TROISIEME PARTIE : RESULTATS ET DISCUSSION
Chapitre 5 : Résultats et analyses
Ce chapitre présente en détails, les
résultats obtenus au terme de cette recherche. On y
retrouve,
les analyses et interprétations
afférentes.
5.1 : Caractéristiques
socio-économiques des consommateurs
enquêtés Elles regroupent le genre et
l'âge du consommateur
, sa situation matrimoniale et la
taille de son ménage.
On y retrouve également le niveau d'instruction et
l'occupation du consommateur, ses sources de revenus, le taux
de dépendance etc.
5.1.1 Genre des consommateurs de
légumes
La figure 5 montre les statistiques
descriptives
du genre des consommateurs selon les
zones agro écologiques. Sur
un échantillon total composé de
22 consommateurs enquêtés dans
la zone des bas-fonds, 73%
sont des femmes et 27% sont
des hommes. Aussi, 71% de femmes et 29% d'hommes
ont été interviewés dans la zone du
cordon littoral. L
a zone intra urbaine
est constituée de 62% de femmes contre 37%
d'hommes. S
ur un échantillon global
constitué de 140 consommateurs, l'effectif des femmes
est nettement supérieur à celui des hommes. En effet,
l
es femmes représentent 63% alors que les hommes
ne constituent que 34% de l'effectif global. Dans les zones
enquêtées, ce sont les femmes qui s'occupent
de la cuisine. Selon
et la cuisson des
Probst (2008), les femmes sont responsabilisées
dans le choix des légumes
repas. Au cours des enquêtes, nous avons
très souvent été dirigés vers elles.
Figure 5: Genre des consommateurs de
légumes Source : Enquêtes Juillet-Août 2008
5.1.2 Représentation de la situation matrimoniale des
consommateurs
Les résultats du tableau 6 montrent que la
majorité des enquêtés (92%) sont mariés, 4% d'entre
eux sont célibataires alors que 3% sont divorcés et 1% seulement
est veuf. On constate que la plupart des consommateurs sont mariés. Les
femmes s'occupent plus de l'alimentation de la famille. Les enfants
représentent la couche de la population la plus vulnérable (FAO,
2007). Donc, les ménages où le père et la mère sont
ensembles, sont susceptibles d'assurer une alimentation adéquate aux
enfants et assurer la sécurité alimentaire.
Tableau 6 : Situation matrimoniale des
consommateurs enquêtés
Statuts Fréquence Pourcentage (%)
Marié(e) 129 92
Divorcé(e) 4 3
Veuf (ve) 2 1
Célibataire 5 4
Total 140 100
Source : Enquête Juillet-Août 2008
5.1.3 Age des consommateurs
La distribution des âges des consommateurs
enquêtés varie entre 17 et 60 ans avec une moyenne d'âge de
39 ans et un écart-type de 8 ans pour l'ensemble de la zone
d'étude. L'âge le plus élevé a été
enregistré dans les zones du cordon littoral et intra urbaine tandis que
l'enquêté le plus jeune (17 ans) se retrouve dans la zone intra
urbaine (tableau 7). L'âge est un facteur important pour la
sécurité alimentaire (FAO, 2007). Les jeunes ont besoin de
beaucoup de légumes pour leur croissance. Mais ils ne sont pas
conscients des dangers liés à la consommation des légumes
de mauvaise qualité. Quant aux vieux, ils savent que la mauvaise
alimentation est nocive à long terme pour la santé de l'homme.
Tableau 7 : Situation des âges des
consommateurs par zone agro écologique
Zones d'étude
|
Effectif
|
Minimum
|
Maximum
|
Moyenne
|
Ecart-type
|
Bas-fonds
|
22
|
28
|
47
|
36,2
|
4,9
|
Cordon littoral
|
41
|
19
|
60
|
38,5
|
8,6
|
Intra urbaine
|
77
|
19
|
60
|
40,4
|
8,5
|
Toutes les zones
|
140
|
19
|
60
|
39,2
|
8,2
|
Source : Enquête Juillet-Août 2008
5.1.4 Niveau d'instruction des consommateurs
Le niveau d'instruction est un facteur déterminant dans
le choix des légumes sains par les consommateurs. La figure 6 donne un
aperçu du niveau d'instruction des consommateurs enquêtés.
Sur un échantillon total composé 22 consommateurs dans la zone
des bas-fonds, 77% sont non scolarisés, 14% ont le niveau primaire,
tandis que 9% seulement ont atteint le niveau secondaire. Par ailleurs, aucun
enquêté dans cette zone n'a fait les études
supérieures. Au niveau du cordon littoral, 39% des consommateurs ont le
niveau primaire. En ce qui concerne la zone intra urbaine, on constate que la
plupart des enquêtés (43%) ont le niveau primaire. Par contre, au
niveau des individus ayant fait les études supérieures, 89% se
retrouvent dans la zone intra urbaine. Les cadres supérieures qui
occupent de hautes fonctions sont uniquement en milieu urbain. La consommation
des légumes est fortement liée au niveau d'instruction des
consommateurs et à leur niveau de vie.
90
|
|
80
|
77
|
70
|
|
|
60
|
|
|
50
|
|
43
|
|
|
39
|
40
|
|
|
|
|
34
|
32
|
|
30
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
20
|
|
|
|
|
20
|
|
20
|
|
14
|
|
|
|
|
|
|
10
|
|
5
|
|
|
|
9
|
|
7
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
0
|
0
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Non scolarisé Primaire Secondaire Supérieur
|
Bas-fonds Cordon littoral Intra urbaine
Figure 6 : Niveau d'instruction des
consommateurs Source : Enquête Juillet-Août 2008
5.1.5 Taille du ménage des consommateurs
L'effectif total des ménages des consommateurs
enquêtés, est représenté dans le tableau 8. Le
ménage ayant le plus grand effectif est constitué de 16 individus
contre 1 au niveau du ménage ayant le moins d'effectif. Au niveau des
différentes zones agro écologiques, le plus petit ménage
en termes d'effectif se trouve dans les zones intra urbaine et du cordon
littoral alors que le plus grand ménage a été
enregistré au niveau de la zone des bas-fonds. La taille du
ménage est un facteur important dans la consommation des légumes.
En Afrique, la consommation de légumes surtout exotiques est un signe
d'aisance et de pouvoir d'achat. Plus sa taille est élevée, moins
le ménage a les moyens de s'offrir les légumes sains (Broutin,
2005).
Tableau 8 : Taille du ménage des
consommateurs
Zone
|
Effectif
|
Minimum
|
Maximum
|
Moyenne
|
Ecart-type
|
Bas-fonds
|
22
|
5
|
16
|
8,7
|
2,69
|
Cordon littoral
|
41
|
1
|
14
|
6,9
|
2,68
|
Intra urbaine
|
77
|
1
|
14
|
5,8
|
2,77
|
Ensemble
|
140
|
1
|
16
|
6,5
|
2,90
|
Source : Enquête Juillet-Août 2008
5.1.6 Nombre de dépendants par ménage
Le tableau 9, présente le nombre de dépendants
dans les familles enquêtées. Il varie de 0 à 12 avec une
moyenne de 2 personnes par ménage et un écart-type de 2,16. Au
niveau des différentes zones agro écologiques, certaines familles
situées dans les zones du cordon littoral et intra urbaine n'ont pas de
personnes à charges alors que la zone intra urbaine enregistre le
ménage ayant un plus grand nombre de dépendants (12). Il existe
un lien entre le nombre de dépendants et l'acceptabilité des
légumes sains. Plus le nombre de personnes à charge est
élevé, moins ils optent pour les légumes sains qui sont
très chers. Ce constat est plus probable dans les ménages de
grandes tailles.
