Bank. Depuis quelques années, elle
soutient la création de systèmes financiers
décentralisés avec pour objectif principal leur
pérennisation. Entre 1987 et 1997, elle a ainsi financé 35
institutions de ce type en Afrique et en Asie.
Dans ce chapitre, nous aborderons d'abord le concept de micro
finance (section I) et ensuite l'organisation et importance des EMF dans une
économie en développement.
Section I : Le concept de micro finance
Il s'agira d'évoquer la définition et la
genèse des établissements de micro finance d'une part, le regain
d'intérêt et les causes de leurs échecs d'autre part.
I Définition et genèse
Nous allons en premier lieu définir la micro finance
avant d'évoquer sa genèse.
I 1 Définition
La compréhension de la micro finance et leur
différentiation d'autres formes de distribution de services financiers
demande une définition des structures de cette dernière (DJOUM
1999).
La structure de la micro finance peut être définie
de la manière suivante :
·
59
Une entité ou institution qui fait de son
activité, la collecte de l'épargne et / ou de la distribution de
petit crédit aux populations qui n'accèdent
généralement pas au secteur bancaire classique.
· Elle vise à pérenniser auprès de
sa clientèle l'accès aux services financiers et à devenir
une institution elle-même pérenne en réalisant à
terme l'équilibre financier de ses opérations de crédit et
d'épargne.
· Porteuse d'une culture d'entreprise qui est lien
direct avec les pratiques culturelles, sociales et économiques des
populations ciblées, dont elle est le reflet (adapter le système
financier à l'environnement culturel). Elle véhicule de valeur
propre à chacun des modèles, dans sa gestion et fonctionnement
interne, avec plus ou moins de transparence de celle-ci et parvient dans
certain cas à un une autogestion réelle par la population.
· Dans l'exercice de sa gestion, elle développe
des mécanismes de garanties et de sécurités propres
à la culture de sa clientèle, en cherchant souvent à
intégrer un lien social fort entre les membres par une relation de
proximité et d'identification à la structure pour
fidéliser sa clientèle, à prendre compte les valeurs de
solidarités propres au milieu et le recours à la pression sociale
du groupe sur l'individu.
· Elle peut être soit une coopérative
d'épargne et de crédit, soit une institution de crédit
solidaire.
I 2 Genèse des établissements de micro
finance
Les mouvements coopératifs ont vu le jour pour la
première fois au 18eme siècle en Allemagne. En effet le 18eme
siècle est caractérisé par une classe ouvrière
Européenne pauvre. La famine sévit et les problèmes
financiers sont cruciaux. C'est pour faire face à cette situation que
les leaders comme SCHULZE (1850) et FRIEDRICH (1864) cité par (DJOUM
1999) ont pensé que la priorité pour ses populations était
de disposer de petit financements pour leurs activités
socio-économique. De l'Allemagne le mouvement s'est étendu en
Italie par le biais de LUZZATI et a traversé l'Atlantique pour atteindre
le Canada en 1900 ou Alphonse Des Jardins créa la première caisse
à Lévis au Québec.
Le mouvement atteint l'Afrique partant de l'Europe et surtout de
l'Amérique. Au Cameroun le phénomène n'est pas nouveau
comme on peut le croire.
La caisse centrale de coopérative économique
(C.C.C.E) a introduit en 1950 les coopératives de crédits mutuels
(C.C.M) dans les colonies et territoires sous tutelles et au Cameroun dans la
province du centre et du sud actuel.
Depuis 1940, des coopératives financières
(Logan anda shift association) existant dans la partie anglophone aux
côtés des coopératives de commercialisation. Toutes les
initiatives ont échoué à cause de l'absence de
supervision, l'accumulation des prêts non remboursés et
couronné par une incompétence managériale
caractérisée.
En 1955, sous l'impulsion d'un prêtre missionnaire, le
révérend père M. C. NOLTY les caisses populaires prennent
pied en Afrique par le Ghana. Cette innovation entrepreneuriale et
organisationnelle, par la satisfaction qu'elle apporte à une demande
sociale, est rapidement imitée et copiée par d'autre pays. En
septembre 1963, le père ANTHONY Jensen lance un groupe d'entraide qui
deviendra plus tard la Cameroon Cooperative Credit Union League Limited
(CAMCCUL) (NENTA, 2005).
