Conclusion : Quel bilan peut-on tirer du jeu
d'échelles et d'acteurs politiques liés à
l'aménagement du Technoparc ?
Un tel projet mêle bon nombre d'acteurs politiques.
Entre conflits d'intérêts, divergences d'opinions sur le projet,
et « haine politique » entre différentes
individualités, les conflits sont multiples et concernent des acteurs du
local au régional... Et ne s'arrêtent pas au terme des
élections municipales ! Le 21 mars, après avoir perdu la mairie
de Lodève, le député UMP R. Lecou répond au
président de région qui évoquait son « cadavre dans
le fleuve » dans une interview du Midi Libre du 18 mars en écrivant
: « Honte à Georges Frêche qui, une fois de plus, s'est
laissé aller en tombant dans l'outrance verbale depuis son
piédestal régional (...) »19
Le Technoparc fut mis en avant lors de l'élection
municipale et apparaissait comme un enjeu majeur. Alors que R. Lecou souhaitait
conserver la politique mis en place pour le projet du Technoparc, M-C Bousquet
exposait sa volonté de profiter des aides financières
proposées par la région.
F. Pasquier, directrice de la MDE20, dispose d'une
vision stratégique sur l'ensemble du territoire du Pays Coeur
d'Hérault et sa position au sein de la structure lui impose une certaine
objectivité. Pour elle, le Technoparc est une « erreur
stratégique majeure » car la gouvernance économique de ce
projet « n'est pas à la bonne échelle ». F. Pasquier
explique qu'un chef d'entreprise ne se préoccupe pas des luttes
politiques et suit une stratégie purement économique. Les
entreprises ont besoin de foncier disponible et viabilisé,
d'accessibilité, mais les attentes sont de plus en plus exigeantes.
Pour la gouvernance du Technoparc, la MDE préconise
donc un outil fédérateur qui puisse rassembler des acteurs
à différents niveaux. Cette fédération, qui peut
passer par un syndicat mixte, est plus à même de travailler sur
une vision globale du projet. La gouvernance actuelle du Technoparc est
privée de cette ouverture. De plus, les exigences demandées par
les entreprises, notamment en termes d'environnement, de conseil, de formation,
mais aussi d'équipements, nécessitent une action commune.
19 « Lecou réplique à Frêche
», Midi Libre, 21 Mars 2008, p2.
20 La Maison des Entreprises est une association
dont le conseil d'administration s'articule autour de représentants du
monde du travail, de filières, de dirigeants d'entreprises,
d'élus et de collectivités territoriales regroupant 77 communes.
Ses objectifs sont : « d'être un espace où tout acteur
économique, toute personne active ou non puisse trouver un levier pour
son projet économique ou social ; d'optimiser le développement
économique du territoire. »
Après la victoire de M-C Bousquet à
Lodève. L'ex candidate du PS met en avant son projet de
régionaliser le Technoparc. Dans un premier temps, elle se consacre
à la fusion de la CCL avec la CCL-L. Cela permettrait un redressement du
statut particulier de la CCL vis-à- vis du pays... Cependant, les
nouvelles directives relatives au Technoparc tardent à se mettre en
place, les bouleversements sur les acteurs politiques et industriels
concernés par le projet restent latents. La période de trouble
sur le Technoparc pourrait faire place à une période
d'inquiétude... Pourtant, pour des acteurs industriels tel que F.
Salvagnac, la régionalisation du site est une bonne nouvelle car la
région a les moyens que les communautés de communes n'ont pas, la
mise en place et le développement des projet devrait se fluidifier et
devenir plus rapide. Il n'a d'ailleurs aucune inquiétude quant à
l'aboutissement de son projet.
Néanmoins, la régionalisation imposera aux projets
en cours une hausse du coût du
terrain.
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