Tableau 9: Nombre de dépendants par
ménage
Zone
|
Effectif
|
Minimum
|
Maximum
|
Moyenne
|
Ecart-type
|
Bas-fonds
|
22
|
3
|
11
|
5,77
|
2,69
|
Cordon littoral
|
41
|
0
|
8
|
4,1
|
2,68
|
Intra urbaine
|
77
|
0
|
12
|
3,41
|
2,12
|
Toutes les zones
|
140
|
0
|
12
|
2,16
|
2,16
|
Source : - Enquête Juillet Août 2008
5.1.7 Activités des enquêtés
D'après le tableau 10, la majorité des
consommateurs de la zone des bas-fonds sont des agriculteurs soit 73% de
l'effectif total des individus se trouvant dans cette zone. Au niveau du cordon
littoral, les fonctionnaires sont en forte proportion (27% de l'effectif total)
alors qu'en zone intra urbaine, les commerçants prédominent avec
un taux de 27% de l'effectif total de cette zone. La fonction du consommateur
joue un grand rôle dans l'assurance de la sécurité
alimentaire. Les consommateurs qui exercent des métiers bien
rémunérés sont capables d'acheter plus de nourriture de
bonne qualité.
Tableau 10 : Occupation des consommateurs
enquêtés
|
|
Chapitre 5 : Résultats et analyses
|
|
|
|
|
|
Activités
|
Bas-fonds (N=22)
|
Zone agro écologique (%) Cordon littoral
(N=41)
|
Intra urbaine (N= 77)
|
Total
|
Agriculture
|
73
|
22
|
4
|
20
|
Commerce
|
14
|
17
|
29
|
23
|
Artisans
|
4
|
7
|
5
|
6
|
Ouvrier
|
0
|
10
|
12
|
9
|
Fonctionnaire (public)
|
9
|
27
|
25
|
23
|
Fonctionnaire (privé)
|
0
|
13
|
14
|
11
|
Fonctionnaire international
|
0
|
2
|
9
|
6
|
Elève/étudiant
|
0
|
2
|
3
|
2
|
Total
|
16
|
29
|
55
|
100
|
Source : Enquête Juillet-Août 2008
5.1.8 Revenu mensuel des consommateurs
Le montant exact du gain mensuel des consommateurs est
évalué à partir des classes de salaires pour distinguer
ceux qui gagnent plus de ceux qui gagnent moins. Le tableau 11 montre que les
individus qui gagnent de fortes sommes (100000 FCFA à 150000 et plus)
sont exclusivement dans la zone intra urbaine et représentent environ
63% de l'effectif de cette zone. Par ailleurs les consommateurs à
faibles revenus sont surtout concentrés dans les zones de bas-fonds et
du cordon littoral. Ce résultat justifie la présence des hauts
fonctionnaires et de grands commerçants dans la zone intra urbaine.
Aussi, les habitants de cette zone sont plus susceptibles d'acheter les
légumes sains.
Tableau 11 : Revenu mensuel des consommateurs
Salaires (FCFA)
|
|
Zones agro écologiques (%)
|
Total
|
Bas-fonds (N=22)
|
Cordon littoral (N=41)
|
Intra urbaine (N=77)
|
Moins de 20000
|
9
|
2
|
4
|
4
|
20000 à 40000
|
59
|
39
|
20
|
32
|
40001 à 100000
|
18
|
22
|
14
|
17
|
100001 à 150000
|
14
|
34
|
47
|
38
|
150001 et plus
|
0
|
2
|
16
|
9
|
Total
|
16
|
29
|
55
|
100
|
Source : Enquête Juillet-Août 2008
5.2 Connaissance des légumes par les consommateurs
Le niveau de connaissance des consommateurs sur les
systèmes de production des légumes en l'occurrence les
méthodes de lutte utilisées par les producteurs contre les
ravageurs et les maladies des légumes est évalué dans
cette rubrique. Cela a permis de tester, l'hypothèse selon laquelle, les
légumes sains sont connus des consommateurs.
5.2.1 Niveau de connaissance des consommateurs sur l'utilisation
des pesticides chimiques.
Le niveau de connaissance des consommateurs sur l'utilisation
des pesticides chimiques par les maraichers dans la lutte contre les ravageurs
des légumes a été évalué. La majorité
des consommateurs est consciente de l'utilisation des pesticides chimiques par
les maraîchers dans les trois zones (tableau 12). Cette information est
plus pertinente au niveau de la zone des bas-fonds où 82% des
consommateurs sont informés des méthodes de lutte contre les
ravageurs. Ces résultats concordent avec ceux obtenus en 2006 sur
l'évaluation des perceptions des consommateurs sur l'utilisation des
biopesticides dans la production de légumes à Cotonou et
Porto-Novo par le Programme d'Analyse de la Politique Agricole (PAPA).où
plus de 75% des consommateurs sont informés de l'utilisation des
pesticides chimiques par les producteurs. Selon Probst (2008), les
consommateurs affirment que la pulvérisation au moyen des pesticides
chimiques est la meilleure façon de lutter contre les attaques des
ravageurs car cela permet d'obtenir de beaux légumes.
Tableau 12: Connaissance de l'utilisation des
pesticides chimiques
Zones agro écologiques Total
|
Bas-fonds (N=22)
|
Cordon littoral (N=41)
|
Intra urbaine (N= 77)
|
|
N'utilisent pas (%)
|
18
|
29
|
34
|
31
|
Utilisent (%)
|
82
|
71
|
64
|
69
|
Total
|
16
|
29
|
55
|
100
|
Source : Enquête Juillet-Août 2008
5.2.2 Connaissance des consommateurs sur la présence de
résidus dans les légumes traités avec les pesticides
chimiques
Le tableau 13, montre que la majorité des consommateurs
n'est pas informée de l'existence des résidus dans les
légumes conventionnels dans les trois zones agro écologiques.
Dans la zone des bas-fonds, 77% des consommateurs ne sont pas informés.
Au niveau des zones du cordon littoral et intra urbaine, on note respectivement
51% et 53% de consommateurs non informés. Ces résultats sont
contraires à ceux de Coulibaly et al., (2006) qui ont
montré que 85% des consommateurs ghanéens sont conscients de
l'existence de résidus chimiques dans les légumes. Amoah (2006),
a découvert des résidus des pesticides chimiques non
recommandés tels que l'endosulfan, le lindane et le DDT dans les
légumes comme la laitue au Ghana. Les consommateurs ghanéens ont
bénéficiés de séances de sensibilisation et
d'information sur les légumes sains (Adetonah, 2005 ; Probst, 2008). Le
Ghana a mis en place des programmes de sensibilisation des producteurs,
vendeurs et consommateurs de légumes sains pour assurer la
sécurité alimentaire (FAO, 2006). Ces types de programmes
manquent encore au Bénin.