En 1963, le révérend père ANTHONY Jasen
de nationalité hollandaise introduit dans le Nord- Ouest du Cameroun
à NJINNKON un mouvement coopératif qui a donné naissance
plutart au réseau Camccul.
Du côté du Cameroun francophone fonctionnaient
des caisses populaires regroupées autour de l'union des caisses
populaires de Yaoundé. Cette structure a connu bien de
difficultés et est aujourd'hui liquidée.
L'amendement de la loi de 1992 sur les coopératives
d'épargne et de crédit est venu donner un regain
d'intérêt à ce mouvement qui va connaître une
croissance considérable avant de tomber plus tard dans un
déclin.
II Un regain d'intérêt et les causes de
l'échec des EMF II 1 Un regain d'intérêt au EMF
Ayant comme activité prédominante l'offre de
services financiers au agents économiques à faible revenus, les
établissement de micro finance (EMF) reconnectent au circuit financier
ces populations défavorisées exclues du financement bancaire du
fait d'un certain nombre de contraintes difficiles à satisfaire
(garanties, compte bancaire, disposition d'un revenu régulier, documents
comptables etc.). Ils contribuent à la mobilisation d'une
catégorie d'épargne qui, par le passé, ne trouvait pas une
possibilité d'expression du fait de la modicité de leur montant
(NENTA, 2005).
61
Cette dynamique, en réduisant la thésaurisation
pratiquée par certains agents à faible revenu, accroît la
vitesse de circulation de la monnaie et son pouvoir de création de
valeur à travers la production qu'elle impulse. Cette micro dynamique
dans un sous-ensemble très significatif de l'économie globale
(près de 500millions de personnes dans le monde)1
étend la plénitude de l'expression du levier de pilotage
macro-économique qu'est la monnaie (NENTA, 2005).
Par ailleurs la souplesse de fonctionnement de ces nouvelles
entités, l'adaptation de leurs services aux besoins des plus
démunis et leur rôle actif dans la promotion d'activités
créatrices de richesses les places au centre du processus de lutte
contre la pauvreté. Elles sont au coeur d'une dynamique capable de
générer des niches de croissance dans des domaines
d'activités délaissés par les établissements de
crédits traditionnels. Leur marché étant principalement
circonscrit à l'économie de subsistance, les agents
économiques constitutifs de cette frange sont proportionnellement plus
nombreux. D'où leur capacité potentielle à impulser des
effets de développement particulièrement soutenus.
Les données émanant de la comptabilité
nationale confirment l'impact progressif du secteur informel sur la
création de richesse par l'économie camerounaise. Cette
contribution croissance est mise en lumière dans le tableau
ci-après.
Tableau 6: Part de l'informel dans le PIB aux prix courants
(en milliards de f CFA)
Libellé
|
89/90
|
92/93
|
93/94
|
94/95
|
95/96
|
96/97
|
97/98
|
Valeurs ajoutées brutes
|
3708.01
|
3280.51
|
3554.08
|
4175.51
|
4437.43
|
4973.02
|
5318.8
|
Produit intérieur brut
|
3896.04
|
3474/24
|
3754.53
|
4465.08
|
4793.08
|
5370.58
|
5744
|
Valeurs ajoutées informelles
|
1700.4
|
1624
|
1822.93
|
2182.46
|
2445.95
|
2792.7
|
2986.9
|
% informel dans le PIB
|
43.6
|
46.7
|
48.6
|
48.9
|
51
|
52
|
52
|
|
Source : DSCN (Direction de la statistique et de la
comptabilité nationale)
L'informel, marché naturel des établissements de
micro finance, est une source de plus en plus féconde de
création de la valeur et de richesse. Sa part dans la valeur
ajoutée brute
1 Joanna LEDGERWOOD : Manuel de micro finance, Banque
Mondial, 1999
progresse de 43.6 % en 89/90 à 52 % en 97/98. Cette
contribution montre son emprise sur l'économie et sa part grandissante
dans la création et la distribution de revenu. Globalement le pouvoir de
consommer des ménages est de plus en plus tributaire de ce type
d'activité. Il a donc un impact sur la demande effective au travers de
cette consommation et au travers de la formation brute du capital fixe (FBCF)
que cette consommation impulse (NENTA, 2005).
