Analyse critique de la régulation de la liquidité bancaire par une banque centrale communautaire et sa contribution au processus d'intégration régionale: Le cas de la Banque des Etats de l'Afrique Centrale (BEAC)( Télécharger le fichier original )par Nina Madeleine Welakwe Université Catholique d'Afrique Centrale - Maîtrise en Economie de Gestion 2006 |
Paragraphe 2 : Contribution de la régulation de la liquidité bancaire à l'intégration de la CEMACLa régulation de la liquidité bancaire, telle que nous l'avons étudiée, est un processus qui part de la fixation d'un objectif en terme d'inflation au choix des instruments dont la manipulation dans le cadre du marché monétaire permettra d'atteindre ledit objectif. Ce processus passe par la détermination d'objectifs intermédiaires plus faciles à suivre et déterminés grâce aux travaux de la programmation monétaire. Nous verrons comment les différentes articulations de ce processus contribuent au renforcement de l'intégration régionale. A- Le but de la régulation de la liquidité bancaire : un facteur de la stabilité macroéconomiqueLe but de la régulation de la liquidité bancaire menée dans le cadre de la zone BEAC est de préserver la valeur de la monnaie en veillant à ce que le taux d'inflation ne dépasse pas 3% et à ce que le taux de couverture de la monnaie soit au moins de 20%. Ces seuils sont fixés aussi bien pour les pays pris individuellement que pour la communauté toute entière. En veillant au respect de ces seuils, la régulation de la liquidité bancaire favorise la stabilité macro-économique des pays de la CEMAC et de toute la zone. L'avantage de la stabilité monétaire est qu'elle participe à l'assainissement du cadre macroéconomique, ce qui favorise l'afflux des capitaux pour le financement des infrastructures de base, la modernisation des structures économiques et la diversification des sources de croissance. En outre, un taux d'inflation annuel moyen inférieur ou égal à 3 % est l'un des critères de la surveillance multilatérale32(*) adoptée dans la CEMAC pour renforcer l'intégration régionale. C'est dire que la régulation de la liquidité bancaire menée par la BEAC, contribue au renforcement l'intégration de la Zone à travers son objectif principal. La régulation de la liquidité bancaire réduit ainsi les écarts entre les pays membres, ce qui est bien un axe qui conduit au renforcement de l'intégration économique de ces pays. A ce titre, beaucoup d'analyses économiques reconnaissent que les performances en matière d'inflation ont été en moyenne meilleures que dans les autres pays en développement (Plane, 1988, Devarajan et de Melo, 1991, Elbadawi et Nadj, 1996). De plus, la parité de la monnaie n'a été modifiée qu'une fois, en 1994, depuis les indépendances. Ce qui, comparé à d'autres pays ou régions, est un fait exceptionnel. Ces deux éléments constituent une preuve de la crédibilité de la politique monétaire. Cette crédibilité, on l'a vu, repose sur trois éléments essentiels du cadre institutionnel : la fixité de la parité du taux de change, la convertibilité du FCFA et l'existence d'une union monétaire. * 32Le démarrage effectif de la surveillance multilatérale est intervenu en juin 2001. La surveillance multilatérale constitue la mesure n°8 de la stratégie globale de sortie de crise et de relance économique proposée par le Gouverneur de le BEAC en juin 1999. Cette stratégie porte le nom de Programme Sous-régional de Redressement Economique et Financier des pays de la CEMAC (PSR). |
|