Paragraphe 3 : Problématique de la régulation de la
liquidité bancaire dans la CEMAC
Lorsque la banque centrale se situe dans une union
monétaire son action sur la liquidité bancaire, peut être
handicapée par des facteurs spécifiques. S'agissant plus
particulièrement de la BEAC, les problèmes qu'elle rencontre dans
la régulation de la liquidité bancaire du fait de son
caractère multinational sont issus : de l'éparpillement
des centres d'information (A) sur le territoire des différents Etats, de
la faible convergence des économies (B), des différences dans la
structure du système financier (C), de la faible sensibilité des
agents économiques aux variations des indicateurs monétaires (D)
et au régime de change fixe par lequel la Zone CEMAC est rattaché
à la France (E).
A- La dispersion des centres de décision
économique
La BEAC utilise des indicateurs économiques (taux de
croissance du PIB, indice mensuel des prix à la consommation, etc.),
budgétaires (solde budgétaire), monétaires (vitesse de
circulation de la monnaie, taux de couverture extérieure de la monnaie,
taux d'inflation des partenaires économiques, etc.) ou financiers
(coût moyen des ressources des banques, taux de sortie des crédits
à la clientèle, etc.) afin de donner à la liquidité
bancaire le sens voulu. Il lui est difficile de rechercher et de collecter dans
les délais raisonnables l'information adéquate du fait de la
dispersion des centres de décision, du fait du caractère
national des institutions qui établissent certaines de ces
données ou du caractère confidentiel de certaines données
économiques (production ou recettes pétrolières par
exemple, liste des débiteurs indélicats gérés). La
publication tardive des indicateurs de performance économique handicap
la régulation de la liquidité bancaire.
B- Les difficultés liées à la faible
convergence des économies
Le degré de convergence économique entre les
pays membres des communautés des pays en développement joue un
rôle déterminant dans la conduite de la régulation de la
liquidité bancaire par les banques centrales qui y sont
rattachés.
Dans une zone où l' architecture de production est
diverse : certains pays exportent du pétrole quand d'autres
exportent des cultures comme le café, le coton, le cacao par exemple, il
est difficile de mener une politique de régulation de la
liquidité bancaire commune. En effet, en fonction des cours de ces
matières premières, les pays auront des besoins de
liquidité différents.
1) Les difficultés liées à la faible
convergence réelle des économies
La campagne cotonnière au Tchad par exemple
nécessite d'importantes liquidités au moment où les autres
pays n'en n'ont pas forcément besoin. Il est difficile dans un tel
contexte de mener une politique de régulation de la liquidité
bancaire commune. Les pays ont donc des besoins de liquidités qui
diffèrent en fonction de l'architecture de leur production.
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