Analyse critique de la régulation de la liquidité bancaire par une banque centrale communautaire et sa contribution au processus d'intégration régionale: Le cas de la Banque des Etats de l'Afrique Centrale (BEAC)( Télécharger le fichier original )par Nina Madeleine Welakwe Université Catholique d'Afrique Centrale - Maîtrise en Economie de Gestion 2006 |
B- Les réformes au niveau de la BEAC1) La publication des objectifs de politique monétaireIl serait opportun de rendre public les objectifs de politique monétaire. L'affichage d'un objectif clair présente des avantages appréciables. D'abord il contribue à fonder la crédibilité de la banque centrale et à renforcer l'efficacité des mesures prises. En outre, par son effet d'annonce, il permet de modeler et d'influencer le comportement et les anticipations des agents économiques dans le sens voulu, compatibles avec les objectifs visés. Enfin, il donne aux agents économiques un cadre, une référence, de nature à canaliser leurs anticipations. Pour BRANA S. en effet, « une stratégie monétaire explicite, annoncée au public renforce la crédibilité des autorités monétaires et incite les agents économiques à agir en tenant compte des orientations de la banque centrale (BRANA S., 1999, P ). 2) Le développement des moyens de communication des services de la BEACLa programmation monétaire de la BEAC nécessite une quantité importante d'informations qui servent à apprécier l'évolution économique des différents Etats. Or, nous avons souligné que la dispersion des centres de décision économique entravait la collecte de ces informations. Le développement des moyens de communication des services de la BEAC devrait favoriser la mise sur pied d'un système efficace d'accès à l'information et permettre de remédier aux difficultés de communication rencontrées sur le marché monétaire. 3) Assurer l'indépendance de la BEACL'analyse des performances respectives des divers pays montre que ce sont les pays dont la banque centrale est indépendante qui réalisent les meilleures performances en matière de lutte contre l'inflation (BERGER P. et ICARD A., 1995, p 84). Un assainissement budgétaire a pour effet immédiat de réduire la demande globale suite à la réduction des dépenses publiques et même de la demande privée dans le cas d'une hausse des impôts ou d'une réduction des transferts. Il en résulte une baisse des taux d'intérêt. Plus le déficit budgétaire est réduit, plus la banque centrale dispose d'une marge de manoeuvre pour faire varier les taux d'intérêts dans le sens d'une relance des investissements. Or, comme nous le faisait remarquer le Chef de Service du marché monétaire de la BEAC, le problème crucial de la BEAC est celui de son indépendance. En effet, les statuts de la BEAC donnent la latitude aux responsables de la politique monétaire d'accorder un financement des déficits publics des Etats (article 18). Ainsi, le bilan de la BEAC fait apparaître que le poste des créances aux trésors nationaux est nettement supérieur à celui des avances aux banques35(*). eg En outre, pour certains auteurs comme BABISSAKANA l'exigence d'un minimum pour le taux de couverture extérieure de la monnaie réduit la dépendance de la BEAC. * 35 Annexe 19. |
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