III.2.
Des disparités en terme de niveaux de consommation
Les études qui ont été menées sur
les niveaux de consommation à Ouagadougou ont
révélé qu'ils dépendaient surtout de la
capacité financière des ménages, du type
d'approvisionnement et de la zone d'habitat.
En 2002, l'Observatoire de Population de Ouagadougou (OPO)
estimait la consommation quotidienne moyenne à 34 litres par personne
dans les quartiers de Taabtenga en zone irrégulière et Wemtenga
en zone régulière (DOS SANTOS S., op. cit.). Cette
moyenne cache cependant de fortes disparités. En effet, les
données fournies par l'EMIUB montrent que les ménages qui
disposent d'un robinet privé ou semi privé consomment deux fois
plus d'eau que les ménages qui sont obligés de recourir aux
points d'eau collectifs. Selon la même source, 50% des ménages
raccordés consomment près de 50 litres par personne et par jour
alors que ce volume d'eau est réduit de moitié pour 50% des
ménages non raccordés.
En ce qui concerne la zone d'habitat, on constate que trois
ménages sur quatre en zone lotie consomment plus de 50 litres tandis
qu'en zone non lotie, ce volume est inférieur à 35 litres.
D'une manière générale, l'accès
à l'eau à Ouagadougou est caractérisé par de vastes
inégalités au regard des relations entre niveaux de consommation,
type d'approvisionnement et zone d'habitat des ménages.
Les données du RGPH de 1996 dont nous disposons offrent
la possibilité d'une analyse des modes d'approvisionnement en eau dans
la zone irrégulière des secteurs 29 et 30. Aborder
l'accessibilité à l'eau à l'échelle de cet espace,
dans lequel se situe notre zone d'étude (Yamtenga) nous est apparu comme
une approche pouvant faciliter la compréhension de l'acuité des
difficultés d'accès à l'eau.
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