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Analyse économique des effets du dispositif de défiscalisation local en Polynésie Française: un premier essai sur le secteur hôtelier

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par Gaëlle FERRANT
Université Paris 1 La Sorbonne - M2 Expertise Economique du Developpement 2007
  

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IV Modélisation en équilibre partiel des effets de la politique de défiscalisation: un premier essai sur le secteur de l'hôtellerie

4.1 Contexte de mise en place de la politique de défiscalisation

Dans un contexte économique incertain, il est nécessaire diversifier les investissements pour diminuer le risque. Celui-ci est donc un déterminant de l'investissement au même titre que le rendement espéré. Il s'agit alors dans un contexte de globalisation financière de pouvoir à la fois attirer les capitaux étrangers et éviter la fuite des capitaux domestiques. C'est dans cette optique que ce sont développées les incitations fiscales comme outils d'incitation à l'investissement. Elles constituent aujourd'hui une des politiques de développement qui fait l'objet d'une recherche importante compte tenu de ses nombreuses manifestations. Les incitations fiscales sont considérées par la littérature économique comme des instruments de compensation dans la mesure où elles ont pour objectifs d'attirer des investissements et donc de pallier le manque d'attrait naturel du Pays (Oman 2000).

Les politiques de défiscalisation locale et métropolitaine furent mises en place afin de pallier les handicaps structurels de la France d'outre mer. En effet, l'étroitesse des marchés, leur éloignement des marchés dynamiques (surtout pour la Polynésie Française qui se situe à 6000 km de l'Australie, 17 000 de la métropole...) et l'éclatement insulaire polynésien minent la rentabilité financière des investissements au profit notamment de la métropole.

En effet, les capitaux privés - sous l'hypothèse de parfaite mobilité- sont attirés par les placements à forte rentabilité financière, compte tenu du risque pays estimé. Or, la rentabilité financière n'entraîne pas forcément les retombées économiques et sociales attendues par les politiques et les populations. En effet, les capitaux se déplacent en fonction des rendements -compte tenu du risque- et non en fonction des emplois et des externalités crées. Autrement dit, la myopie des marchés se manifestent dans une allocation des capitaux satisfaisant l'intérêt privé, loin des problématiques de bien être, sans se préoccuper de l'intérêt général. Il semble dès lors justifié de mettre en place des politiques d'incitation aux investissements afin d'orienter ceux-ci vers les secteurs productifs ayant des retombées économiques -notamment en termes d'emploi et de devises- compatible avec les objectifs définis par le Pays.

Dans cette optique, l'autonomie financière du territoire de Polynésie lui permet la mise en place de politique d'incitation propre à ses objectifs

de développement. En effet, la politique fiscale ne se limite pas à un objectif d'équilibre budgétaire mais se présente comme un instrument économique à part entière visant un développement équilibré et soutenable à long terme.

L'idée sous-jacente de cette politique de défiscalisation est de canaliser la capacité financière de l'économie polynésienne en limitant notamment la fuite de l'épargne. A cet effet, le dispositif de défiscalisation « Flosse» vise à augmenter la rentabilité financière des secteurs à fortes retombées économiques sur lesquels le Pays veut appuyer son développement économique autonome.

Le schéma16 ci-dessous permet de comprendre la stratégie préconisée.

La politique de défiscalisation a donc pour objet de pallier ce manque d'attrait en diminuant le coût du capital et de fait le seuil de rentabilité et le point mort associé. Ainsi, les capitaux -toute chose égale par ailleurss'orientent vers les secteurs considérés comme prioritaire pour la politique de développement du Pays qui profite alors des externalités crées par les activités productives concernées.

16 Extrait des termes de références de l'étude AFD. Schéma de Franky Sacault.

Encadré n°1 : Termes de référence de l'étude AFD par V.Reboud et F.Sacault L'économie polynésienne est caractérisée par:

Taux de rentabilité financière

Faible (X)

Elevé (Y)

 
 

X1 Y1

X2 Y2

- une sphère (Y) à forte rentabilité financière protégée de la compétitivité extérieure (services, banques, commerce d'importations, énergie thermique, BTP, etc.) et profitant pleinement des transferts financiers extérieurs : Cette bulle de prospérité entraîne un surcoût macroéconomique qui se répercute sur les conditions d'exploitation de l'ensemble des secteurs.

- une sphère (X) exposée à la concurrence internationale qui entraîne un taux de rentabilité financier faible. Les secteurs concernés sont ceux généralement qui s'appuient sur les ressources propres du pays: tourisme, agriculture, pêche, industries, etc.

Une fois chaque secteur identifié, il s'agit de transférer la capacité de financement des secteurs à forte rentabilité financière Y1 au secteu r à forte rentabilité économique 17X2. Or ceci suppose une incitation du Pays puisque les secteurs visés (X2) n'ont pas les caractéristiques suffisantes pour attirer les capitaux.

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"Le doute est le commencement de la sagesse"   Aristote