Tableau 13 : Connaissance des consommateurs sur
l'existence des résidus dans les légumes
|
Bas-fonds (N=22)
|
Zones agro écologiques Cordon littoral (N=41)
|
Intra urbaine (N= 77)
|
Total
|
Ne connaissent pas (%)
|
77
|
51
|
53
|
56
|
Connaissent (%)
|
23
|
49
|
47
|
44
|
Total
|
16
|
29
|
55
|
100
|
Chi carré de Pearson (d.f=2)=0,097
Source : Enquête Juillet-Août 2008
5.2.3 Connaissance des consommateurs sur les dangers liés
à la consommation de légumes conventionnels.
Les consommateurs des zones du cordon littoral et intra
urbaine, ne connaissent pas les dangers liés à la consommation
des légumes conventionnels ; contrairement à la zone des
bas-fonds à fortes populations rurales et toujours en contact avec les
pesticides chimiques où 59% sont informés des dangers liés
à la consommation des légumes traités avec les
pesticides
chimiques (tableau 14). Seulement 30% des consommateurs de
Cotonou et Porto-Novo, connaissent les dangers liés à la
consommation des légumes traités avec les pesticides chimiques
(PAPA, 2006). Probst (2008), a montré que les consommateurs
ghanéens sont conscients des dangers qu'ils encourent en consommant les
légumes traités avec les pesticides chimiques. Les sources
d'information sur les légumes sains sont mieux développées
au Ghana qu'au Bénin.
Tableau 14 : Connaissance des dangers
liés à la consommation des légumes conventionnels
|
Bas-fonds (N=22)
|
Zones agro écologiques Cordon littoral (N=41)
|
Intra urbaine (N= 77)
|
Total
|
Ne connaissent pas (%)
|
41
|
66
|
61
|
59
|
Connaissent (%)
|
59
|
34
|
39
|
41
|
Total
|
16
|
29
|
55
|
100
|
Chi carré de Pearson (d.f=2)=0,142
Source : Enquête Juillet-Août 2008
5.2.4 Connaissance des consommateurs sur l'existence des
biopesticides
La plupart des consommateurs n'est pas au courant de
l'existence des biopesticides (tableau 15). Dans la zone des bas-fonds, aucun
consommateur n'a pu confirmer l'existence des biopesticides. Par contre, 42% et
48% seulement, connaissent respectivement l'existence des biopesticides dans
les zones du cordon littoral et intra urbaine. Ces résultats corroborent
ceux obtenus par Adégbola et al., (2006), où, seulement
1/3 des consommateurs de légumes dans les communes de Cotonou et de
Porto-Novo connaissent les biopesticides. Selon Singbo et al., (2002),
ce manque d'information s'explique soit par une absence de réseaux de
communication, de sensibilisation et de distribution des biopesticides, ou soit
par un manque de contact avec les structures de vulgarisation au
Bénin.
Tableau 15 : Connaissance au sujet de
l'existence des biopesticides
|
Bas-fonds (N=22)
|
Zone agro écologique (%)
Cordon littoral Intra urbaine
(N=41) (N= 77)
|
Total
|
N'existent pas
|
100
|
58
|
52
|
61
|
Existent
|
0
|
42
|
48
|
39
|
Total
|
16
|
29
|
55
|
100
|
Source : Enquête Juillet-Août 2008
5.2.5 Connaissance des légumes sains
Les résultats montrent que 34% des consommateurs
enquêtés connaissent l'existence des légumes sains (tableau
16). Dans la zone du cordon littoral, 42% des consommateurs connaissent
l'existence des légumes sains, 39% au niveau de la zone intra urbaine et
aucun consommateur au niveau de la zone des bas-fonds. Au total, les
consommateurs ne connaissent pas l'existence des légumes sains.
L'hypothèse 1 (les légumes sains sont connus des consommateurs)
énoncée plus haut est rejetée. Les légumes ne sont
pas connus des consommateurs au Sud du Bénin. La faible proportion de
consommateurs informés s'explique par la rareté des
légumes sains sur le marché et la difficulté à les
identifier (PAPA, 2006). En réalité les légumes sains sont
difficiles à identifier par les consommateurs. Selon, Broutin et
al., (2005), les critères de qualité sont avant tout visuels
(couleur, taille, état de fraîcheur ou absences de tâches,
de trous dans les feuilles, etc.). Les consommateurs emploient quelques fois
des critères qui font intervenir les autres sens : olfactifs (menthe),
tactiles (texture, fermeté pour la tomate) ou liés au goût
(amertume pour la salade). Elles n'utilisent jamais de critères portant
sur les modes de production (sans produits chimiques, sans engrais, avec
beaucoup d'eau), ni sur les relations avec le vendeur, contrairement à
d'autres produits tels que le couscous de mil ou le lait caillé.
Seulement 5 % des ménagères cherchent à savoir si les
produits maraîchers qu'elles achètent sont traités avec des
produits chimiques. De plus, les consommateurs ne connaissent ni les dangers
liés à la consommation des légumes conventionnels ni
l'existence des biopesticides. Ils ne savent pas qu'il existe des
légumes sains et n'ont aucun intérêt à chercher
à les connaître. Le niveau de familiarité du consommateur
pour la catégorie de légume concernée influence la nature
du processus de recherche d'information engagé. C'est ainsi que les
consommateurs plus familiers ont davantage tendance à rechercher leur
produit habituel ou encore un attribut donné, tandis que les
consommateurs peu familiers n'y songent guère (Guillon, 2007). Lorsqu'on
s'intéresse au format de présentation de l'information sur les
stratégies d'acquisition de l'information par le consommateur, on se
rend compte que les consommateurs enquêtés ne s'informent
davantage que sur les légumes qu'ils connaissent (légumes
conventionnels). La déclaration suivante illustre bien ces propos :
« J'ai toujours consommé cette tomate (l
'enquêté fait allusion au légume
conventionnel) car mon père a toujours vanté
ses mérites ».
Tableau 16 : Connaissance des légumes
sains
|
|
|
|
|
Bas-fonds (N=22)
|
Zones agro écologiques (%)
Cordon littoral Intra urbaine
(N=41) (N= 77)
|
Total
|
Ne connaissent pas Connaissent
|
100 0
|
58 42
|
61 39
|
66 34
|
Chi 2 de Pearson = 0,001
Source : Enquête Juillet-Août 2008
5.2.6 Source de connaissance des légumes sains
Dans cette rubrique nous nous intéresserons aux
différentes sources d'information des consommateurs au sujet des
légumes sains. Cette section entre dans le cadre du processus
d'acquisition de l'information tel que décrit par Verbeke (2000) dans
son modèle de comportement du consommateur face à un produit. Les
résultats du tableau 17 révèlent que ce sont les
médias (chaînes de télévision et les radios) qui ont
informé la majorité des consommateurs soit 85% ; suivent
respectivement en deuxième et troisième position, les
publications et la communication de proche en proche. La communication de
proche en proche est le moyen de communication le plus utilisé dans la
zone des bas-fonds (90%). La zone de bas-fonds étant une zone rurale,
très peu de consommateurs disposent de moyens de communications
modernes. Cette absence de moyens de communication moderne justifie le manque
d'informations sur les légumes sains de la part des consommateurs
ruraux.
