C. Le
droit à la vie, à la survie et au développement.
1. Enregistrement des naissances.
Bien qu'il n'existe pas de disparité significative dans
l'enregistrement des naissances entre les sexes et les groupes d'âge, on
observe, néanmoins, une variation qui croît avec le niveau
d'instruction de la mère et le bien-être économique du
ménage. Il apparaît que 48% des enfants dont les mères ne
sont pas allées à l'école ont eu leur naissance
enregistrée contre 82% pour les enfants dont les mères ont le
niveau secondaire ou plus ; de même, seulement 29% des enfants issus
des ménages les plus pauvres ont eu leur naissance enregistrée
contre 89% d'enfants provenant des ménages les plus riches.
Il faut signaler qu'en Côte d'Ivoire, la
déclaration d'un fait à l'Etat-Civil est gratuite. C'est la
délivrance d'une copie de l'acte issu de la déclaration qui est
subordonnée au paiement d'un droit de timbre dont le montant est de 500
F CFA par copie.
Le non enregistrement des naissances à l'Etat-Civil est
lié à plusieurs raisons dont la crise militaro-politique, le
coût élevé des démarches administratives,
l'ignorance du lieu d'enregistrement et le problème de distance.
2. Santé et nutrition de l'enfant.
En Côte d'Ivoire, il existe un plan national de
développement sanitaire (PNDS) qui est un outil nécessaire pour
planifier et améliorer dans le temps l'état de santé et de
bien-être des populations. Il existe également un programme de
santé infantile qui lutte contre les infections respiratoires et les
maladies diarrhéiques chez l'enfant et encourage l'allaitement maternel.
On peut noter aussi le programme élargi de vaccination pour
protéger les enfants. Cependant, de nombreuses difficultés
entravent la mise en oeuvre de cette planification. : Le personnel
médical est en nombre insuffisant compte tenu des restrictions
budgétaires qui ne permettent pas le recrutement d'un grand nombre. Le
personnel est inégalement reparti sur le territoire. La majorité
du corps médical est concentrée dans les grandes villes. Il faut
aussi ajouter le coût élevé des soins médicaux, des
médicaments et l'éloignement des centres de santé en
milieu rural. Enfin, on peut noter la mauvaise utilisation de l'aide
extérieure dans ce domaine.
3. Education, loisirs et activités culturelles de
l'enfant.
La loi n°95-696 du 07 Septembre 1995 relative à
l'enseignement, dispose en son article premier que « le droit
à l'éducation est garanti à chaque citoyen afin de lui
permettre d'acquérir le savoir, de développer sa
personnalité, d'élever son niveau de vie, de formation, de
s'insérer dans la vie sociale, culturelle et professionnelle et
d'exercer sa citoyenneté ». Cette loi reprend le droit de
l'enfant à l'éducation et les objectifs de l'éducation
sans pour autant rendre la scolarisation gratuite et obligatoire ; le
secteur privé a le monopole de la formation professionnelle ; le
manque d'infrastructures d'accueil pour les personnes ayant abandonné
l'école. Le taux net de scolarisation est de 51% soit 46% pour les
filles et 54% pour les garçons.
En ce qui concerne le droit aux jeux, aux loisirs et à
la participation à des activités culturelles et artistiques
aucune mesure d'ordre juridique n'en fait cas. Il est cependant important de
remarquer que les enfants n'ont pas accès de façon
équitable aux jeux et aux loisirs. Les enfants en milieu rural disposent
de moins de centre aérés de jeux et de loisirs. A cela s'ajoutent
les contraintes de l'éducation féminine qui oblige la petite
fille à donner la grande partie de son temps de jeux et de loisirs
à l'apprentissage ménager.
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