III.
Les facteurs d'aggravation du risque de diarrhée
Le risque de contracter les maladies diarrhéiques est
exacerbé par des facteurs tels que le niveau de scolarisation et les
pratiques des populations en matière de gestion de leur environnement
physique (BANZA-NSUNGU A., 2004).
III.1.
Les niveaux de scolarisation
Les résultats de nos enquêtes montrent que plus
d'un chef de ménage sur deux (56,3%) ne sait ni lire et écrire
(Graphique 21). Cette proportion est plus élevée chez les femmes
que nous avons interrogées (65%).
Graphique 19 :
Répartition des chefs de ménages et des ménagères
selon leur niveau
d'instruction
Source : Enquêtes de terrain, KOMBASSERE W.A., juillet
2006
|
On remarque que jusqu'au premier cycle, les femmes qui ont
été scolarisées sont plus nombreuses à avoir
achevé leurs cycles mais la tendance s'inverse à partir du
secondaire. Globalement, nous relevons que les femmes ont un faible niveau de
scolarisation alors que « l'éducation assure une protection
contre la maladie en influençant les systèmes de vie et les
habilités de décision face à certains
problèmes » (HOWARD M.A. & ANDERSON R.J., 1978). Une
mère instruite saura mieux protéger son enfant contre les
maladies évitables en se rendant fréquemment au centre de
santé et en lui donnant des aliments propres et nutritifs. OUEDRAOGO C.
(1994) précise à cet effet qu'une scolarité de huit
années minimum semblerait requise dans les pays à faibles revenus
pour favoriser des changements dans les comportements. Elle estime que le
nombre d'années de scolarisation primaire est insuffisant en terme
d'acquisition de connaissances pour comprendre les mécanismes de
transmission des maladies. Si l'on se réfère à ces
résultats, très peu de ménagères
enquêtées sont susceptibles d'adopter des comportements
influençant positivement la santé de leurs enfants.
III.2.
Les comportements des populations en matière d'hygiène et
d'assainissement
L'hygiène et l'assainissement sont parmi les
principaux facteurs qui favorisent l'apparition et la propagation des maladies
infectieuses, notamment diarrhéiques, selon l'OMS. Ces deux facteurs se
joignent aux difficiles conditions d'accès à l'eau potable qui
prévalent généralement dans certaines zones
irrégulières pour exacerber les risques liés aux maladies
diarrhéiques. Il importe donc d'analyser les pratiques des populations
en la matière.
III.2.1. L'évacuation des ordures
ménagères
L'évacuation des ordures ménagères et des
déchets des rues constitue des éléments essentiels
à la salubrité d'un quartier. La majorité des
ménages enquêtés déclare balayer leur concession au
moins deux fois par jour et 55% montre un souci d'embellissement de leur
parcelle. Cet apparent souci de d'hygiène et de propreté ne
s'exprime malheureusement pas au-delà de l'espace domiciliaire.
Les ordures produites au cours des diverses activités
domestiques sont collectées et gérées de manières
diverses (Tableau 10)
Le recours à la rue pour l'évacuation des
ordures demeure la pratique la plus répandue. Elle concerne 40% des
ménages. Les ordures sont généralement stockées
dans un angle de la concession avant d'être évacuées dans
la rue. Les espaces vacants dans le quartier sont traités comme des
dépotoirs naturels. Ils sont considérés comme la brousse
ou les champs en milieu rural, lieux naturels d'évacuation. Parmi les
populations qui souscrivent à ces pratiques, on retrouve des
ménages de toutes les catégories sociales. Seulement 16,25% des
ménages sont abonnés à la structure locale de collecte des
ordures qui, malheureusement n'étend pas ces prestations à
l'ensemble de la zone irrégulière compte tenu de
l'étroitesse des rues et de l'absence d'abonnés potentiels
Tableau 10 : Modes
d'évacuation des ordures ménagères des ménages
enquêtés à Yamtenga
Modes d'évacuation des ordures
ménagères
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Incinération
|
20
|
25
|
Rue
|
32
|
40
|
Trou dans la concession
|
6
|
7,5
|
Poubelle pour collecte
|
9
|
11,25
|
Bancôtière
|
13
|
16,25
|
Total
|
80
|
100
|
Source : Enquêtes de terrain, KOMBASSERE W.A., juillet
2006
Le recours à la rue pour l'évacuation des
ordures demeure la pratique la plus répandue. Elle concerne 40% des
ménages. Les ordures sont généralement stockées
dans un angle de la concession avant d'être évacuées. Les
espaces vacants dans le quartier sont traités dans les faits comme des
dépotoirs naturels. Ils sont considérés comme la brousse
ou les champs en milieu rural, lieux naturels d'évacuation. Parmi les
populations qui souscrivent à ces pratiques, on retrouve des
ménages de toutes les catégories sociales. Seulement 16,25% des
ménages sont abonnés à la structure locale de collecte des
ordures qui, malheureusement n'étend pas ces prestations à
l'ensemble de la zone irrégulière compte tenu de
l'étroitesse des rues et de l'absence d'abonnés potentiels.
Plus de la moitié de la population (51,25%)
évoque l'absence de système adéquat d'évacuation
des ordures pour justifier l'évacuation des ordures dans la rue tandis
que 18% estiment que ces pratiques sont liées à l'insuffisance
d'éducation environnementale. Ces nombreux dépotoirs qui marquent
l'espace urbain présentent d'importants risques sanitaires pour la
population et particulièrement pour les enfants, puisque les
matières fécales humaines et les autres types d'ordures y sont
déversés sans aucune mesure de prévention. Ces
décharges constituent les aires de jeux favorites des enfants et des
trieurs de déchets. Certaines femmes s'installent même à
proximité de ces tas d'immondices pour vendre des mets prêts
à être consommés. Les mouches vectrices de maladies
diarrhéiques font aisément le trajet tas d'ordures - repas,
polluant ainsi les aliments. Selon les conclusions d'une étude
réalisée par l'université fédérale de Bahia
à Salvador au Brésil sur les effets des déchets sur la
santé des enfants en bas âge, la proximité des enfants avec
les déchets constitue une source importante de diarrhée (IRC,
2005).
Le bas niveau de scolarisation des ménagères que
nous avons précédemment évoqué est susceptible
d'empirer les risques de diarrhées liés à ce type
d'environnement.
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