3.2. La traite d'enfants à des fins d'exploitation de
leur travail.
La traite d'enfants est une nouvelle réalité en
Côte d'Ivoire. Depuis une décennie le placement des enfants en
situation de travail est devenu l'activité principale de certaines
personnes qui jouent le rôle d'intermédiaire et s'organisent en
des réseaux de recrutement et de placement à l'échelle
nationale et internationale.
La traite interne d'enfants touche principalement les jeunes
filles domestiques ou petites bonnes qui abandonnent leur famille, leur village
à la recherche d'un emploi rémunéré en ville. C'est
un phénomène très répandu dans le Nord-Est et le
Centre de la Côte d'Ivoire. Les enfants qui sont recrutés par le
« système » doivent s'acquitter d'une commission qui
représente un mois de salaire convenu. Certains enfants ne recevront pas
eux-mêmes le salaire.
La traite internationale d'enfants en Côte d'Ivoire a
été révélée par la situation des enfants
maliens. Une enquête réalisée en 1998 montre qu'on est
passé rapidement d'une tradition de placement (la solidarité
africaine) et de mobilité infantile à une nouvelle forme
d'exploitation des enfants, une forme de criminalité.
3.3. Le mariage précoce des enfants.
Malgré la prohibition des unions précoce et/ou
forcées qui s'inscrit à la suite de l'interdiction de la
polygamie et de la dot, la précocité des mariages de nature
coutumière ou religieuse se perpétue et contribue à
exposer les jeunes filles aux violences physiques et sexuelles. Les
écarts d'âge à la formation du couple installent une
situation d'inégalité entre l'homme et la femme. En effet, les
jeunes filles mariées très tôt n'ont pas fini leur
développement physique et la pratique de rapports sexuels précoce
peut entraîner des complications futures pour la jeune fille. Ainsi, la
jeune fille précocement mariée restera-t-elle sous la
dépendance financière, matérielle et morale de son
partenaire, qui au demeurant aura tendance à abuser d'elle.
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