4.2 Problèmes méthodologiques
L'évaluation d'une politique économique quelle
qu'elle soit pose de nombreux problèmes méthodologiques
liés notamment au fait qu'il est difficile de distinguer les effets de
cette politique de l'impact des autres instruments économiques ou des
évolutions conjoncturelles. L'annexe au projet de loi des finances pour
2006 souligne elle-même le problème de la façon suivante:
«les résultats d'une politique ou d'un programme de
développement ne peuvent s'apprécier que globalement, au regard
de l'ensemble des instruments mis en oeuvre. Et, parmi des instruments qui
convergent vers le même objectif, il s'avère impossible de
rattacher tel résultat, ou telle partie de résultat, à un
instrument spécifique ». Et d'ajouter «Même si les
données statistiques détaillées avaient existé, et
si un outil fiable de suivi avait été mis en place, l'analyse des
impacts aurait de toute façon posé de sérieux
problèmes méthodologiques, qui tiennent surtout à la
difficulté de discerner dans l'évolution de l'économie
locale ce qui est imputable à la défiscalisation et ce qui
relève des autres facteurs pouvant avoir un impact similaire. Cette
difficulté est accrue par l'instabilité des mécanismes de
défiscalisation. En effet, le chevauchement et la succession de ces
dispositifs ne peuvent que biaiser les hypothèses qui se fondent sur la
pérennité des mesures et une certaine stabilité de
l'économie.» (p. 20, juillet 2006)
Et ici le problème est d'autant plus important qu'il
existe de nombreuses incitations à l'investissement sur le territoire
polynésien (défiscalisation métropolitaine, aides fiscales
à l'exploitation...) même si elles ont un impact
infinitésimale par rapport à notre objet principal
d'étude.
De fait, notre évaluation de la défiscalisation
reste limitée à cette première difficulté
méthodologique. Néanmoins, une analyse
économétrique rigoureuse nous permettra dans la mesure du
possible, d'être le plus précis tant qu'à l'analyse de
l'impact de la défiscalisation locale sur l'équilibre de
marché du secteur hôtelier.
En outre, l'évaluation ex-post de l'impact de la
défiscalisation soulève un autre problème lié
à l'instabilité des mécanismes de défiscalisation,
ce qui surenchérit la limite citée précédemment. En
effet, s'il est déjà difficile de distinguer ce qui est imputable
à la défiscalisation et ce qui relève des autres facteurs
pouvant avoir un impact similaire et des effets conjoncturels, cette tache
s'avère d'autant plus difficile que les dispositifs
métropolitains et locaux sont très changeants18.
Dès lors, le chevauchement et la succession
de ces dispositifs ne
17 Comprise ici comme une mesure des retombées
économiques en termes d'emploi
18 21 textes entre 1995 et 2004 pour la défiscalisation
«Flosse »
peuvent que biaiser l'analyse. Il semble donc difficile de
mesurer précisément l'impact de cette politique dans un tel
contexte.
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