Tableau 17: Source de connaissance des
légumes
Sources
|
Bas-fonds
|
Zones agro écologiques (%)
Cordon littoral Intra urbaine
|
Total (N=59)
|
Télévisions et radios
|
10
|
50
|
65
|
85
|
Publications
|
0
|
10
|
15
|
10
|
Proche en proche (de bouche à oreille)
|
90
|
40
|
20
|
5
|
Source : Enquête Juillet-Août 2008
5.3 Perceptions des consommateurs sur les légumes sains
Le but de cette section, est d'évaluer les perceptions
des consommateurs sur les propriétés et attributs des
légumes sains, afin de comprendre leurs différents comportements
face à ces produits. Selon le modèle de comportement face
à un aliment développé par
Verbeke (2000), il s'agit de connaître les
propriétés propres aux légumes sains d'une part
et d'autre part les facteurs socio-économiques qui poussent les
consommateurs vers ces produits.
5.3.1 Fréquence d'utilisation des légumes par les
consommateurs.
La question posée aux consommateurs est de savoir, le
nombre de fois qu'ils consomment les légumes sur certaines
périodes. Les résultats obtenus montrent qu'ils consomment tous
les légumes ; mais à des fréquences différentes
(tableau 18). Sur un total de 140 consommateurs, plus de la moitié (55%)
consomme les légumes au moins une fois par mois. Certains (25%), en
consomment une fois par semaine tandis que 1% seulement consomme les
légumes occasionnellement. Au niveau des zones agro écologiques,
on se rend compte que c'est surtout dans la zone intra urbaine que le
pourcentage des individus consommant quotidiennement les légumes est
élevé soit 26% de l'effectif total. En effet, ces consommateurs
sont des coopérants, des expatriés et des commerçants,
disposant suffisamment de revenus pour varier leur alimentation. Par contre,
les consommateurs composés souvent de paysans de la zone des bas-fonds
ne disposant pas d'assez de revenus, ne consomment pas
régulièrement de légumes. Ils sont plus vulnérables
et se trouvent dans une situation d'insécurité alimentaire.
Tableau 18 : Fréquence de consommation
des légumes
Fréquence d'utilisation (%)
|
Ensemble
|
Bas-fonds
|
Zones agro écologiques Cordon littoral
|
Intra urbaine
|
Quotidien
|
5
|
14
|
10
|
26
|
Une fois par semaine
|
25
|
23
|
24
|
23
|
Deux fois par semaine
|
9
|
0
|
2
|
12
|
Deux fois par mois
|
5
|
4
|
3
|
10
|
Mensuellement
|
55
|
27
|
38
|
13
|
occasionnellement
|
1
|
32
|
22
|
16
|
Total
|
100
|
16
|
29
|
55
|
Source : Enquête Juillet-Août 2008
5.3.2 Les types de légumes consommés
Les types de légumes consommés sont les
légumes locaux et les légumes exotiques. Les légumes
locaux regroupent le gombo, le crin-crin, le piment, la tomate, l'oignon, la
vernonia, la célosie, l'amarante et la grande morelle. Les
légumes exotiques sont la laitue, le chou, la carotte, le persil, la
menthe, le haricot vert, l'aubergine et le concombre (Vodouhè,
2007). Les résultats du tableau 19 montrent que les
légumes exotiques sont plus consommés en milieu urbain (62%),
alors que les légumes locaux sont surtout l'apanage des consommateurs
résidant dans les zones du cordon littoral et des bas-fonds
(cités respectivement par 78% et 77%). Ces données corroborent
à celles d'Adorgloh-Hessou (2006), où les consommateurs vivant en
milieu intra urbain, consomment plus de légumes exotiques que ceux
vivants en milieu rural.
Tableau 19 : Types de légumes
consommés
Type de légumes
|
Bas-fonds (N=22)
|
Zone agro écologique (%) Cordon littoral
(N=41)
|
Intra urbaine (N= 77)
|
Légumes exotiques
|
23
|
22
|
62
|
Légumes locaux
|
77
|
78
|
38
|
Total
|
16
|
29
|
55
|
Source : Enquête Juillet-Août 2008
5.3.3 Lieux d'approvisionnement des légumes
Les résultats obtenus montrent que le marché est
le lieu d'achat privilégié de presque tous les consommateurs dans
les trois zones agro écologiques (tableau 20). On y trouve une gamme
variée de légumes qui facilite le marchandage et la diminution du
prix des légumes. Mais on constate qu'une frange des consommateurs de la
zone intra urbaine (13%) s'approvisionne dans les supermarchés.
D'après CORAF (2007), la majorité des consommateurs se dirigent
vers le marché pour s'approvisionner en légumes au Ghana. Le
choix du marché par les consommateurs fait ressortir la notion de
fidélisation. Cela confirme les résultats de Broutin et
al., (2005) sur la diversification des sources d'approvisionnement des
consommateurs pour disposer de produits de qualité au
Sénégal. Le consommateur a intérêt à se
fidéliser pour minimiser les risques de déception et les
coûts d'information (Guillon, 2007). Les investigations ont montré
que les consommateurs béninois perçoivent le marché comme
un lieu où les légumes sont toujours disponibles et où on
peut marchander les prix.
Tableau 20 : Lieux d'approvisionnement en
légumes
|
|
Chapitre 5 : Résultats et analyses
|
|
|
|
|
|
Lieu d'achat
|
Bas-fonds (N=22)
|
zones agro écologiques (%) cordon littoral
(N=41)
|
intra urbaine (N= 77)
|
Total
|
Marché
|
91
|
66
|
69
|
71
|
Vendeur ambulant
|
0
|
2
|
3
|
2
|
Supermarché
|
0
|
0
|
13
|
7
|
Site de production
|
9
|
32
|
16
|
19
|
Total
|
16
|
29
|
55
|
100
|
Source : Enquête Juillet-Août 2008 5.3.4 Acheteurs de
légumes
Les acheteurs de légumes sont aussi appelés les
ménagères. D'après l'analyse du tableau 21, les femmes
sont chargées de l'approvisionnement en légumes pour le compte de
leurs ménages. Dans les trois zones agro écologiques, on constate
que les acheteurs potentiels de légumes sont les femmes. Ce
résultat est beaucoup plus probant au niveau de la zone des bas-fonds
où elles représentent 91% de l'effectif des approvisionneurs de
la zone. Par ailleurs, elles s'occupent de la cuisson des repas et elles
décident de ce qui doit être préparé. Elles
influencent donc le choix des légumes. La promotion des légumes
doit passer par des séances de sensibilisation sur les risques
liés à la consommation des légumes conventionnels. Ainsi,
le nombre de consommateurs de légumes sains pourrait augmenter de
façon significative.
Tableau 21 : Acheteurs de légumes
|
Bas-fonds (N=22)
|
Zones agro écologiques (%) Cordon littoral
(N=41)
|
Intra urbaine (N= 77)
|
Total
|
Père
|
4
|
12
|
20
|
15
|
Mère
|
91
|
81
|
61
|
71
|
Enfants
|
4
|
5
|
10
|
8
|
Domestique
|
0
|
2
|
9
|
6
|
Total
|
16
|
29
|
55
|
100
|
Source : Enquête Juillet-Août 2008
5.3.5 Perceptions des consommateurs sur les avantages et
inconvénients des légumes traités avec les pesticides
chimiques.
