La notion de `'Société civile» fait partie
du discours politique depuis plusieurs années. Utilisée dans le
cadre de la coopération au développement, on en parle au
Bénin de plus en plus dès l'avènement du renouveau
démocratique en 1990. Mais la société civile est un
ensemble complexe c'est-à-dire un concept qui crée beaucoup de
controverses et de polémiques parce que difficile à
définir
Afin d'éviter de s'enliser dans des
considérations académiques et pour trouver un compromis
opérationnel par rapport au développement local, on peut retenir
simplement que la société civile est l'ensemble des institutions
(associations, organisations, alliances etc..) à but non lucratif,
librement constituées, indépendantes du politique et de
l'administration publique, et dont le but n'est pas la conquête ou
l'exercice du pouvoir politique, mais la défense des
intérêts des citoyens et de la société en
général. La société civile joue
précisément un rôle de contre pouvoir par rapport aux
gouvernants. Dans ce cadre, elle a vocation à défendre les
intérêts des citoyens, à influencer les processus de
décision et à promouvoir la participation des couches
défavorisées ou marginalisées à la gestion des
affaires publiques. C'est un espace autonome de gouvernance et
d'auto-gouvernance où certaines fonctions publiques lui sont
dévolues par les règles politiques en vigueur. Cette
liberté d'action concerne aussi bien les citoyens que les organisations
qui du reste sont soumis aux lois et règlements en vigueur.
On peut appréhender plus explicitement le rôle
des OSC à travers ce point de vue de IGUE (1999) qui pense que
»les ONG fonctionnent comme des structures de relève pour les
fonctions abandonnées par l'Etat ou qu'il est incapable
d'assumer....» Cette assertion rejoint celle de Sawadogo (2001) selon
laquelle,
`'La décentralisation, étant un facteur de
valorisation de l'espace, oblige les
organisations de base à de
profondes adaptations pour rester dans la
compétition. Les
collectivités locales cessent de plus en plus d'être de
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`'simples supports anonymes pour le développement
économique Ils
deviennent de plus en plus des espaces d'identification
et de mémoire susceptible de porter des projets». Les populations
sont donc une société civile organisée et
structurée capable de faire des choix de développement aux
cotés des administrations décentralisées»
Les principaux types d'OSC sont entre autres :
o les organisations paysannes (OP)
o les organisations communautaires de base
o les associations et coopératives diverses
o les ONG et les fondations o les organisations
faîtières
o les syndicats et leurs centrales
o les communautés religieuses et chefferies
traditionnelles
o les médias, les intellectuels
Au Bénin le texte de base régissant les OSC est
la loi de juillet 1901. Celle-ci remontant à la période
coloniale, ne concerne en principe que les associations. Elle ne prend donc pas
en compte les spécificités des ONG, d'apparition récente
(début de années 90) au Bénin. Pour combler cette
insuffisance, l'avant-projet d'une nouvelle loi a été
élaboré et soumis à l'avis de la Cour suprême. En
attendant, le décret n° 2001-234 du 12 juillet 2001 fixe les cond
itions d'existence et les modalités de fonctionnement des ONG et de
leurs organisations faîtières, comblant ainsi progressivement le
vide juridique constaté.