Du point de vue de la création d'emploi, il est un
générateur à fort potentiel. Sa capacité à
absorber l'offre de travail est significativement forte. Le nombre d'emploi mis
à disposition passe de 3 026 270 en 89/90 à 3 672 710 en 96/97,
soit plus de 600 000 postes créés en m'espace de cinq ans. Cette
disposition a valorisé le travail humain est d'autant plus durable que
les barrières à l'embauche sont tenues. Les prétendants
n'étant pas dans l'obligation systématique de justifier d'une
qualification spécifique. La disposition d'une force de travail
couplée à un minimum de bon sens est souvent l'unique exigence
pour s'insérer dans ce sous système économique
particulièrement dynamique. Il en résulte une flexibilité
et une mobilité de l'offre de travail qui réduit le chômage
par disqualification.
Intrinsèquement l'informel a acquis une consistance de
par sa contribution à réduire les déséquilibres
macro économiques (réduction du chômage et soutien de la
consommation globale). Ces effets ont accru l'intéressement à
tout système en interaction avec cette économie de subsistance ;
autrement dit tout sous-système ou tout système pouvant
influencer ses performances macro-économiques et son apport à
l'atteinte de l'objectif de second ordre de la politique économique. Les
établissements de micro finance sont de ce type puisqu'ils sont en
relation marchande avec l'informel.
II 2 Les causes de l'échec des EMF
La difficulté rencontrée par les premiers
établissements de micro finance installés sur le continent
Africain est la résultante de plusieurs défaillances toutes
relatives à la gestion et à la capacité managériale
à savoir : l'incompétente managériale de ressources, la
prédominance des prêts improductifs, les problèmes
d'asymétrie de l'information et de l'ordre culturel.
II 2 1 L'incompétences managériale des
responsables.
L'inadaptation des compétences entrepreneuriales et la
complexité croissante liée au développement des
coopératives avaient précipité la faillite de quelques
unes. La modestie des activités des premières années
requérait des exigences en terme de savoir-faire plutôt
élémentaires pour réaliser des résultats plus que
satisfaisants ; d'où les bonnes performances réalisées au
début. La croissance se traduisant par une certaine expansion spatiale,
par un
63
accroissement de la demande des services financiers, par une
sophistication relative de ces derniers, dans la plupart des cas, un changement
d'échelle de production. La complexité gagnait en
intensité et posait en de terme nouveau, la contrainte de l'organisation
adéquate et des méthodes appropriées pour gérer le
développement.
Bon nombres de responsables, n'ayant pas anticipé ces
nouvelles exigences et n'étant pas formés pour assumer, se sont
trouvés confrontés à des déficits de
compétence préjudiciables à a survie de leur structure.
L'appropriation privée du patrimoine commun et
l'absence de toute transparence dans la gestion des biens de la mutuelle
créée avaient contribué à la cessation
d'activité de plusieurs structures. Beaucoup de dirigeants avaient
transformé les caisses en une source d'enrichissement personnel. Les
sociétaires, fort de ces pratiques des responsables, assimilaient les
caisses à des vaches à lait qu'il fallait traire sans nourrir. A
cette fin étaient développés des comportements
stratégiques appropriés : à savoir maximiser le volume de
crédit obtenu et minimiser le montant des remboursements
effectués : de manière à entretenir en permanence une
dette substantiellement croissante.
Cette pratique conforte progressivement, dans leur rapport de
prêt une confusion entre crédit et don. L'indentification du
crédit à un don évacue de leurs préoccupations
toute obligation de remboursement et de paiement d'intérêt :
d'où l'accumulation des créances douteuses et la
difficulté des caisses à renouveler leur cycle d'exploitation et
à honorer leurs engagements vis-à-vis des épargnants.
II 2 2 La prépondérance des
prêts improductifs
Au niveau des activités, un changement de type des
crédits octroyés ébranle la solidarité et la
capacité de beaucoup de coopératives à assumer
quotidiennement et dans la durée leur survie.