Les consommateurs ont des perceptions différentes au
sujet des avantages des légumes conventionnels (tableau 22a). Le
principal avantage des légumes conventionnels est la
disponibilité permanente selon la plupart des consommateurs (40%) ; 35%
pensent que ces légumes assurent la croissance rapide de l'être
humain surtout les enfants et les femmes enceintes. D'autres par contre (25%),
pensent que les légumes conventionnels ont un bon goût. Ces
résultats montrent l'ignorance et le manque d'information des
populations.
En outre (tableau 22b), lorsque ces consommateurs ont
été interrogés au sujet des inconvénients des
légumes conventionnels, plus de 70% d'entre eux ont affirmé que
ces légumes sont très chers en périodes de pénurie
(saison sèche). Une faible proportion de consommateurs (8%) pense que
les légumes conventionnels ont un mauvais goût à la
consommation, 6% pensent qu'ils causent la stérilité ou
l'impuissance sexuelle chez l'homme, tandis que 16% pensent que les
légumes traités avec les pesticides chimiques causent des
maladies et des malaises comme les cancers, les problèmes oculaires, les
nausées, les vomissements et les diarrhées.
Le niveau de familiarité des consommateurs, pour une
catégorie de produit concernée, semble influencer la nature des
éléments perçus par le consommateur. Ainsi, la
familiarité amène à percevoir plus systématiquement
les marques proposées, le niveau de choix offert, l'organisation ou
encore la qualité des produits (Piris, 2005). Les consommateurs n'ont
aucune difficulté à citer les avantages et inconvénients
des légumes conventionnels car ils en consomment depuis plusieurs
années.
Tableau 22a : Perceptions des consommateurs
sur les avantages des légumes conventionnels
Avantages Pourcentage (N=96)
Disponibilité permanente 40
Croissance rapide de l'homme 35
Bon goût à la consommation 25
Total 100
Source : Enquête Juillet-Août 2008
Tableau 22b : Perceptions des consommateurs sur
les inconvénients des légumes conventionnels
Inconvénients Pourcentage (N=96)
Augmentation du coût des légumes 70
Risques sur la santé (cancers, problèmes oculaires,
diarrhées...) 16
Mauvais goût à la consommation 8
Source de stérilité pour les humains 6
Total 100
Source : Enquête Juillet-Août 2008
5.3.6 Perceptions des consommateurs sur les avantages et
inconvénients des légumes sains.
L'opinion des consommateurs sur les avantages des
légumes sains est variée (tableau 23a). La majorité des
consommateurs (50%) affirme que ces produits préviennent les maladies ;
22% ont répondu que ces produits ont un bon goût à la
consommation et 11% ont affirmé qu'ils assurent la croissance rapide de
l'homme. Par contre, 17% d'entre eux, n'ont aucune idée des avantages
que procurent les légumes sains.
Les inconvénients des légumes sains sont la
cherté, la disponibilité. Les résultats du tableau 23b
montrent que 88% des consommateurs ne connaissent pas les inconvénients
des légumes sains ; 4% d'entre eux pensent qu'ils sont plus chers que
les légumes conventionnels et ne sont pas disponibles en permanence et
difficiles à identifier (8%). La perception se fait par un traitement
analytique et par un traitement holiste (Piris, 2007). Néanmoins, au
moment d'évaluer les avantages des légumes sains, les
consommateurs ne mobilisent plus que des éléments de nature
holiste. A cet effet, un consommateur déclare :
« Je n'y connais pas grand-chose au sujet des
légumes sains alors je préfère avoir un choix de produit
pas trop nouveau. Dans le trop nouveau (le répondant fait
référence au légume sain). Ce serait crevant de ne pas
trouver le nouveau produit en permanence. Je préfère continuer
à m'alimenter comme auparavant (le répondant fait
référence au légume conventionnel qu'il achète
régulièrement).
La non-familiarité se caractérise par une
perception se limitant à la simple description des aspects physiques des
produits (Piris, 2007). Les consommateurs enquêtés ne sont pas
habitués aux légumes sains. Ils ne perçoivent pas les
avantages et inconvénients de ces produits. Par ailleurs, la nature des
perceptions préfigure les attentes des consommateurs en
matière de légumes. L'analyse des entretiens permet
d'émerger des attentes et les critères d'évaluation, qui
se situent à un niveau plus global. Les déclarations retenues
sont :
« J'attends d'avoir du choix. Il faut que je puisse
le choisir et pas qu'on me l'impose. Et j'aime quand il y a seulement les
légumes que j'ai toujours consommés (le répondant fait
allusion aux légumes conventionnels) ».
« Il faut que ce soit simple, bien visible. Quand je
connais et si j'ai l'habitude d'acheter il faut que je trouve rapidement, donc
qu'on ne me dise pas que le légume que je veux n'est pas disponible
».
« Moi je veux pouvoir comparer des choses
comparables. Je ne veux pas comparer un chou avec une tomate. Et je veux
pouvoir comparer un chou de 250g avec tous les autres choux de 250g ! Du coup
je veux que les produits identiques soient à côté et pas
éparpillés ».
Plusieurs consommateurs ne veulent pas changer leurs habitudes
alimentaires en consommant les légumes sains. La perception subjective
humaine des faits détermine le développement des attitudes et
préférences basées sur les choix d'achat et de
consommation des produits (Wierenga, 1983). On comprend donc la perception de
la majorité des consommateurs du Sud-Bénin qui apprécient
d'abord les avantages et inconvénients des légumes avant de les
choisir.
Tableau 23a : Perceptions des consommateurs sur
les avantages des légumes sains
Avantages Pourcentage (N=86)
Ne cause pas de dommage sur la santé 50
Bon goût à la consommation 22
Assure la croissance rapide de l'être humain 11
Aucune idée sur les avantages 17
Total 100
Source : Enquête Juillet-Août 2008
Tableau 23b: Perceptions des consommateurs sur
les inconvénients des légumes sains
Inconvénients Pourcentage (N= 86)
Chers et hors de portée du consommateur 4
Non disponible et difficile à identifier 8
Aucune idée sur les inconvénients 88
Total 100
Source : Enquête Juillet-Août 2008
5.4 Perceptions des consommateurs sur les attributs des
légumes
L'identification et la hiérarchisation des attributs
des légumes est très importante pour évaluer les
préférences des consommateurs pour les légumes. La
théorie de Verbeke (2000) permet d'identifier plusieurs types de
propriétés ou d'attributs des légumes.
