C- La
difficulté à assurer la coordination entre les autorités
monétaires et budgétaires
L'efficacité de la politique monétaire
dépend de son degré de coordination avec la politique
budgétaire. En effet, il est important dans une union monétaire
de réaliser un minimum de convergence entre la politique
monétaire menée par la banque centrale commune et les
différentes politiques budgétaires conduites par les
administrations publiques nationales, afin d'éviter les effets
négatifs de politiques économiques contradictoires et non
concertées.
Si autrefois, les gouvernements pouvaient facilement obtenir
de la part de la Banque Centrale des conditions privilégiées pour
le financement des déficits budgétaires, soit par l'achat des
titres non absorbés par le marché, soit par des avances directes
accordées au trésor, il semble que cette facilité de
création monétaire soit en voie de disparition dans la plupart
des pays occidentaux.
Plus le déficit budgétaire est réduit,
plus la Banque Centrale dispose d'une marge de manoeuvre pour faire varier les
taux d'intérêt dans le sens d'une relance des investissements.
D- Les
difficultés liées à la structure du système
financier
1) La faible intermédiation financière et la
structure des marchés de capitaux
Le système financier dans la Zone CEMAC se
caractérise par la faiblesse de l'intermédiation
financière. Or, la régulation de la liquidité bancaire
nécessite des courroies de transmission qui reposent sur un
système financier sain. Un des obstacles majeurs au développement
de l'intermédiation financière réside dans la faible
diversification des supports et des instruments financiers.
D'autre part, la régulation de la liquidité
bancaire nécessite l'effectivité des différents types de
marchés de capitaux, afin que chacun puisse jouer pleinement son
rôle sans entraver le déploiement de l'autre.
2) L'absence de débouchés aux réserves
excédentaires des banques
La modification de la parité du franc CFA par rapport
au franc Français intervenue le 12 janvier 1994, s'est traduite par une
amélioration sans précédent de la liquidité
bancaire dans la Zone CEMAC. Mais, cette surliquidité reste oisive car
elle ne trouve pas de débouchés qui permettraient aux banques
d'investir ou de recycler leurs liquidités excédentaires.
Il convient cependant de noter que cette liquidité
abondante est une liquidité précaire.
3) Les distorsion dans la structure des taux
d'intérêt et des conditions de banques
La plupart des banques continuent à
rémunérer les dépôts d'épargne au Taux
Créditeur Minimum (TCM) alors que la libéralisation des
conditions de banque leur offre la possibilité d'aller au-delà de
ce taux plancher. Ce faisant, les établissements de crédit ont
accru outre mesure, l'écart entre les taux prêteurs et
emprunteurs. En principe, l'écart entre les taux prêteurs et le
coût moyen des ressources doit être juste et suffisant pour couvrir
les coûts, les risques et la marge bénéficiaire normale des
établissements de crédit. De trop grands écarts pourraient
receler en fait un manque de compétitivité des
établissements de crédit.
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