La prépondérance des prêts improductifs
caractérisait de plus en plus de portefeuilles de créances. Ce
type de produit était passé de 10% de volume global de
crédit en 1958/1959 à 60% en 1960/1961 dans certains pays. Cette
transformation, pratiquée par ces micro structures financières
dépourvues de possibilité de retournement de leur position, ne
pouvait que conduire à terme à une insolvabilité par
manque de liquidité. En effet l'immobilisation de fond dans un circuit
improductif (prêt immobilier) par des débiteurs qui, pour la
plupart, n'avait pas d'autres sources de revenu, ne pouvait créer
à terme la survenance d'une créance irrécouvrable pour
cause d'insolvabilité du débiteur.
Une étude récente l'ACDI1 confirme
une récurrence de cette pratique. Elle relève la
prédominance des prêts sociaux ou à la consommation dans la
distribution de crédit pratiquée par les EMF. Dans le
réseau CAUCCUL, sur un échantillon de 73% des prêts, 85%
des crédits consentis le sont à des fins sociales. Ces
financements non productifs ont concouru à la
détérioration des performances puisque dans ce réseau un
prêt sur deux est une créance douteuse en 2001/2002.
L'incapacité des emprunteurs était aussi un
fondement du non-rembourssement. L'absence de suivi dans beaucoup de cas
s'avérait déterminant. Livrés à eux-mêmes,
les entrepreneurs, face à la complexité croissante de la gestion
de leur micro entreprise, étaient dépourvus de compétences
managériales appropriées. L'absence de toute prévision, de
toute planification même embryonnaire, de tout budget même
sommaire, laissait plane une incertitude non anticipée. L'inexistence
d'un système d'information financière, adapté à la
taille de l'entreprise, rendait le pilotage à court terme
périlleux. Ils devenaient insolvables non pas à cause de
l'incapacité de leur activité à gérer des recettes
pour faire face à leurs engagements mais plutôt à cause
d'une déficience organisationnelle ou entrepreneuriale
préjudiciable à la capacité à dégager de la
valeur ajoutée.
II 2 3 Le problème d'asymétrie de
l'information et de l'ordre culturel
A côté de ces raisons historiquement mises en
exergue, s'ajoutent d'autres, révélées par les
contre-performances actuelles des EMF.
Le premier est celui de l'asymétrie d'information que
subissent les EMF au travers de l'aléa moral par le fait que les
investigations approfondies ne sont pas autorisées faute de ressources
et de compétences nécessaires. Le processus de sélection
des prétendant au crédit est potentiellement et réellement
source d'inefficacité, de dysfonctionnement. Ainsi l'inexistence de
critères bien établis, les analyses de demande mal conduites
concourent à la distribution de crédits complaisants. La non
codification des processus interne de fonctionnement est source d'incertitude
et d'opportunisme. L'absence de contraintes est de procédures autorise
des écarts et des comportements déviants au regard des normes et
de l'objectif de survie. Cet aléa compromet l'apprentissage
organisationnel qui est un atout essentiel de pérennité des
structures.
1 ACDI : Agence Canadienne de développement
International
65
Cet apprentissage se concrétise par un transfert de
compétences de l'individu vers l'organisation. Celui-ci qui est
processus long et lent, se cristallise progressivement dans les
procédures internes de fonctionnement. L'audit et l'adaptation
permanente de celle-ci affine ces compétences organisationnelles pour
une meilleure efficacité et un accroissement de l'efficience.
Le second est d'ordre culturel. La monétarisation du
vécu culturel qu'est la solidarité par la médiation d'une
caisse, introduit une nouveauté dans le champ traditionnellement
organisé sous forme de troc, (échange réciproque de
services individuels entre membre du groupe). L'irruption de cette abstraction
des rapports de solidarité par l'intermédiation du support
monétaire rend floue la perception de cette solidarité
culturelle. Il se développe, à la faveur de cette transformation,
la propension des membres à privilégier l'intérêt
individuel au détriment de l'intérêt collectif. Ceci peut
être soit le fruit de l'ignorance liée à la transformation
des symboles relevée plus haut, soit le développement de
l'égoïsme latent donc l'expression était
étouffée par l'emprise du groupe. Avant une nouvelle
appropriation de cette nouvelle façon d'exprimer la solidarité,
les sociétaires accumulent les créances douteuses et mettent en
difficulté les EMF.
Section II : L'organisation et importance des EMF dans
une économie en développement.
L'objectif de cette section est d'une part de présenter
l'organisation des EMF au Cameroun et d'autre part de ressortir leur importance
dans une économie en développement.
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