2.3 Dispositif d'incitation à l'investissement
dans le secteur du tourisme
2.3.1 Le cumul des dispositifs d'incitation à
l'investissement essentiel au financement du secteur touristique
Le secteur du tourisme étant un des principaux moteurs
de la politique de développement et d'autonomisation
polynésienne, les dispositifs d'incitation à l'investissement
sont définis pour satisfaire les besoins d'investissement du secteur.
Les mécanismes sont très présents dans les modes de
financement de l'activité, et notamment la double défiscalisation
et l'aide fiscale à l'exploitation (H.Bagnis 2005). En effet, en 2002,
39% des demandes d'agrément à l'aide fiscale à
l'exploitation concernait un projet de ce secteur, soit 77% du volume global
d'investissement agrée à l'ancien Code des investissements. De
même le secteur touristique est le troisième destinataire de la
défiscalisation métropolitaine et le premier pour la
défiscalisation locale.
Le tourisme comprend d'un part les activités
touristiques et d'autre part l'hébergeme nt. La politique du
gouvernement s'est principalement traduite par un soutien au mode
d'acheminement des touristes et à leur logement (H.Bagnis 2005). Les
dispositifs d'incitations à l'investissement se sont alors
focalisés dans le secteur hôtelier.
2.3.2 Le secteur hôtelier au coeur de la promotion
touristique
L'ambition déclarée par le Territoire
était fixé à 350 000 touristes en 2005. Pour satisfaire
cet objectif ambitieux, l'hébergement se devait d'évoluer. Or,
compte tenu de la structure des coûts rigide, d'une triple concurrence
(entre îles, entre hôtels et entre destinations) et des exigences
en termes d'offre de services, la rentabilité des investissements dans
ce secteur semblait peu propice à inciter les investissements et ceux
d'autant plus que le Polynésie cible un segment de niche: le luxe. Les
dispositifs d'incitations à l'investissement sont alors apparus comme
les outils principaux afin de répondre aux ambitions fixées. En
outre, les hôtels
appartenaient jusqu'en 1986 principalement à des
étrangers ce qui rendait ce secteur vulnérable aux chocs
externes, alors que le tourisme est déjà un secteur fortement
exposé à la concurrence et aux aléas de la conjoncture
internationale.
Les dispositifs tels qu'ils se présentent aujourd'hui
permettent alors de lancer un projet hôtelier avec 15% de fonds propres,
le reste étant financé par la défiscalisation locale,
métropolitaine et les crédits bancaires à hauteur de 25%,
30% et 30% respectivement13. On voit alors que grâce au cumul
des dispositifs, on dépasse le surcoût estimé à
30%14 et donc l'objectif premier des incitations à
l'investissement qui était de compenser les handicaps structurels du
Pays.
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