Victoire de M-C Bousquet, renversement politique. Les
conséquences immédiates sur le projet du Technoparc.
Suite au résultat du scrutin, M-C Bousquet a
nommé ces nouveaux adjoints, mais aucun n'est directement
concerné par le Technoparc. Elle déclarera le 18 mars 2008 :
« La communauté de communes du Lodévois ne peut pas tout
assumer, il faut soulager les finances locales, et on a besoin d'un savoir
faire extérieur ».16 Le financement du Technoparc par la
région pourra donc avoir lieu prochainement, une équipe de la
région devrait prendre en charge le développement de cette zone
d'activités.
Après avoir ceint l'écharpe de maire, M-C
Bousquet devient ensuite présidente de la CCL le 14 avril 2008. Elle
déclarera peu après être élue et installée
son premier objectif de réunir au plus tôt les deux
intercommunalités. Dans l'optique de la fusion avec la Communauté
de communes du Lodévois-Larzac, elle proposa de ramener à 6 (au
lieu de 12), le nombre de vice-présidents. C'est une bonne nouvelle pour
le fonctionnement du pays qui pourra plus facilement intervenir cependant
certains postes vont devoir être supprimés.
De fait, pour l'instant, les acteurs politiques proches du
Technoparc ne connaissent pas encore leur avenir. Comme l'a exprimé
C.Cornée « ce qui change c'est ce qu'on attend de voir. On va
poursuivre et finaliser ce qui a été fait. »
L'avenir des acteurs industriels reste également en
suspens. Sachant que le projet du Technoparc va être sous l'influence de
la région, les projets d'aménagement vont peut-être
changer...
Les acteurs industriels, « ces oubliés du
territoire »17. 1. Le bail d'occupation précaire des entreprises
installées.
16 « Lodève : un parc régional sur le site de
la Cogema », La lettre M, N°1050, 18 mars 2008.
17 Fait rf à l'ouvrage de Gumuchian (H.),
Grasset (E.), Lajarge (R.), Roux (E.), « Les acteurs, ces oubliés
du territoire ».
TAM et Muzarelli se sont installés en juillet 2006 sous
la forme d'un bail précaire d'occupation signé pour une
période de 6 mois pour permettre à la CCL de finaliser la
situation géoéconomique de la zone. Comme les projets directeurs
n'ont pas été finalisés c'est tacitement des projets
constructeurs ont étés créés. Les loyers
payés depuis 2006 sont déductibles du prix final. Cela
représente une menace potentielle pour les entreprises implantées
car les acteurs politiques ont la capacité de rompre ce bail tant qu'il
est précaire.
D'après C.Cornée, la région ne devrait
pas expulser les entreprises sur place. « Je ne pense pas que la
région fasse quelque chose, dans 3 mois, ils obtiennent leur bail.
». En effet, après 24 mois de contrat précaire, ils sont
titulaires d'un bail de fait (le bail précaire devient un bail
commercial, il devient impossible juridiquement de les expulser).
Il est encore trop tôt pour dire s'il y aura des
changements concernant les projets en cours avec de nouveaux acteurs
industriels, cependant, bon nombre d'acteurs sont en attente depuis la campagne
électorale municipale.
2. Des industriels en attente des élections
municipales.
Les projets d'aménagements étant gelés
depuis le contexte électoral, les acteurs industriels payent le tribut
du jeu d'acteurs politiques.
F. Salvagnac, chef de l'entreprise EBS installée dans
la zone d'activité du Capitoule, souhaite délocaliser son
entreprise sur le site du Technoparc afin de s'agrandir. Il a un bâtiment
dessiné et attend qu'on lui propose un terrain sur le Technoparc depuis
près d'un an. Pour lui, les élections municipales ont de grosses
conséquences sur l'aménagement industriel « On avait
l'impression que les décisions n'étaient pas prises
»18. Il réclame « un éclaircissement de ce
qui se passe à l'échelle locale. C'est beaucoup trop flou,
ça faisait quand même 3 ou 4 ans qu'on ne voyait pas le bout du
tunnel, sans schéma directeur... ». Il recommande ensuite «
que l'on écoute un peu plus les acteurs de l'économie »,
mais que « c'est aussi aux acteurs économiques de faire l'effort
pour présenter clairement leurs projets ». Les acteurs industriels
et, de fait, l'économie du Lodévois sont donc mis en échec
par une mauvaise organisation du système politique lors du contexte
électoral.
18 D'après l'entretien réalisé le
21 mai 2008. Voir en annexe pour l'entretien complet.
Cependant, il a bon espoir pour la suite. Le jour de
l'entretien (le 21 mai 2008), il revenait d'un rendez-vous avec la mairesse M-C
Bousquet, C. Cornée et des acteurs régionaux pour exposer ses
idées. « Ça semble beaucoup plus rapide. Il a fallu trois ou
quatre semaines après les élections pour que j'obtienne un
rendez-vous avec la mairesse. Le rendez vous que je viens d'avoir m'a vraiment
donné l'impression que les choses avançaient maintenant. ».
Il semble donc que les élections permettent de débloquer
certaines situations. Le fonctionnement de ce mécanisme apparaît
comme cyclique, avec des périodes de ralentissement et
d'accélération des prises de décisions.
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