5.4.1 Attributs des légumes
Pour connaître les préférences des
consommateurs de légumes et les hiérarchiser, il importe de faire
un état des lieux sur les différents attributs connus des
consommateurs au sujet des légumes. A cet effet, il est demandé
à chaque consommateur de citer pêle-mêle les
différents attributs qu'il prend en compte lorsqu'il se trouve face
à un légume. Le résultat de cette investigation est
consigné dans le tableau 24 sous forme de pourcentage. On constate que
l'attribut « prix » est cité par 100% des consommateurs de la
zone des bas-fonds, 97% au niveau de la zone du cordon littoral et 96% au
niveau de la zone intra urbaine. Avec une moyenne de 97%, le prix
apparaît comme l'attribut le plus cité. Il n'y a pas une grande
variation au niveau des scores de cet attribut à travers les
différentes zones agro écologiques. Il en est de même de
l'attribut « fraîcheur » dont l'opinion des consommateurs ne
varie pas selon les zones étudiées. Ces résultats cadrent
avec ceux de Piyasiri et al., (2002) où 81% des consommateurs
indiens ont indiqué le prix comme un important facteur lorsqu'ils se
trouvent face à un légume. Verbeke (2000) montre que le prix fait
partie des attributs de recherche permettant d'évaluer le produit avant
l'achat.
Tableau 24 : Attributs des légumes selon
les zones agro écologiques
ZBF ZCL ZIU Moyenne X2 P
|
|
|
|
Chapitre 5 : Résultats et analyses
|
|
|
|
|
|
|
|
|
N=22
|
N=41
|
N=77
|
N=140
|
(d.f.=2)
|
|
Couleur
|
32
|
63
|
73
|
63,6
|
12,366
|
<0,05
|
Fraîcheur
|
95
|
95
|
84
|
89,3
|
4,244
|
-
|
Apparence
|
100
|
95
|
86
|
90,7
|
5,483
|
<0,01
|
Taille
|
100
|
100
|
87
|
92,8
|
8,811
|
<0,001
|
Goût
|
100
|
100
|
90
|
94,3
|
6,942
|
<0,05
|
Présentation
|
18
|
49
|
35
|
36,4
|
5,926
|
<0,01
|
Accessibilité
|
9
|
42
|
27
|
28,6
|
7,496
|
<0,05
|
Prix
|
100
|
98
|
96
|
97,1
|
0,972
|
-
|
Risque
|
4
|
44
|
44
|
37,9
|
12,313
|
<0,05
|
ZBF : zone des bas-fonds ; ZCL : zone du cordon littoral ;
ZIU : zone intra urbaine Source : Enquête Juillet-Août 2008
5.4.2 Hiérarchisation des attributs
Les attributs des légumes étant connus, il a
été demandé aux consommateurs de procéder à
leur classement par ordre d'importance. Les différents classements des
consommateurs ont permis de déterminer le rang moyen grâce au test
de rang de Kendall. Le tableau 25 renseigne sur le classement croissant des
attributs au niveau des consommateurs. L'attribut « prix » occupe le
premier rang. Les autres attributs se placent successivement dans l'ordre
ci-après : « taille » ; « fraîcheur du
légume à l'achat » ; « apparence du légume
à l'achat » ; « goût du légume à la
consommation » ; « couleur du légume à l'achat » ;
« présentation du légume sur l'étalage » ;
« évitement de risque de maladie » ; et enfin «
l'accessibilité du légume par rapport à son lieu de vente
».
L'attribut « prix » est classé en
première position par plus de 50% des consommateurs (voir annexe 2). Sa
dernière position est la quatrième place ; 36% des consommateurs
s'étant prononcés pour ce classement. Le dernier attribut «
accessibilité du légume par rapport à son lieu de vente
», n'a jamais été classé en première position.
Son meilleur classement ne figure qu'en troisième position avec un peu
moins de 1% des consommateurs ayant opté pour ce choix.
Tableau 25 : Classement des attributs de
légumes
|
Couleur
|
Fraîcheur
|
Apparence
|
Taille
|
Goût
|
Présentation
|
Accessibilité
|
Prix
|
Risque
|
Rang moyen
Rang global
|
5,81 6
|
4,02 3
|
4,24 4
|
1,98 2
|
5,31 5
|
6,81 7
|
7,94 9
|
1,94 1
|
7,21 8
|
Kendall's Coefficient of Concordance = 0,627 Asymp. Sig =
0.000 Source : enquête juillet-août 2008
Un classement effectué par zone agro écologique
(tableau 26), confirme l'attribut « prix » en première
position au niveau des trois zones agro écologiques avec 82% d'opinions
favorables en première place au niveau des bas-fonds, 39% au niveau du
cordon littoral et 47% au niveau de la zone intra urbaine. Quant à
l'attribut « évitement de risque de maladie par consommation de
légume », il occupe la dernière place au niveau de la zone
des bas-fonds et celle du cordon littoral. Ceci prouve que les consommateurs de
cette zone n'attachent aucune importance aux légumes sains.
Tableau 26 : Classement des attributs selon les
différentes zones agro écologiques
|
Bas-fonds
|
Cordon littoral
|
Intra urbaine
|
Rang moyen Rang
global
|
Rang moyen Rang global
|
Rang Rang global
moyen
|
Couleur
|
6,32 8
|
5,34 5
|
5,92 6
|
Fraîcheur
|
5,59 5
|
3,88 4
|
3,65 3
|
Apparence
|
5,23 4
|
3,46 3
|
4,38 4
|
Taille
|
1,82 2
|
1,41 2
|
2,32 2
|
Goût
|
4,73 3
|
5,39 6
|
5,44 5
|
Présentation
|
5,59 6
|
7,68 7
|
6,70 9
|
Accessibilité
|
6,23 7
|
7,73 8
|
8,55 8
|
Prix
|
1,18 1
|
1,90 1
|
1,66 1
|
Risque
|
8,32 9
|
8,20 9
|
6,38 7
|
Test de concordance
|
N=22
|
N=41
|
N= 77
|
de Kendall
|
Kendall 's W(a)= 0,663
|
Kendall's W(a)=0,853
|
Kendall 'sW(a)= 0,649
|
|
Chi-square=116,6
|
Chi-square=279, 9
|
Chi-square=399,5
|
|
Asymp. Sig=0,000
|
Asymp. Sig=0,000
|
Asymp. Sig=0,000
|
Source : Enquête Juillet-Août 2008
Selon Coulibaly et al., cités par Probst (2008),
les attributs clés des consommateurs au Ghana sont : la fraîcheur,
la couleur, la taille du légume, la dureté, et l'absence de
trace
d'attaque d'insecte. L'apparence du produit est
généralement le principal facteur qui gouverne le choix des
consommateurs. Les aspects impliqués sont la couleur, la
fraîcheur, la présentation du produit sur l'étalage et sa
taille ou grosseur (Ngapo, 2005). Ces attributs sont d'abord évaluer par
le consommateur dès qu'il se présente devant le produit (Verbeke,
2000). Le raisonnement des consommateurs en matière de choix des
légumes repose sur des critères d'évaluation semblables,
quelle que soit la catégorie de légume. En revanche, selon la
catégorie de produit, on note des différences sur les
éléments perçus. Les consommateurs enquêtés
préfèrent les légumes frais dont la date de récolte
n'excède pas deux jours pour les légumes feuilles (Gboma) et les
tomates qui sont dures, fermes et rouges. Certains consommateurs
préfèrent des gombos de petites tailles alors que d'autres
préfèrent des variétés de grandes tailles. On
retient que les légumes périssables tels que la tomate, le piment
sont caractérisés par une forte perception de conditionnement. De
la même manière, les légumes comme le chou sont
caractérisés par une perception de quantité. Les
légumes comme la laitue, la carotte sont préférés
des consommateurs à condition qu'ils soient bien lavés et
exposés à l'ombre. La présence de sable et autres
impuretés repoussent les consommateurs. Après avoir
identifié le légume pour ses propriétés physiques,
le consommateur essaye de l'acheter en demandant le prix. Les produits qui
coûtent trop chers sont abandonnés par les acheteurs (Guillon,
2007). A cet effet, un consommateur enquêté déclare :
« Si le légume est beau et qu'il n'est pas
à la portée de ma bourse, je l'abandonne et je vais chercher
ailleurs »
En somme, le prix est le plus important des attributs selon
les consommateurs. Ils préfèrent les légumes qui ne sont
pas très chers. Selon Probst (2008), le prix bas n'est pas un attribut
clé entrant en ligne de mire pour éviter les risques de maladies.
