3.2.2- OSC dans le contexte de Cobly et de
Boukoumbé
D'après les résultats de l'étude sur les
OSC dans l'Atacora-Donga réalisée par la SNV-Bénin, (2004)
et confirmés par notre propre enquête, il existe principalement
trois catégories d'organisations de la société civile qui
émergent dans les communes de Cobly et de Boukoumbé. Il s'agit
:
- des organisations Non Gouvernementales (ONG) locales. Elles
sont en moyenne trois par Commune, reconnues actives et n'ont que 4 à 5
ans d'existence. Leurs atouts se résument à :
43
· l'action de proximité et le contact
étroit avec la communauté à la base ;
· la capacité d'identification des besoins
pertinents des communautés ;
· la bonne connaissance du milieu et le savoir-faire local
;
· l'aptitude à favoriser et à promouvoir la
participation populaire et citoyenne au niveau de la commune.
- des organisations locales que sont les Associations de
Développement, l'Union Communale des Producteurs de Coton (UCPC) ainsi
que des Associations de femmes comme TIKONNA et UFeDEB à
Boukoumbé et le Centre d'Echange des Femmes de Cobly.
- Et enfin des organisations de niveau micro (village ou
arrondissement), notamment les groupements de femmes présents dans
presque tous les arrondissements, les groupements villageois (GV) au nombre de
30 à Cobly et de 26 à Boukoumbé qui constituent un creuset
de rassemblement pour les producteurs de coton supervisés par le CCPC en
tant que structure fédératrice.
Cette diversité est un atout majeur pour les communes
et ces OSC constituent de potentielles alliées
expérimentées pour les autorités locales et les
partenaires impliqués dans l'appui au développement local.
En ce qui concerne leur légalité, la plupart des
organisations communales identifiées sont officiellement reconnues. Donc
leur existence ne pose pas de problème ; leur vision et mission bien que
définies pour près de 2/3 d'entre elles, restent à
clarifier et à préciser. Bien qu'elles avouent être
structurées parce que disposant d'organes tels que le conseil
d'administration, la direction exécutive et l'assemblée
générale et autres, leur fonctionnement souffre pour la plupart
de manque de transparence dans la gestion et la prise de décision. Les
organes existent plus sur papier que dans la réalité et comme le
confirme un des conseillers de Cobly `'certaines ONG ou associations
n'existent que pour leurs fondateurs qui en font leur chose au mépris
des normes établies. Pour certaines, le siège n'est nulle part
ailleurs que dans leur chambre à coucher...''.
Du point de vue partenariat local, il n'existe pas un cadre
formel d'échanges. Elles devront donc créer un cadre de
concertation entre elles d'une part et avec les mairies d'autre part pour
échanger et bénéficier d'autres expériences qui
pourront
44
leur permettre de voir autrement les choses et de saisir des
opportunités en matière d'appui aussi bien technique que
financier pour devenir des acteurs incontournables dans le processus de
développement local. Elles peuvent aussi assister les citoyens en
étant le porte-parole de leur préoccupation vis-à-vis du
conseil communal, garant du développement local et en faisant pression
sur les communes pour qu'elles travaillent et rendent compte de leur action de
façon transparente.
Les OSC repérées à l'issue de nos
enquêtes sont celles reconnues relativement `'entreprenantes» et
dont le niveau d'engagement dans les actions de développement local sont
autant appréciées par les autorités administratives que
par certains partenaires. Mais pour mieux réussir leur mission, les
institutions de la société civile doivent respecter les
règles de gouvernance démocratique concernant leur fonctionnement
interne, défendre les intérêts de leurs membres et
contribuer au développement social, économique et culturel
durable des communautés.
Les détails sur les OSC dans les communes de Cobly et de
Boukoumbé se trouvent dans le tableau à l'annexe
n°09
3.2.3- Domaines de compétences des OSC
Cinq domaines d'intervention prioritaires ont été
retenus après dépouillement des questionnaires. Il s'agit de :
1. l'environnement et l'assainissement ;
2. la santé ;
3. l'éducation/alphabétisation ;
4. les activités génératrices de revenu par
les femmes notamment la micro- finance;
5. l'agriculture et l'élevage.
Pour les membres du Conseil Communal interviewés, ces
domaines sont prioritaires pour le développement de la Commune eu
égard aux programmes retenus dans les PDC. Ils apprécient bien la
pertinence du travail de certaines ONG et autres OSC au profit des
communautés.
Près de 90% des ONG interviennent dans au moins trois
domaines d'activités à la fois, ce qui ne cadre pas souvent
avec leur propre objectif de développement. `' Les
45
ONG sont partout, elles veulent tout faire à la fois
pourvu que ça leur rapporte de l'argent...». (CAMBIA
Christophe, 2ième Adjoint /
Boukoumbé)
De manière générale, l'image des ONG dans
ces communes reste moins celle d'acteur de développement que de
prestataire de service pour la commune et les bailleurs de fonds. La plupart de
ces ONG sont actives dans l'intermédiation sociale et ne disposent
généralement pas de ressources propres à investir.
L'expérience de vie associative notamment celle des ONG
révèle de nombreuses faiblesses et insuffisances qui peuvent se
résumer, entre autres :
· au manque de spécialisation, tendance à
tout embrasser ;
· à l'insuffisance de capital social et de
compétences techniques pour honorer leur engagement vis à vis des
intervenants ;
· à l'inexistence de plan de développement
opérationnel propre. Elles fonctionnent pour la plupart sur la base de
l'offre des partenaires et non par rapport à leur programmes et
activités propres réellement menés ;
· à l'incohérence entre activités
menées et objectifs de l'ONG ;
· une faible capacité à analyser les
stratégies en matière de développement et à
identifier les enjeux ;
· à une faible représentativité et un
faible ancrage dans la commune ;
· à une faible capacité de négociation
vis-à-vis des pouvoirs locaux et des partenaires au développement
;
· à l'absence de vision et d'options
réalistes de développement ;
· à l'absence, faute de concertation, de
stratégie partagée de défense et de promotion du
rôle des OSC dans les communes.
Une des conséquences du bas niveau de formation des
membres et parfois même des leaders des associations et groupements de
base est leur inefficacité technique qui est aggravée par le
manque d'appuis qualifiés internes et externes. Ce
phénomène est extrêmement important et mérite la
plus grande attention lors de l'élaboration des stratégies
d'appui aux organisations de la société civile, qu'il s'agisse de
structures de base, de structures de coordination ou de réseaux
d'organisations. Ainsi dans le souci de renforcer leur capacité
organisationnelle et technique, certains partenaires ont intégré
dans leur programme des plans d'appui
46
et de formation mise en oeuvre simultanément avec
l'exécution du contrat de prestation.
|