Analyse critique de la régulation de la liquidité bancaire par une banque centrale communautaire et sa contribution au processus d'intégration régionale: Le cas de la Banque des Etats de l'Afrique Centrale (BEAC)( Télécharger le fichier original )par Nina Madeleine Welakwe Université Catholique d'Afrique Centrale - Maîtrise en Economie de Gestion 2006 |
B- Des instruments au service de l'intégration régionaleLes injections de liquidités sur le marché monétaire au niveau de chaque Etat doivent être compatibles avec l'objectif de refinancement de ce pays. Ces objectifs sont arrêtés dans le cadre d'un exercice de programmation monétaire unique qui veille à préserver les grands équilibres macroéconomiques de la sous-région. 1) Le marché monétaire de la Zone BEAC : un facteur d'intégration des économies de la sous-région d'Afrique Centrale.A plusieurs égards le marché monétaire de la Zone BEAC apparaît comme un fort instrument d'intégration des économies de la sous-région d'Afrique Centrale. Il est le cadre adéquat à la libre circulation des capitaux qui est elle même une des finalités de l'intégration. D'autre part, dans une zone intégrée les différentes économies nationales devraient avoir un niveau de liquidité similaire. Or, ce niveau dépend largement du rythme d'octroi des crédits à l'économie. Le marché monétaire, en permettant aux banques de se refinancer, dispose de la capacité d'uniformiser le niveau de la liquidité des différents systèmes bancaires. a. La libre circulation des capitauxLa BEAC n'applique aucune restriction aux transferts des capitaux au sein des six Etats de la CEMAC ce qui favorise la libre circulation des capitaux au sein de la zone. Ces transferts sont totalement libres et aucune formalité n'est exigée pour transférer des capitaux d'un Etat à un autre. Les transferts bancaires sont d'ailleurs exécutés gratuitement et seuls les frais de télex font l'objet d'une récupération. La libre circulation des capitaux s'accompagne d'une réduction des coûts de transferts bancaires et constitue un acquis important dans la recherche de l'intégration au sein de la Zone CEMAC. b. Un marché interbancaire unifiéLes six marchés interbancaires des Etats qui composent la communauté tendent de plus en plus à l'unification de leurs opérations. Le marché interbancaire sous-régional ainsi constitué est devenu un espace unique privilégié où s'échangent les capitaux à court terme entre établissements de crédit appartenant à des pays différents. Ainsi, au courant de l'année 2006, 96,60%33(*) de transactions interbancaires ont été des transactions sous-régionales. En outre, à l'origine, le développement d'échanges entre banques était surtout le fait de banques appartenant au même réseau. Aujourd'hui, on assiste de plus en plus à un accroissement des transactions entre banques n'ayant aucune affinité. Cette évolution a été rendue possible par l'attractivité des taux pratiqués sur le compartiment interbancaire où les conditions offertes sont souvent meilleures par rapport à celles pratiquées par l'institut d'émission. Le TIMP pour l'année 2006 a été de 3,3% pendant que TIAO est passé de 5,50% à 5,25%. Par ailleurs, bien que timide, la confiance entre les banques appartenant à des pays différents est perceptible, comme en témoigne l'absence de garantie pour les transactions interbancaires dont la plupart sont réalisées en blanc. * 33 Annexe 17. |
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