Ainsi, la consommation de légumes moins chers expose les consommateurs
aux maladies et à l'insécurité alimentaire.
L'achat du légume conduit à l'évaluation
de son goût. Le consommateur n'est pas toujours en mesure d'utiliser la
même information pour évaluer sa satisfaction et pour
décider de renouveler sa consommation (Guillon, 2007). Lorsque les
consommateurs constatent que le légume acheté est de mauvais
goût, ils changent automatiquement de fournisseur. Les consommateurs
aiment manger des crudités (carotte, oignon, tomate) ; si ces
crudités sont amers ou ne sont pas craquants ils ne les
achèteront plus chez le fournisseur habituel.
L'attribut « évitement de risque de maladie »
n'est pas visible directement sur le légume. Selon Verbeke (2008), il
s'agit d'un attribut de crédibilité car le consommateur fait
entièrement confiance au vendeur. Il peut donc
facilement se tromper. De plus, selon Probst (2008), cet attribut n'est pris en
compte qu'au niveau de la couche la plus aisée de la population ;
c'est-à-dire les riches intellectuels. Cette catégorie de
consommateurs rencontrée dans la zone intra urbaine a affirmé que
cet attribut lui permet d'éviter les intoxications alimentaires et
certains malaises. Le consommateur est incertain sur la qualité des
produits tant qu'il ne les a pas encore consommés, puisque les
légumes sains sont des « biens d'expérience » ou du
moins se composent d'attributs d'expérience (Verbeke, 2000). Le
consommateur est donc confronté à un risque de déception,
surtout si l'on considère qu'il n'est pas certain de l'efficacité
des légumes sains dans la prévention des maladies. Ce risque
diminue avec l'expertise sur les caractéristiques du légume sain
: le producteur et le vendeur donnent une idée plus ou moins
précise de la qualité.
L'hypothèse 2 (le choix des légumes sains par
les consommateurs est fonction des attributs liés à ces produits)
énoncée plus haut est acceptée. En effet, le choix des
légumes sains est fonction des attributs liés à ces
produits. Les tests de Kendall effectués, montrent que les consommateurs
ne vont pas par hasard vers les légumes. Leur choix est motivé
par les attributs de ces produits.
5.5 Déterminants du consentement à payer les
légumes sains
Cette section discute des principaux facteurs
socio-économiques qui influencent le consentement à payer les
légumes sains par les consommateurs. Ceci permettra de connaître
les facteurs qui sont liés directement ou indirectement à la
volonté de payer les légumes sains. Selon le modèle de
comportement de Verbeke (2000), cette démarche constitue le stade ultime
qui conduit le consommateur vers le choix du légume sain.
5.5.1 Résultats du modèle
La volonté de payer les légumes sains est
influencée par de nombreux facteurs aussi bien techniques que
socio-économiques. L'étude de ces relations est
réalisée à travers un modèle de régression
logistique (probit). Pour éviter les problèmes de
multicolinéarité, certaines variables explicatives
présentant une forte corrélation avec d'autres, sont
éliminées du modèle de base. La variable dépendante
(Y) est la volonté du consommateur à payer les légumes
sains. Les résultats sont présentés dans le tableau 27.
Tableau 27 : Résultats du modèle
logistique
Variables Coefficient Erreur standard Z P>Z
(signification)
|
|
|
Chapitre 5 : Résultats et analyses
|
|
|
|
|
|
RISK
|
-0,3328958
|
0,8048276
|
-0,41
|
0,679
|
PRICE
|
-2,051293***
|
0,7680981
|
-2,67
|
0,008
|
IMPCOOK
|
-0,4446042
|
0,5463536
|
-0,81
|
0,416
|
TAILLE
|
-1,433647**
|
0,6876138
|
-2,08
|
0,037
|
IMPGOU
|
-0,3113647
|
0,5273243
|
-0,59
|
0,555
|
IMPAPAR
|
1,269167**
|
0,5242431
|
2,42
|
0,015
|
IMPLEFRA
|
0,5504353
|
0,4213203
|
1,31
|
0,191
|
COULEUR
|
0,3441551
|
0,4962042
|
0,69
|
0,488
|
EXPCONS
|
1,054322***
|
0,2479878
|
4,25
|
0,000
|
REVMENS
|
0,5142012
|
0,313168
|
1,64
|
0,101
|
INSTRU
|
0,1857103
|
0,2833982
|
0,66
|
0,512
|
FSIZE
|
-0,2591309*
|
0,1528599
|
-1,70
|
0,090
|
MSTATU
|
0,4577041
|
0,5475029
|
0,84
|
0,403
|
SEX
|
0,1492183
|
0,3579578
|
0,42
|
0,677
|
Log Âge
|
-1,463441
|
1,853002
|
-0,79
|
0,430
|
ZAGROC
|
-0,9807805*
|
0,5201042
|
-1,89
|
0,059
|
Log vraisemblance = -12.775809
Chi-deux (16) = 76.00
Signification du modèle (Prob > chi2) = 0.0000
Pouvoir de prédiction (pseudo-R2 de McFadden) =
86.09
***Signification à 1%, **signification à 5 %,
*signification à 10 %. Source : Enquête Juillet-Août 2008
Le ratio de vraisemblance est significatif au seuil de 5 %
avec le test de khi-deux. Par conséquent le modèle est
globalement significatif à 5 %. Les résultats du modèle
peuvent être pris en compte. L'estimation du modèle de
régression a donné le pseudo-R2 de McFadden qui est
0,86. Ce qui signifie que, la variation des variables incluses dans le
modèle explique à 86 %, la variation de la variable
dépendante (consentement à payer un légume sain).
La volonté de payer les légumes sains est
influencée par les variables suivantes : le prix du légume
(PRICE), la taille du légume (TAILLE), l'apparence du produit avant
l'achat
(IMPAPAR), le nombre d'année d'expérience dans
la consommation de légume (EXPCONS), la taille du ménage (FSIZE)
et la zone agro écologique (ZAGROC). Les autres variables qui se sont
révélées non significatives par le modèle ne sont
pas sans effet sur le choix des légumes sains. Leur influence est tout
simplement cachée par celle des variables révélées
significatives dans le modèle.
5.5.2 Analyse du modèle
La régression logistique a permis l'obtention de
résultats que nous devons analyser et interpréter afin de
connaître les véritables motivations des consommateurs.
