Troisième partie : Perspectives
I. Des
politiques favorables aux enfants
Créer des lois et institutions qui respectent et
appuient activement les droits de l'enfant est une partie de l'engagement que
le gouvernement ivoirien se doit de prendre pour la promotion et l'application
des droits de l'enfant en Côte d'ivoire. Une fois que la
législation et les administrations sont en place, le gouvernement doit
suivre avec des politiques favorables aux enfants et des programmes qui
encouragent et protègent les droits de l'enfant.
Soutenir le droit des enfants au développement et
à des activités d'éveil dans la petite enfance est un
domaine important d'action pour les pouvoirs publics.
L'objectif est de prêter main forte aux familles qui
subissent des pressions économiques et sociales, et en dernier ressort
de réduire le nombre d'enfants qui abandonnent leur foyer pour la rue ou
sont placés dans des institutions publiques.
Les politiques de protection de l'enfant doivent tenir compte
des besoins spéciaux et de la vulnérabilité des enfants
placés dans certaines situations. Ainsi, le gouvernement entreprendra
par exemple de reformer le système de justice des mineurs, visant
à retirer les enfants du système de justice pénale et
à créer d'autres forces de médiation juridique. Par
ailleurs, en ce qui concerne les enfants associés aux groupes et forces
armées, il faut procéder avec célérité
à leur démobilisation en faisant suivre celle-ci par des
programmes destinés à favoriser la réinsertion des enfants
dans leur famille et leur communauté. Enfin, pour les perspectives
à avenir, les gouvernements s'assureront de promouvoir une culture des
droits de l'enfant. Les écoles, les communautés, les
collectivités locales, les tribunaux, les postes de police et les
familles seront associés à un projet de sensibilisation aux
droits de l'enfant.
II.
Des ressources pour les enfants
Si de bonnes lois et politiques sont essentiels pour assurer
le respect des droits de l'enfant, elles ne sauraient suffire. L'Etat doit
étayer ses promesses avec les ressources humaines et financières
requises pour garantir qu'une action concrète sera prise. L'article 4 de
la convention demande aux Etats de prendre toutes les mesures pour mettre en
oeuvre les droits reconnus dans la Convention et pour garantir des
« droits économiques, sociaux et culturels » des
enfants « dans toutes les limites des ressources dont ils
disposent ».
Cette disposition représente un formidable défi
pour notre pays. Elle signifie que l'Etat a le devoir d'agir dans
l'intérêt supérieur des enfants lorsqu'il alloue les
ressources disponibles dans la société.
L'Etat doit aussi prouver sa bonne foi en montrant que des
mesures sont prises pour donner aux enfants la priorité qu'ils
méritent. Une mesure capitale est de veiller à ce que
l'expression « des ressources dont ils disposent »
soit comprise comme étant synonyme de « toutes les ressources
dont ils disposent », et non pas seulement celles qui sont
allouées au secteur social.
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