Choix
du sujet.
Le choix de cette étude répond à la
volonté de poursuivre dans le sillage du mémoire de
première année.
Chronologiquement d'abord, après avoir
étudié la vie de la municipalité de Neufchâteau de
1800 à 1810, il nous semblait important d'opérer une
continuité. Ce sujet débute donc en 1810 et s'achève un
demi-siècle plus tard. L'année 1810 est celle de la parution du
Code Pénal. Ce corpus législatif est constitutif pour un sujet
comme le nôtre. La période étudiée s'achève
en 1860, au cours d'années connaissant de profondes mutations, durant
lesquelles les campagnes commencent à se vider démographiquement.
Les habitudes villageoises évoluent avec notamment l'apparition du
chemin-de-fer et des progrès agricoles. Des mutations aussi brutales
laissent augurer des répercussions dans l'espace
étudié.
Géographiquement ensuite, cette étude traite
essentiellement du canton de Coussey dans l'arrondissement de
Neufchâteau. Etant originaire de l'Ouest des Vosges, le milieu à
étudier pour ce mémoire faisait peu de doute.
Le choix du sujet nous a été
suggéré par Laurence Guignard. Originellement centré sur
les conflits entre villages, il s'est rapidement avéré que
l'Ouest des Vosges ne présentait pas de violences de ce type. Le sujet a
donc évolué vers une étude de la délinquance ;
un thème qui permet de surcroit d'analyser la société
rurale et le fonctionnement local de la Justice.
Ce sujet se situe en outre dans un domaine de recherche en
plein essor. Les nombreux travaux menés autour des thèmes de la
violence, de la Justice et de la délinquance permettent un
renouvellement continu du sujet et de ses interrogations.
Problématique.
Lors de la première phase de ce travail des questions
se sont naturellement posées : qu'est-ce-que la
délinquance ? Que traduit la délinquance ? Est-elle une
forme d'opposition à L'Etat ? Comment ces infractions sont-elles
combattues ?
La délinquance apparaît, en effet comme le pivot
de cette étude, mais sa mise en perspective est moins évidente.
Il eut été possible par exemple, de se tourner vers des
problématiques mettant en valeur la violence et la délinquance,
l'infraction et ses degrés de gravité, ou encore la
délinquance et son évolution au cours de la période. En
dépouillant les archives, d'autres fils conducteurs semblaient se
dessiner, notamment le rapport à la Justice, qui s'est imposé
comme étant primordial. Aborder seulement la Justice et la
répression est un choix possible, mais revient à se priver d'un
élément fondamental de la délinquance : le
délinquant.
La délinquance génère tellement de
déclinaisons que son utilisation au pluriel semble parfois plus
adaptée. Ainsi, on peut se demander quels sont les visages de la
délinquance dans le canton? Quels délits y sont
commis ? Qui sont les délinquants ? Ces questions restant en
rapport avec la Justice comme outil de traitement, de gestion, de lutte contre
les pratiques «illégalistes«. Ces interrogations nous
orientent vers le traitement de la délinquance,de ses sources à
sa punition.
Nous avons finalement retenu comme problématique :
quelles sont les formes d'expression et de régulation de la
délinquance dans le canton de Coussey au XIXème
siècle ?
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