5.5.2.1 Le prix du légume
Le prix du légume a une influence négative et
significative au seuil de 1 % sur la volonté d'acheter les
légumes sains. Ceci suppose que les consommateurs expriment plus la
volonté à payer les légumes sains lorsque ces derniers
sont à bas prix. Le consommateur rationnel est toujours en quête
de légumes de qualité à coût très
réduit. Ce comportement cadre bien avec les résultats de Probst
(2008) au Ghana. En effet, les consommateurs ghanéens sont
préoccupés par les légumes moins chers. De même,
Piyasiri et al., (2002), trouvent que les consommateurs indiens ne
sont pas prêts à acheter les légumes sains très
chers. D'après les investigations, les prix des légumes sains
doivent être quasiment les mêmes que ceux des légumes
conventionnels avant que les consommateurs ne se décident à
abandonner les légumes conventionnels au profit des légumes
sains. L'appréciation du prix du légume dépend du niveau
d'éducation du consommateur et de l'information qu'il détient au
sujet du légume (Kah, 2003). Les consommateurs instruits peuvent
aisément chercher des informations sur les avantages des légumes
sains et consentir à payer ces produits même s'ils sont
très chers. C'est le cas des consommateurs situés dans la zone
intra urbaine (zone qui concentre à elle seule, 33% des hauts
fonctionnaires).
5.5.2.2 La taille de légume
Le signe négatif du coefficient relatif à la
taille du légume, indique que, les consommateurs, bien qu'ils soient
disposés à payer les légumes pour éviter les
maladies, ne conçoivent pas que ces légumes soient de petites
tailles. Ils les préfèrent donc plus gros. Par exemple, les
consommateurs enquêtés aiment les gros choux et le Gboma aux
feuilles larges. Selon Probst (2008), les consommateurs ghanéens
s'intéressent plus à la quantité de légumes
achetés plutôt qu'à la qualité. Par ailleurs, selon
Coulibaly et al., (2006), la taille du légume est
l'un des attributs clés que le consommateur prend en
compte dans son processus de prise de décision. Verbeke (2000) a
montré que la grosseur d'un produit est un attribut qui attire le
consommateur.
5.5.2.3 Apparence du légume
L'apparence du légume a une influence positive et
significative au seuil de 5% sur le consentement à payer les
légumes sains. Les consommateurs sont influencés par l'apparence
du légume sur l'étalage. Si le produit est mal entretenu, il ne
sera pas choisi par le consommateur ; même si le légume en
question est produit au moyen des biopesticides. Le consommateur
s'intéresse d'abord au mode de présentation des légumes
sur l'étalage ; les produits mal entretenus ne l'intéressent pas
(Probst, 2008). Selon le même auteur, les consommateurs lavent les
légumes et les débarrassent des déchets et autres
résidus toxiques. De ce fait, ils préviennent les maladies.
Obuobie (2006) stipule que les résidus des pesticides chimiques
disparaissent difficilement par simple lavage. Ainsi, un légume ayant
une bonne apparence n'est pas forcément sain.
5.5.2.4 Expérience dans la consommation
Cette variable indépendante a une influence positive et
significative au seuil de 1% sur le consentement à payer les
légumes sains. Les consommateurs qui consomment les légumes
depuis plus de1 0 ans sont plus aptes à acheter les légumes sains
afin de préserver leur santé. Ils ont acquis au cours des
années, assez d'informations sur les légumes sains. Ils
connaissent leurs avantages et leurs inconvénients. Ceci concorde avec
les résultats de Piyasiri et al., (2002) qui montrent que les
habitudes ne changent pas chez les consommateurs ayant eu de part le
passé à consommer les légumes sains. Cette variable vient
compléter le processus d'acquisition de l'information du
consommateur.
5.5.2.5 Taille du ménage
La taille du ménage a une influence négative et
significative au seuil de 10% sur le consentement à payer les
légumes sains. Les familles qui ont de grands effectifs (plus de 15
personnes) ne peuvent se permettre le luxe d'acheter les légumes sains
qui sont plus chers que les légumes conventionnels. Par ailleurs, si la
famille est de petite taille, elle est disposée à payer les
légumes sains. Selon Garming et al., (2006), le poids des
membres de la famille influence négativement à un seuil de 5% le
consentement à payer des consommateurs au Nicaragua. Ceci
confirme nos résultats qui montrent que plus la famille
est grande, moins elle consommera des produits de qualité
supérieure qui sont onéreux.
L'accès à la nourriture est fonction des
facteurs suivants : accessibilité à la nourriture des populations
exclues des marchés ; capacité financière des
consommateurs pauvres (FAO, 2007). L'impact de la taille du ménage sur
l'accès à la nourriture est analysé du point de vue du
nombre de personnes à charge. Les ménages disposant d'un grand
effectif de dépendants sont vulnérables et vivent dans une
insécurité alimentaire. Ils essayent chaque jour d'atteindre
l'autosuffisance alimentaire. C'est ce qui expliquerait le fait qu'ils
rejettent les légumes sains qui sont l'apanage des ménages de
petites tailles vivants dans l'abondance alimentaire et ayant très peu
de dépendants. Cette situation dépend aussi du niveau perception
du chef de ménage à propos des risques liés à la
mauvaise alimentation. Un chef de ménage qui privilégie la
quantité plutôt que la qualité aura tendance à
diriger les siens vers les légumes conventionnels.
5.5.2.6 Zone agro écologique
Cette variable a un coefficient de corrélation
négatif sur le consentement à payer. Il s'avère que les
consommateurs des zones de bas-fonds ne consentent pas payer les légumes
sains alors que ceux de la zone intra urbaine s'y intéressent.
Vodouhè (2007) a montré que les légumes sains sont
cultivés en milieu rural. Mais ces légumes sont
transférés en milieu urbain où il y a des fonctionnaires
capables de les acheter à un prix plus élevé. Garming
et al., (2006), montre que le consentement à payer les
légumes pour éviter les maladies causées par les
résidus des pesticides chimiques, varie suivant certaines régions
du Nicaragua
Dans cette analyse, le fait de vivre dans le monde rural
diminue les chances d'accepter les légumes sains, tandis qu'à
l'inverse, le fait de vivre dans le monde urbain, l'augmente, par rapport
à ce qu'on pourrait attendre, s'il n'y avait aucune association entre
l'espace géographique de vie, et la réponse à la question
du consentement (aucun «effet» du lieu de vie sur le choix).
En somme, les résultats du modèle logistique
identifient six (6) facteurs affectant le consentement à payer les
légumes sains. Il s'agit du prix du légume, de la taille du
légume, de l'apparence du produit, du nombre d'année dans la
consommation du légume, de la taille du ménage et de la zone agro
écologique.
L'hypothèse 3 (le sexe, l'âge, le niveau
d'éducation, la taille du ménage sont les principaux facteurs
déterminants du consentement à payer les légumes sains par
les consommateurs) est rejetée après l'estimation du
modèle de régression logistique. C'est plutôt, le prix du
légume, sa taille, son apparence, le nombre d'année dans la
consommation du
légume, la taille du ménage et la zone agro
écologique qui affectent le consentement à payer les
légumes sains au Sud du Bénin.
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